Benoit Hamon à Val-de-Reuil. (photo JCH) |
Faut-il qu’ils aient la
trouille de perdre leur mandat (les élections n’auront pourtant lieu qu’en 2017
sauf dissolution avant) pour que 207 députés socialistes acceptent de faire allégeance
à Manuel Valls, François Hollande et le socialo-libéralisme incarné par le
jeune et brillant énarque Emmanuel Macron. Ces 200 députés ont en effet apposé
leur signature au bas d’un parchemin dans lequel ils appellent leurs camarades «frondeurs»
à l’unité et au rassemblement derrière le panache blanc du Premier ministre. Même
si l’appel date un peu (des députés sont même devenus ministres !) son
objectif reste actuel.
Ce pied de nez à Arnaud
Montebourg, Benoit Hamon et quelques autres est quand même la marque d’une
certaine fébrilité. Si les majoritaires étaient sûrs de leur fait, auraient-ils
besoin de témoigner publiquement de leur soutien à l’égard du nouveau
gouvernement ? Il est vrai que ceux qui prendront le temps (comme je l’ai
fait) de lire la liste des 207 députés (hommes et femmes) signataires seront
peut-être étonnés de découvrir les noms de parlementaires aussi différents que
d’anciens mitterrandiens, des ex-rocardiens, d’autres plus jospiniens qu’Hollandais,
d’autres encore plus Fabiusiens qu’Aubrystes. Sans oublier les vallsiens,
nouvelle race de socialistes ayant atteint le score de 5,7 % des voix lors de
la primaire socialiste.
A cette époque, tout était
dit par Manuel Valls. Il n’avait pas encore fait sa déclaration d’amour au
MEDEF mais il affirmait déjà la nécessité de détricoter le code du travail, de
mettre de la flexibilité dans l’emploi, d’adapter les 35 heures par branche et
par entreprise, de revoir certains droits sociaux, de modifier les régimes de
retraite…le Valls ministre de l’Intérieur tenant discours ensuite sur les Roms
aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Car cet homme-là ne murmure pas à
celle des chevaux, il parle aux entrepreneurs, aux artisans, aux PME-PMI, au
MEDEF, qui demain se targueront de voter à gauche pour un homme de droite.
Je blague. Car les électeurs
de droite ne se trompent jamais de bulletin. Et les élus de droite jamais de
politique. J’ai le souvenir, en particulier, d’un Edouard Balladur (très urbain
et très courtois voire onctueux) faisant table rase de bien des mesures
sociales acquises sous la gauche au pouvoir.
Les électeurs de gauche sont
naïfs. Ils pensent même que des gouvernants de gauche vont faire une politique
de gauche. Foin que de tout cela. Soyons modernes : tout cela, c’était
billevesées et promesses de campagne. La mondialisation, le marché ouvert, les
OGM, les gaz de schiste, voilà le nouvel ordre économique, l’ordre des
destructeurs de la planète et de l’avenir de nos enfants ! La filière nucléaire,
voilà le bonheur de l‘humanité ! Emmanuel Macron, dans un entretien au
journal le Point affirme même que les vieilles idées de la gauche « sont des étoiles
mortes ». Franchement, il aurait été dommage de se priver d’un tel ministre féru
d’astronomie. J’ai ouï dire, pourtant, que les supernovae explosaient plus vite et plus
fort que les bonnes vieilles étoiles de notre bon vieux système…
(1) Trouillard est excessif. Suiviste convient mieux.
(1) Trouillard est excessif. Suiviste convient mieux.
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