31 août 2014

Quelques réflexions au débotté et l'image désastreuse des partis politiques selon l'IFOP


La semaine a été agitée au Parti socialiste et le week-end s’annonçait chargé à la Rochelle. Certains camarades me reprochent, avec une certaine vérité, d’avoir exagéré l’attitude des 207 députés signataires de l’appel à l’unité et au rassemblement. Peut-être ai-je agi sous le coup d’une certaine colère qui, comme chacun sait, est mauvaise conseillère. Je retire donc le terme de trouillard et le remplace par « suiviste ».
Il n’en demeure pas moins que si les députés signataires ne redoutent pas la défaite, ils tirent tout de même un trait de plume sur les engagements et les promesses du candidat Hollande et sur ce qui a conduit de nombreux Français à voter pour lui. Sans ignorer le temps qui passe et le contexte qui change, il faut bien reconnaître que la politique conduite par Manuel Valls est aux antipodes du programme présidentiel de 2012.
Je salue au passage le geste de Martine Aubry — que j’avais soutenu lors de la primaire — invitant le premier ministre et le président à respecter (à Lille notamment) l’engagement 22 du programme du candidat Hollande : l’encadrement des loyers. Pour avoir respecté cet engagement, Cécile Duflot est désavouée. Sa loi ne sera pas appliquée sur l’ensemble du territoire (sauf Paris). Merci qui ?

Christiane Taubira est une femme courageuse. Elle n’avait pas caché avant la nomination du gouvernement Valls 2 que certains aspects de la politique économique nouvellement adoptée la gênait aux entournures. Elle n’est pas membre du Parti socialiste, elle a été maintenue à son poste de ministre de la Justice mais n’a pas hésité un seul instant à participer à la réunion des frondeurs samedi à la Rochelle. Elle en assumera, a-t-elle, précisé, toutes les conséquences.
Un ami, sur Facebook, affirme que le débat d’idées ne doit pas laisser la place aux attaques personnelles. Il a raison. Christiane Taubira est bien placée pour savoir que cette élégance n’est pas toujours de mise en ce qui la concerne mais les valeurs qu’elle défend et les politiques qu’elle conduit valent bien, selon elle, les avanies et les agressions verbales qu’elle subit.

Ainsi que je l’avais écrit ici, il y a quelques jours, Christine Lagarde s’est vu renouveler la confiance du conseil d’administration du FMI après sa mise en examen pour « négligence ». Cette décision n’est pas une surprise. Il était évident que le chef d’inculpation, comme on disait hier, ne revêt pas un aspect infamant (a priori) justifiant que le FMI se prive de son chef.


L’image désastreuse des partis politiques 
Une étude IFOP parue ce jour dans le Journal du Dimanche donne les résultats suivants : Les trois quarts des Français (75 %) ont une mauvaise opinion du PS, pratiquement autant du FN (74 %), mais avec une plus forte proportion de très mauvaises opinions, et plus des deux tiers (67 %) jugent sévèrement l'UMP.
  • Le Parti socialiste recueille 27 % de « très mauvaises opinions » et 48 % « d'assez mauvaises », contre 2 % de « très bonnes » et 22 % de « plutôt bonnes » (1 % sans opinion). Trois Français sur quatre (76 %) estiment par ailleurs que le PS peut éclater entre plusieurs formations ou courants d'ici à 2017 (64 % chez les sympathisants socialistes).
  • Pour l'UMP, les « très mauvaises opinions » s'élèvent à 23 %, les « plutôt mauvaises » à 44 %, les « très bonnes » à 2 % et les « plutôt bonnes » à 29 % (2 % sans opinion).
  • Le FN rassemble 48 % de « très mauvaises opinions », 26 % de « plutôt mauvaises », 5 % de « très bonnes » et 20 % de « plutôt bonnes » (1 % sans opinion).
·       Plus généralement, 62 % des personnes interrogées pensent « plutôt » que les partis politiques ne sont pas « utiles » (contre 37 % qui considèrent qu'ils le sont), 75 % qu'ils ne sont pas « capables de se réformer » (contre 24 %), 82 % qu'ils ne sont pas « adaptés à la situation actuelle du pays » (contre 17 %) et 85 % qu'ils ne sont pas « proches des réalités quotidiennes des Français » (contre 14 %). A chaque fois, 1 % ne se prononcent pas.








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