Protester, bien sûr. Mais pratiquer la violence, quelle preuve de faiblesse. (photo de manif de lycéens en 1980) |
50 % des directeurs et
directrices d’écoles primaires se déclarent harcelés, insultés, menacés dont
certain(e)s physiquement. Autrement dit, cette enquête (publiée récemment) montre
que la violence n’est pas seulement dans la tête d’une minorité d’adolescents
plus ou moins influencés par les jeux vidéo. Elle existe bel et bien chez des
adultes et des parents, ceux qui n’acceptent pas les réprimandes, les punitions
infligées à leur progéniture.
Ce pourcentage est
évidemment très inquiétant. Car s’il est un lieu où la violence verbale et
physique ne doit pas avoir droit de cité, c’est bien à l’école et dans tous les
établissements éducatifs. N’est-ce pas à l’école qu’on apprend les civilités,
les règles qui permettent de vivre ensemble, le nécessaire respect d’une forme
d’autorité du maître sans lequel il n’est point de méthode, d’organisation,
d’apprentissage du savoir. Je n’ai pas écrit autoritarisme ou comportement
caractériel, ce qu’il m’est arrivé de rencontrer durant ma carrière scolaire
mais pour être franc, il s’agissait d’une minorité de professeurs très faible
ou très faibles au choix.
Au contraire et notamment
pendant mon passage à l’école primaire, j’ai le souvenir ému des institutrices
et instituteurs qui avaient la mission — c’en est toujours une — de nous
enseigner une culture générale utile pour toute la vie. Je ne peux les
citer tous et toutes mais il est évident que des gens comme Mme Prieux, Jean
Fermanel, Serge Bove, André Frouin à Louviers etc. portaient haut les valeurs
de l’école laïque et républicaine.
Si j’ai également souvenir
de certaines bagarres entre élèves, je ne me rappelle pas des menaces ou des
actes violents à l’égard des enseignants de la part des parents. Dans les
années cinquante et soixante, les maîtres étaient respectés, adulés même compte
tenu des connaissances qu’ils nous inculquaient. Même si nous ne comprenions
pas toujours ce à quoi elles pourraient nous servir.
La violence d’aujourd’hui
semble devenue une banalité, un mal avec lequel on doit vivre. Elle serait
partout et pour rien. Elle serait devenue un mode de communication comme un
autre. Ne s’agit-il pas plutôt d’une sorte de symptôme d’incommunicabilité. Rappelons
que les enseignants ne sont pas là pour se faire engueuler mais pour ouvrir les
esprits et parfois les cœurs.
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