Le nouveau président de la
Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, a donc été le premier ministre
pendant une décennie d’un pays de l’Union des 28, vrai paradis fiscal pour des
centaines de grandes entreprises désireuses d’éviter de payer des impôts dans les
pays où elles commercent. Un pool de journaux européens a bénéficié d’une enquête
internationale démontrant que ces entreprises originaires du monde entier ont
placé leurs capitaux, bénéfices et autres marges nettes, au Luxembourg sous la
forme d’un privilège accordé par ce petit état par la taille géographique mais
grand pour la protection des fonds en euros, en dollars, en yens et autres
francs suisses ou livres sterling.
Des accords, forcément
secrets, ont été passés entre les dirigeants de ces grandes entreprises —
toutes formes confondues : banques, luxe, informatique, édition, commerces
en tous genres…— et l’état luxembourgeois sous la forme de taxes roling destinées
à alléger leur fardeau fiscal.
C’est ainsi que des
centaines de milliards d’euros ont fui les États-Unis, la France, la Belgique,
l’Allemagne etc…et que les états ont « perdu » des impôts dont la logique
voudrait qu’ils eussent été payés dans les pays où les affaires se sont faites.
Parmi les noms de ces grandes entreprises on trouve Ikea, Apple, Amazon mais
aussi des banques françaises ou des assureurs dont les montants évanouis dans l’hexagone
sont sans commune mesure avec les sommes des grands du luxe par exemple.
Il paraît que le Luxembourg n’est
pas le seul état à pomper l’argent circulant. L’Irlande et les Pays-Bas
seraient aussi classés comme d’excellents paradis pour les grandes sociétés. Il
suffit de regarder sous son mac pour s’apercevoir que l’adresse relationnelle avec
la clientèle se situe dans l’île britannique.
Non seulement les pays de la
vieille Europe se désindustrialisent mais en plus, ils ne bénéficient pas des
recettes attendues des échanges commerciaux, industriels réalisés à grande échelle.
Interrogé par le Monde, le
premier ministre luxembourgeois actuel annonce qu’il va proposer une loi à son
parlement pour rendre plus visibles ces privilèges fiscaux totalement
extravagants et contraires à tout sens moral. Mais la morale a-t-elle encore du
sens en 2014 ?
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