François Hollande lors de sa conférence de presse. (photo JCH) |
L’annonce, par Jean-Marc
Ayrault, de son intention de supprimer plusieurs départements de la grande
couronne parisienne va dans le bon sens. Ajoutons à cela le désir du président
de la République de doter les régions françaises (ramenées à 15 ?) de plus
de compétences et de pouvoirs et nous aurons compris que la véritable intention
du gouvernement, même s’il ne le dit pas encore ouvertement, est à terme de
supprimer les cantons.
Ces derniers ont été créés
par Napoléon à une époque où la France rurale dominait la France des villes. Ce
n’est plus le cas aujourd’hui. Le redécoupage cantonal en cours vise non
seulement à diviser le nombre de cantons par deux mais aussi à rétablir un équilibre
démographique entre les cantons, la surreprésentation rurale favorisant à l’envi
la droite et le centre droit et ne correspondant plus du tout aux réalités
socio-économiques du pays. La réforme Balladur avait pour vocation une
simplification du fameux millefeuille mais Sarkozy n’a pas osé engager une
vraie révolution dans les territoires et les compétences.
François Hollande a encore
trois ans avant la fin de son quinquennat. Ses annonces sur le pacte de
responsabilité montre qu’il a l’intention d’agir même à rebrousse-poil de la
gauche de la gauche. Osera-t-il s’attaquer aux citadelles tenues pour une
majorité d’entre elles par des élus de gauche ? Osera-t-il aller jusqu’au
bout de son raisonnement qui vise à créer des structures régionales aux
pouvoirs forts dans les domaines aussi vitaux que le développement économique, la
formation professionnelle, la recherche universitaire…
En annonçant des aides
financières conséquentes pour les courageux qui se lanceront dans la
simplification et l’efficacité, il ne fait que reprendre un discours jacobin
favorable aux regroupements quelque peu « encouragés » pour ne pas dire forcés.
Les régions sont donc appelées — mais c’était dans le projet Lebranchu — à
devenir les piliers d’une décentralisation moderne et européenne. C’est assurément
la fin des départements touche à tout, vestiges d’un 20e siècle révolu.
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