7 novembre 2014

La coopérative de salariés de Nice-Matin choisie par le tribunal de commerce


Le tribunal de commerce de Nice, en choisissant ce matin la Coopérative créée par les salariés pour la poursuite de l’activité de Nice-Matin, accomplit un acte courageux. Car face à cette initiative, deux groupes de presse puissants présentaient une alternative souvent appréciée par les juges consulaires lesquels veillent à ce que les créanciers soient en partie payés tout en étudiant de près la situation des salariés de l’entreprise défaillante.
Une société coopérative d’intérêt collectif place les salariés repreneurs en situation inhabituelle. Les voilà propulsés en décisionnaires non seulement sur le plan journalistique mais également économique puisqu’une entreprise de presse, même s’il s’agit d’informer, reste d’abord une entreprise. Avec ses contraintes économiques et financières.
Pourquoi le tribunal de commerce de Nice a-t-il choisi cette solution ? Il a été sensible au fait que le plan de reprise de la coopérative prévoit un nombre de suppressions d’emplois très inférieur à celui du groupe Rossel, le plus habitué aux reprises sanglantes. Et ensuite, il a dû également prendre en compte le soutien de Bernard Tapie — un homme que je n’apprécie pas et à qui il est très difficile de faire confiance — lui-même patron de presse dans ce midi de la France si particulier.
D’ailleurs, pour parler franchement, ce soutien de Bernard Tapie me laisse dubitatif. Je ne sache pas que cet homme d’affaires aux multiples facettes se soit jamais engagé par Philanthropie. S’il a rejoint le groupe de salariés c’est, il est vrai, à leur demande mais aussi et sans doute pour acquérir des parts de marché lui qui ne traite pas très bien les journalistes de son groupe et n’a jamais fait la preuve de son esprit déontologique.
Reste à savoir quelle sera la part d’influence de Tapie dans le choix de la ligne éditoriale de Nice-Matin et dans le respect de l’indépendance de la rédaction inévitablement responsable devant le tribunal de commerce et devant les lecteurs. Nice-Matin sera-t-il autorisé à traiter de l’arbitrage Adidas ? Les journalistes pourront-ils investiguer sans pression d’aucune sorte ? Peut-être Tapie s’est-il engagé par contrat avec la coopérative ?

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