Je ne suis pas client de la
BNP. Pour autant, doit-on se désintéresser de ce qui se trame aujourd’hui, aux
Etats-Unis entre l’état de New York et les dirigeants de la grande banque française ?
Le procureur financier de cet état, après des mois de négociations, s’apprête à
infliger une amende de 9 milliards de dollars (vous avez bien lu) à la banque
française qui entre 2002 et 2009, n’a pas respecté les lois américaines
concernant l’interdiction de commercer en dollars avec certains pays :
Iran, Soudan, Cuba…pour ne citer qu’eux.
Le roi dollar est si fort
que toutes les transactions opérées dans cette monnaie sur le globe doivent être
compensées par une banque située sur le sol américain. Il en ressort que les
lois américaines s’appliquent notamment celles relatives aux embargos économiques
et politiques.
Les dirigeants de la BNP ont
ignoré sciemment les lois des Etats-Unis. Ils ont donc commercé (avec des pays
marqués au rouge) en dollars puisqu’il s’est agi de marchés pétroliers et
gaziers. Avertis à plusieurs reprises, informés des sanctions éventuelles, les
banquiers français ont joué l’arrogance et ont ignoré les conséquences pourtant
prévisibles. En plus de l’amende, la banque va se voir interdire certaines
activités pendant une année, de quoi faire fuir des clients fortunés et
puissants.
Le procureur financier va même
plus loin : il exige la tête d’une douzaine de personnages considérés
comme indésirables car non désirés. Certains ont déjà fait leurs cartons, d’autres
vont suivre.
Les dirigeants de la BNP
plaident coupables, ce jour, ce qui leur évitera un procès public et leur
permettra de négocier leur peine d’amende. Je ne suis pas assez futé pour
savoir comment une banque peut trouver sur ses fonds propres, sans dommages
pour elle, une somme aussi considérable ? Il ne s’agit pas que d’un jeu d’écriture.
Il va donc falloir que quelqu’un paie : les salariés de la BNP qui ont reçu
une lettre de leur direction ? Les clients (d’une manière ou d’une autre ?)
Il ne manquerait plus qu’on apprenne que les dirigeants de la BNP ont vu leurs
salaires ou autres stock options croître de 20 ou 30 % en 2013 !
Quant au dollar, monnaie d’excellence
dans le commerce mondial, il faudrait peut-être revoir sa domination absolue et
sans vraie concurrence. L’Europe et la Chine tentent de remédier à cet état de
fait mais sans réelle influence.
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