1 octobre 2013

Les centristes se repaissent des charognes abandonnées par les grands prédateurs


Les centristes sont impayables. C’est toujours un vrai régal de les entendre et d’écouter leurs explications aussi alambiquées qu’à géométrie variable. L’un des plus drôles de cette faune originale est sans conteste Hervé Morin. Le député de l’Eure, maire d’Epaignes, était la vedette du Petit Journal de Yann Bartès, hier soir, sur Canal Plus. Hervé Morin, ayant déclaré dans la journée qu’il souhaitait que la famille centriste devienne une bande copains, Yann Bartès s’est amusé à diffuser les propos aimables de Morin sur le compte de François Bayrou, vilipendé et comparé à Le Pen par icelui, quelques semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Il est vrai que les hommes politiques sont remplis de contradictions et que leur parole ne vaut pas plus que plume au vent. Mais tout de même. Morin, déchainé contre Bayrou est un moment de télévision exceptionnel. Il permet de mesurer le taux de crédit qu’on peut accorder aux déclarations des hommes politiques et en particulier aux centristes. Borloo a soutenu Sarkozy, Bayrou a appelé à voter pour Hollande contre Sarkozy et aujourd’hui Bayrou se répand dans la presse pour dénoncer les promesses non tenues et tenter de justifier son ralliement à Borloo. Et pourquoi ? Pour des places sur la liste des européennes à l’heure où l’UMP se déchire et où le PS prend l’eau.
Morin me fait penser à cette réflexion que m’avait faite un ancien ami — comment pourrait-il l’être encore ? — qui me disait : « je n’ai qu’une parole c’est pour cela que je la reprends si souvent. » Les centristes sont des opportunistes. Comme les vautours, ils se repaissent des charognes abandonnées par les grands prédateurs. Ils n’existent pas par eux-mêmes mais par défaut.

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