30 septembre 2014

Sarkozy-Guérini : «Un petit pas pour l'homme, un grand pas vers l'immunité»

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Guérini : trois. Front national 2. Si le nombre d’élus sénateurs du Front national ne va pas changer la face du monde ni celle de la France, il indique tout de même la pénétration en profondeur des idées frontistes et du découragement ressenti par les « petits » élus à l’égard des principaux partis dits de gouvernement. Il ne suffit pas de décréter un résultat mécanique après les municipales puisque les sénateurs FN ont obtenu trois ou quatre fois plus de fois que celles escomptées. Il convient donc de poursuivre l’inlassable combat contre les idées pernicieuses et diaboliques d’un parti d’extrême droite qui ne joue le jeu du suffrage universel que pour mieux lutter contre la République et contre la démocratie.
L’élection des trois sénateurs se réclamant de Jean-Noël Guérini, dont Guérini lui-même, représente malheureusement une forme de perversion du système. Voilà un ancien socialiste menacé d’expulsion (du parti) qui a pris les devants en en démissionnant, embarqué dans un tourbillon judiciaire dont on ignore, aujourd’hui, les conclusions et réélu confortablement au scrutin indirect. Je ne suis d’ailleurs pas certain que M. Guérini eût réalisé un moins bon score au suffrage universel direct.

Pourquoi ? Tout simplement parce que Jean-Noël Guérini bénéficie d’un mode de gestion clanique et clientéliste. Ce système, efficace au demeurant, avait été mis au jour par le fameux rapport d’Arnaud Montebourg qui réclamait l’exclusion de Guérini du PS et le grand nettoyage des écuries marseillaises. Je note avec stupéfaction que les grands électeurs et leurs délégués (1200 à Marseille) ont choisi un homme dont la morale est loin d'être sauve et dont le comportement rappelle celui d’un parrain animé par l’esprit de « famille ». Ils sont des centaines — élus et entreprises — à lui être redevables de tel ou tel coup de main, de tel ou tel financement, de telle ou telle subvention, de tel ou tel marché public. L’élection de Guérini, comme celle des Balkany à Levallois-Perret lors des municipales, symbolise l’absence de tout jugement critique des électeurs à l’égard de comportements plus que limites et la prime donnée à la fripouillerie pratiquée comme un art politicien. Avec son élection au Sénat on pourrait dire de Jean-Noël Guérini ce que Christophe Alévêque dit du retour de Nicolas Sarkozy : « un petit pas pour l’homme, un grand pas vers l’immunité. »

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