Si j’étais président de
la République, je n’attendrais pas demain mardi à 16 h 30, pour expliquer ma situation
affective.
Maintenant que toute la presse s’est emparée de l’éventuelle liaison
de François Hollande avec Julie Gayet, se pose le cas de sa compagne actuelle,
Valérie Trierweiler, hospitalisée vendredi pour un gros coup de blues. Il est bien évident
que Mme Trierweiler, première dame, disposant d’un bureau, d’un secrétariat, d’une
administration personnelle payés par les fonds publics, François Hollande ne
peut plus évacuer le problème d’un revers de main et s’abriter derrière la nécessité
de la protection de la vie privée. Prendre les devants lui permettrait de se consacrer à l'avenir économique et social du pays lors de sa conférence de presse, c'est ce que lui demandent nos concitoyens.
Si j’étais président de
la République, je prendrais l’initiative. Je préciserais clairement aux Français
que les affaires publiques et la politique de la France ne sont pas du tout
impactées par une liaison amoureuse. J’ajouterais que malgré la douleur et la
souffrance de toute séparation, celle-ci est inéluctable pour l'un et pour l'autre. J’enchaînerais en
demandant aux médias de respecter la vie privée du président, de son
ex-compagne et de sa nouvelle amie.
C’est évidemment un pari. Le
pari de l’intelligence des situations. Le pari que les Français sont
suffisamment adultes pour comprendre que les couples se font et se défont, que
toute histoire — même belle et passionnée — évolue, se modifie, se termine mal
parfois. Il n’y a rien là que de très banal et de très…normal.
Il s’est, malheureusement,
trouvé un Jean-François Copé, président de l’UMP, pour considérer que l’attitude
de François Hollande porte préjudice à la fonction présidentielle. Copé lui-même
a divorcé en 2007 d’une femme avec laquelle il avait eu trois enfants. Depuis
il s’est remarié et a eu un enfant avec sa nouvelle épouse. Vive les familles
recomposées ! Il en avait évidemment le droit mais alors, est-il le mieux
placé pour juger du comportement des autres hommes et femmes, des autres hommes
et femmes politiques bien sûr, qui ne sont pas non plus épargnés (pourquoi le
seraient-ils d’ailleurs) par les peines de cœur ? Copé est d’autant plus mal
placé qu’il était aux côtés de Nicolas Sarkozy lors de sa séparation avec Cécilia
et qu’il a pu juger du caractère irrationnel et compliqué des relations humaines.
S’il a voulu faire un coup politique, c’est un coup d’épée dans l’eau.
Si j’étais président de la République,
je publierais donc dès aujourd’hui un communiqué officiel mettant les points
sur les i et les barres aux t.
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