En écrivant récemment un
billet sur le sondage indiquant que 50 % des Français sont favorables au
rétablissement de la peine de mort, j’ignorais que l’Etat de l’Ohio aux
Etats-Unis allait apporter de l’eau à mon moulin. Depuis le formidable
plaidoyer de Robert Badinter et la suppression de la peine de mort en France en
1981, pas une tête n’a été tranchée dans notre pays et c’est très heureux. Je
n’ignore pas pour autant la souffrance morale des condamnés à perpétuité et
ceux à qui on refuse systématiquement les libérations conditionnelles. Le
couloir de la mort n’a souvent qu’une issue. Cette peine est sans doute de
nature différente de la souffrance des victimes et de leurs familles mais elle
existe quand même.
Dans l’Ohio, on tue les
condamnés à mort par injection létale. Jusqu’à maintenant, les bourreaux
utilisaient des produits ayant un effet progressif mais rapide si bien qu’on
peut (sans doute ?) affirmer que les condamnés ne se voyaient pas mourir.
C’est bien le moins qu’on puisse attendre d’un bourreau.
Au cours d’une nuit récente,
des journalistes témoins de la mise à mort d’un condamné définitif de l’Ohio,
assurent qu’il a fallu près d’une demi-heure de souffrance et d’agonie pour que
le supplicié passe de vie à trépas ! Si ce n’est pas de la barbarie «
légale », je ne sais pas ce que c’est. Ils ont raconté les tremblements, les
sursauts, les évidentes douleurs subies par l’homme auteur d’un assassinat dans
les années 80. Il y aura sans doute des sadiques et des partisans de la
vengeance froide pour se féliciter de cette fin horrible. Je considère quant à
moi, qu’un peuple civilisé ne torture pas ni ne martyrise ses condamnés. La
peine, c’est la perte de la liberté, elle n’autorise pas la délectation de la
douleur d’autrui. Si la peine de mort avait disparu des Etats-Unis, comme elle
tend à disparaître dans de nombreux pays chaque année, pareil scandale ne se
serait pas produit.
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