Guérini : trois. Front
national 2. Si le nombre d’élus sénateurs du Front national ne va pas changer
la face du monde ni celle de la France, il indique tout de même la pénétration
en profondeur des idées frontistes et du découragement ressenti par les « petits
» élus à l’égard des principaux partis dits de gouvernement. Il ne suffit
pas de décréter un résultat mécanique après les municipales puisque les sénateurs
FN ont obtenu trois ou quatre fois plus de fois que celles escomptées. Il
convient donc de poursuivre l’inlassable combat contre les idées pernicieuses
et diaboliques d’un parti d’extrême droite qui ne joue le jeu du suffrage
universel que pour mieux lutter contre la République et contre la démocratie.
L’élection des trois sénateurs
se réclamant de Jean-Noël Guérini, dont Guérini lui-même, représente malheureusement une
forme de perversion du système. Voilà un ancien socialiste menacé d’expulsion
(du parti) qui a pris les devants en en démissionnant, embarqué dans un
tourbillon judiciaire dont on ignore, aujourd’hui, les conclusions et réélu
confortablement au scrutin indirect. Je ne suis d’ailleurs pas certain que M.
Guérini eût réalisé un moins bon score au suffrage universel direct.
Pourquoi ? Tout
simplement parce que Jean-Noël Guérini bénéficie d’un mode de gestion clanique et clientéliste.
Ce système, efficace au demeurant, avait été mis au jour par le fameux rapport
d’Arnaud Montebourg qui réclamait l’exclusion de Guérini du PS et le grand
nettoyage des écuries marseillaises. Je note avec stupéfaction que les grands électeurs
et leurs délégués (1200 à Marseille) ont choisi un homme dont la morale est loin d'être sauve et dont le comportement rappelle celui d’un parrain animé par l’esprit
de « famille ». Ils sont des centaines — élus et entreprises — à lui être
redevables de tel ou tel coup de main, de tel ou tel financement, de telle ou
telle subvention, de tel ou tel marché public. L’élection de Guérini, comme
celle des Balkany à Levallois-Perret lors des municipales, symbolise l’absence
de tout jugement critique des électeurs à l’égard de comportements plus que
limites et la prime donnée à la fripouillerie pratiquée comme un art
politicien. Avec son élection au Sénat on pourrait dire de Jean-Noël Guérini ce que Christophe Alévêque dit du
retour de Nicolas Sarkozy : « un petit pas
pour l’homme, un grand pas vers l’immunité. »
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