Le député de notre
circonscription et l'ancien Maire de Louviers qui, dans un passé lointain,
lointain, ont parfois eu tort ensemble, viennent, cette semaine, d'avoir tous les
deux raison, mais sur des sujets différents.
A tout seigneur, tout honneur,
François Loncle parle d'or quand il s'indigne de la pauvreté, de l'indigence,
de la frustration à laquelle sont soumis les amateurs de football qui, comme
moi, comme beaucoup, ne veulent pas s'abonner à une chaine qatarie pour suivre
l'intégralité des matches de la Coupe du Monde. Une manœuvre très contestable
est à l'origine de cette situation. TF1, écartant un service public qui, de
toute façon, n'en avait pas les moyens, a acheté les droits de la compétition à
la FIFA afin, en quête d'économies et de recettes faciles, de mieux les
revendre ensuite à une chaine payante. Du coup, la compagnie de M. Bouygues ne
propose plus au commun des tifosi qu'une vingtaine de retransmissions
exclusivement, ou presque, consacrée à la belle aventure des bleus. Certes
c'est l'essentiel. Pas grave, diront donc certains. Pas sûr. Quand j'étais
enfant, quitte à faire sourire, je découvrais le monde, ses visages, ses
particularités, grâce à la seule épreuve qui, avec les jeux olympiques,
alignait des équipes venues des cinq continents. On ne tardait pas à comprendre
que l'Océanie avait d'autres chats à fouetter et d'autres ballons à attraper…
avec les mains. On s'extasiait sur la puissance des équipes africaines en
touchant du doigt les contraintes du développement insuffisant des pays
qu'elles représentaient. La famille se déchirait pour savoir si, au nom du
ballon rond, on n'apportait pas un soutien involontaire aux dictatures sud-américaines.
On révisait l'histoire de l'Europe et à Séville pour se demander si nos bons
amis allemands n'étaient pas restés un peu méchants. Va pour quelques duels,
mais tout n'est pas épopée, rétorquent ceux qui ne trouvent décidément rien à
redire à cette confiscation.
Il y aurait des confrontations soporifiques, dépourvues
d'intérêt, en un mot superflues. Là encore pas évident. Chacun se souvient du
match de la honte qui vit l'Autriche et l'Allemagne refuser de s'affronter pour
mieux se qualifier aux dépens de l'Algérie. Cela en disait beaucoup sur la persévérance
de certaines solidarités linguistiques et quasi nationales face à la
mondialisation naissante. Qui n'a pas encore en mémoire l'étonnant et très
sportif match Iran/Etats-Unis au cœur de la crise entre ces deux pays voici dix
ans. En 90 minutes on en apprenait autant, si ce n'est plus, que dans
toute une leçon du docteur Kissinger. De même un fameux Argentine/Angleterre en
montra davantage sur la profondeur du conflit des Malouines que bien des
commentaires géopolitiques. Et puis on s'enthousiasmait, on découvrait des
joueurs, des équipes, des tactiques. Des confrontations improbables, dont on
pensait n'avoir que faire, vous prenaient aux tripes. Cette universalité de
retransmission permettait aux plus pragmatiques de suivre le parcours des
futurs adversaires de la France (quand on pense que les qualifications en poule
du Nigeria, notre adversaire des huitièmes n'ont pas même été reprises !).
Bref, notre parlementaire de référence a cent fois raison. C'est un scandale et
quatre coupables l'ont déclenché : l'argent et l'égoïsme, l'ignorance et la bêtise.
Bien étroit. Bien triste.
Du foot planétaire à Louviers la
drapière, il y a comme un soudain rétrécissement de focale, mais il me permet,
dans le débat sur "qui dit la vérité entre l'ancien et le nouveau
maire" de me ranger résolument du côté de Franck Martin. Pour la commune
toute entière, singulièrement pour le quartier de Maison Rouge ce qui est en
train de se passer en matière de rénovation urbaine est une catastrophe. Je ne
suis un fanatique absolu ni des halles de futsal, ni de manière générale de ce
sport qui me parait rustique et violent. Il se trouve cependant qu'un tel équipement
avait été intégré dans la maquette ANRU de Louviers, maquette signée et approuvée
par tous les partenaires de la commune et qui conditionnait leur financement à
sa parfaite exécution. Changer unilatéralement une clause d'un contrat peut
conduire les autres co-contractants à revenir sur toutes les autres. C'est ce
qui va arriver. La parole donnée n'est plus tenue. Chacun est délié de ses
promesses. Et ce n'est pas la désinvolture d'une adjointe qui, candidement, déclare
que tout cela n'est pas grave et qu'il n'y a qu'à rédiger un avenant avec
l'ANRU qui va rassurer les Lovériens.
Un avenant national, c'est précisément ce
que, par solidarité et alors qu'aucun de ses élus n'était présent, j'avais évité
à Franck Martin en plaidant sa cause devant le conseil d'administration de
l'agence de la rénovation urbaine un jour que le dossier y était instruit sans
que nul n'en ait été prévenu. Collectivement, nous l'avions échappé belle. Un
avenant national, ce sont des mois de négociations, des dizaines de signature à
retrouver, des pages et des pages à vérifier. Des jours, des semaines et des
mois de perdus. Revenir sur ce qui a été décidé alors que la politique de
la Ville et son périmètre sont en train de se décider est surtout suicidaire
pour une commune qui devrait se battre pour en faire partie. Résultat, Louviers
sera sorti du dispositif avant même d'avoir pu y entrer. Pour les Lovériens, ce
sera moins de crédits, moins de constructions, moins de modernisation. Il est
parfois des moments où les périodes d'apprentissage n'excusent pas
l'amateurisme.
(Communiqué de Marc-Antoine Jamet)
(Communiqué de Marc-Antoine Jamet)
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