Edouard Balladur — « bonjour
monsieur le boucher » — et François Léotard vont sans doute être interrogés par
les magistrats instructeurs de la Cour de Justice de la République chargée de
juger les ministres soupçonnés d’être les auteurs d’infractions ou de délits
commis pendant leur séjour au gouvernement. C’est du moins le contenu des réquisitions
du procureur de la République de Paris, saisi par deux juges d’instruction dans
le cadre de l’affaire Karachi. Une affaire de commissions et de rétro-commissions
qui aurait servi au financement de la campagne électorale présidentielle de
Dou-dou. Autrement dit, la somme de 10 millions de francs versée en espèces
lors du second tour de l’élection présidentielle de 2002 sur le compte de
campagne de M. Balladur est suspectée de provenir de commissions occultes
interdites par la loi.
Il en est un qui, une fois
de plus, passe entre les gouttes. Nicolas Sarkozy, ministre du budget à l’époque,
est exonéré de toute responsabilité dans l’affaire, les juges n’ayant pas
rassemblé d’indices graves OU concordants contre lui.
Rappelons la composition de
la CJR : La Cour de justice de la République (CJR) est une juridiction
française compétente pour juger les infractions commises par les
membres du Gouvernement pendant l'exercice de leurs fonctions. Elle a été créée
par une loi de révision
constitutionnelle le 27 juillet 1993 à la suite de l'affaire du
sang contaminé et face à la multiplication des affaires
politico-financières à la fin du second mandat
de François
Mitterrand. Auparavant, la Constitution confiait à une Haute Cour de
justice le soin de juger le président de
la République et les membres du gouvernement.
La Cour de justice de la République
comprend quinze juges : douze parlementaires élus, en leur sein et en
nombre égal, par l’Assemblée
nationale et par le Sénat
après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées et trois magistrats du
siège à la Cour de
cassation, dont l’un préside la Cour de justice de la République. (1)
Inutile de préciser que des
ministres, anciens parlementaires, jugés par des parlementaires en exercice bénéficient
d’une justice d’exception. Il n’en ira pas de même pour les autres
protagonistes de l’affaire Karachi, les Takiedine, Gaubert, Bazire et compagnie.
Ils auront toutes les chances — si j’ose dire — d’être traduits devant le tribunal
correctionnel. Peut-on dire qu’il s’agira de deux poids, deux mesures. Cela se
pourrait bien.
(1) Source Wikipedia
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