Jean-Marie Le Guen. (DR) |
François Hollande a raison.
Sans la mise en place de la Haute autorité pour la transparence voulue par
lui-même et décidée en accord avec le Parlement, jamais on n’aurait eu
connaissance du patrimoine passé et actuel des ministres et des secrétaires d’Etat. Les
journaux publient d’ailleurs avec une certaine délectation les patrimoines
copieux ou baroques des membres du gouvernement. Très franchement, je cherche
encore le rapport entre l’existence de ces patrimoines et l’action politique en
cours.
Le président, après l’affaire
Cahuzac, a été sonné. KO debout. Il n’imaginait pas les conséquences archi-négatives
créées par cette situation véritablement sismique pour un homme de gauche
disposant de comptes en Suisse ou à Singapour et surtout menteur devant la représentation
nationale. Cahuzac, par ses excès et ses rodomontades, et par son attitude
immorale a durablement porté atteinte au message de la gauche et à ceux et
celles qui le véhiculent.
François Hollande a mis du
temps à encaisser mais il a compris le message et cette Haute autorité de la
transparence a fait son travail relativement au nouveau gouvernement Valls. Je
ne vais pas jouer les voyeurs et contribuer à une forme d’exhibitionnisme forcément
malsain. Je souhaite, toutefois, m’arrêter un instant sur la situation de
Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le parlement.
Au-delà de l’ancienne affaire de la MNEF dans laquelle son nom est cité, il se
trouve que la Haute autorité pour la transparence a considéré que les déclarations
de M. Le Guen sous-évaluaient sensiblement les estimations de ses biens
immobiliers pour éviter une trop forte ISF.
Disons-le tout net :
combien de notaires et de spécialistes de l’immobilier aident leurs clients
dans l’évaluation des biens soumis à l’ISF ? C’est un métier. Même si le
fisc n’est pas dupe et procède aux contrôles nécessaires en fonction de ses
moyens. M. Le Guen, sollicité, a accepté de corriger sa déclaration pour la
rendre plus conforme au prix du marché. D’où « la sincérité » lui évitant des
ennuis judiciaires. Le Guen n’est pas Cahuzac, il ne mentira pas les yeux dans
les yeux.
On ne m’enlèvera pas de l’idée,
toutefois, que ces enquêtes sur le patrimoine des élus, nationaux, régionaux, départementaux,
sur celui de leur entourage parfois, a quelque chose de malsain. Je sais bien
que la transparence est (apparemment) une vertu…mais quand je lis dans les déclarations
de patrimoine de tel ou tel ministre qu’il possède un scooter ou…une machine à
laver, je m’interroge sur cette démocratie de l’œil qui regarde par le trou de
la serrure.
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