16 janvier 2014

Le département vit-il ses dernières années ?


François Hollande lors de sa conférence de presse. (photo JCH)
L’annonce, par Jean-Marc Ayrault, de son intention de supprimer plusieurs départements de la grande couronne parisienne va dans le bon sens. Ajoutons à cela le désir du président de la République de doter les régions françaises (ramenées à 15 ?) de plus de compétences et de pouvoirs et nous aurons compris que la véritable intention du gouvernement, même s’il ne le dit pas encore ouvertement, est à terme de supprimer les cantons.
Ces derniers ont été créés par Napoléon à une époque où la France rurale dominait la France des villes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le redécoupage cantonal en cours vise non seulement à diviser le nombre de cantons par deux mais aussi à rétablir un équilibre démographique entre les cantons, la surreprésentation rurale favorisant à l’envi la droite et le centre droit et ne correspondant plus du tout aux réalités socio-économiques du pays. La réforme Balladur avait pour vocation une simplification du fameux millefeuille mais Sarkozy n’a pas osé engager une vraie révolution dans les territoires et les compétences.
François Hollande a encore trois ans avant la fin de son quinquennat. Ses annonces sur le pacte de responsabilité montre qu’il a l’intention d’agir même à rebrousse-poil de la gauche de la gauche. Osera-t-il s’attaquer aux citadelles tenues pour une majorité d’entre elles par des élus de gauche ? Osera-t-il aller jusqu’au bout de son raisonnement qui vise à créer des structures régionales aux pouvoirs forts dans les domaines aussi vitaux que le développement économique, la formation professionnelle, la recherche universitaire…
En annonçant des aides financières conséquentes pour les courageux qui se lanceront dans la simplification et l’efficacité, il ne fait que reprendre un discours jacobin favorable aux regroupements quelque peu « encouragés » pour ne pas dire forcés. Les régions sont donc appelées — mais c’était dans le projet Lebranchu — à devenir les piliers d’une décentralisation moderne et européenne. C’est assurément la fin des départements touche à tout, vestiges d’un 20e siècle révolu.

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