Cynthia Fleury (photo AFP) |
En politique aujourd’hui en
France, le choix est malheureusement binaire : il y a ceux qui veulent
faire carrière, être élus, militer au sein des partis de gouvernement et d’autres
dont le principal objectif est de contribuer au débat des idées et de faire des
propositions. La gauche marche comme ça depuis longtemps. Un grand pied avec le
PS et ses alliés (Verts, PRG et PCF quand le soleil brille) et des petits pieds
avec une constellation de groupuscules, micro partis, de think thanks toujours
prêts à dénoncer les compromis inévitables en démocratie ou la collaboration de
classe destinée à éviter la guerre civile mais disposés à présenter des options
programmatiques inventives. Les premiers ont vocation à gouverner, les autres à
se contenter de crier dans la rue ou devant les micros ou encore à tenter l’impossible.
Il en ira ainsi avec «
Nouvelle donne » qui réunit ses adhérents ce week-end. Créé il y a quelques
mois à l’initiative de Pierre Larrouturou, ancien adhérent du PS et de EELV, ce
mouvement économiste iconoclaste a incontestablement sa place dans le grand débat
actuel : union européenne, euro, austérité, pouvoir d’achat, offre et
demande…il a été rejoint par des figures plus médiatiques que politiques tels que
Patrick Pelloux, la diva des médecins urgentistes, Bruno Gaccio, l’ancien
Guignol de Canal Plus et, ce qui me paraît plus surprenant, Cynthia Fleury, une
philosophe présente de temps à autre, sur les plateaux de C dans l’air, l’émission
animée par Yves Calvi.
Je dois le confesser, j’ai
un faible pour Cynthia Fleury. Elle parle juste, clair, sereinement. Elle n’exprime
pas ces jugements à l’emporte-pièce des nombreux habitués du plateau télé de la
Cinq. Et surtout, elle ne se répète pas. Sans doute est-ce là la marque d’un esprit
ouvert, cultivé, et d’une vive intelligence. Mais franchement, je me demande
bien ce que vient faire cette belle personne dans un parti politique forcément ultra
minoritaire et appelé à le demeurer.
La tentative dissidente de
Jean-Luc Mélenchon et l’aveu de son échec électoral devraient faire réfléchir
les amateurs de nouveaux partis à gauche. Non pas qu’il faille béatement
accepter tout ce que fait et propose le PS (Montebourg et Hamon en sont la
preuve) mais les institutions et le mode de scrutin de la 5e République,
tant qu’ils existent, obligent à constituer des coalitions. Juppé a compris que
l’union de l’UMP avec le Centre était nécessaire, les Verts, le PRG et le PCF
ont été contraints, bien souvent, de s’unir au PS face à la terrible contrainte
du scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Tant que la Constitution sera
ce qu’elle est, toute velléité de lancement de nouveau parti capotera.
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