24 août 2014

La création durable de « Nouvelle donne » est malheureusement vouée à l'échec


Cynthia Fleury (photo AFP)
En politique aujourd’hui en France, le choix est malheureusement binaire : il y a ceux qui veulent faire carrière, être élus, militer au sein des partis de gouvernement et d’autres dont le principal objectif est de contribuer au débat des idées et de faire des propositions. La gauche marche comme ça depuis longtemps. Un grand pied avec le PS et ses alliés (Verts, PRG et PCF quand le soleil brille) et des petits pieds avec une constellation de groupuscules, micro partis, de think thanks toujours prêts à dénoncer les compromis inévitables en démocratie ou la collaboration de classe destinée à éviter la guerre civile mais disposés à présenter des options programmatiques inventives. Les premiers ont vocation à gouverner, les autres à se contenter de crier dans la rue ou devant les micros ou encore à tenter l’impossible.
Il en ira ainsi avec « Nouvelle donne » qui réunit ses adhérents ce week-end. Créé il y a quelques mois à l’initiative de Pierre Larrouturou, ancien adhérent du PS et de EELV, ce mouvement économiste iconoclaste a incontestablement sa place dans le grand débat actuel : union européenne, euro, austérité, pouvoir d’achat, offre et demande…il a été rejoint par des figures plus médiatiques que politiques tels que Patrick Pelloux, la diva des médecins urgentistes, Bruno Gaccio, l’ancien Guignol de Canal Plus et, ce qui me paraît plus surprenant, Cynthia Fleury, une philosophe présente de temps à autre, sur les plateaux de C dans l’air, l’émission animée par Yves Calvi.
Je dois le confesser, j’ai un faible pour Cynthia Fleury. Elle parle juste, clair, sereinement. Elle n’exprime pas ces jugements à l’emporte-pièce des nombreux habitués du plateau télé de la Cinq. Et surtout, elle ne se répète pas. Sans doute est-ce là la marque d’un esprit ouvert, cultivé, et d’une vive intelligence. Mais franchement, je me demande bien ce que vient faire cette belle personne dans un parti politique forcément ultra minoritaire et appelé à le demeurer.
La tentative dissidente de Jean-Luc Mélenchon et l’aveu de son échec électoral devraient faire réfléchir les amateurs de nouveaux partis à gauche. Non pas qu’il faille béatement accepter tout ce que fait et propose le PS (Montebourg et Hamon en sont la preuve) mais les institutions et le mode de scrutin de la 5e République, tant qu’ils existent, obligent à constituer des coalitions. Juppé a compris que l’union de l’UMP avec le Centre était nécessaire, les Verts, le PRG et le PCF ont été contraints, bien souvent, de s’unir au PS face à la terrible contrainte du scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Tant que la Constitution sera ce qu’elle est, toute velléité de lancement de nouveau parti capotera.

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