Les centristes sont impayables.
C’est toujours un vrai régal de les entendre et d’écouter leurs explications aussi
alambiquées qu’à géométrie variable. L’un des plus drôles de cette faune
originale est sans conteste Hervé Morin. Le député de l’Eure, maire d’Epaignes,
était la vedette du Petit Journal de Yann Bartès, hier soir, sur Canal Plus.
Hervé Morin, ayant déclaré dans la journée qu’il souhaitait que la famille
centriste devienne une bande copains, Yann Bartès s’est amusé à diffuser les
propos aimables de Morin sur le compte de François Bayrou, vilipendé et comparé
à Le Pen par icelui, quelques semaines avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Il est vrai que les hommes
politiques sont remplis de contradictions et que leur parole ne vaut pas plus
que plume au vent. Mais tout de même. Morin, déchainé contre Bayrou est un
moment de télévision exceptionnel. Il permet de mesurer le taux de crédit qu’on
peut accorder aux déclarations des hommes politiques et en particulier aux
centristes. Borloo a soutenu Sarkozy, Bayrou a appelé à voter pour Hollande
contre Sarkozy et aujourd’hui Bayrou se répand dans la presse pour dénoncer les
promesses non tenues et tenter de justifier son ralliement à Borloo. Et
pourquoi ? Pour des places sur la liste des européennes à l’heure où l’UMP
se déchire et où le PS prend l’eau.
Morin me fait penser à cette
réflexion que m’avait faite un ancien ami — comment pourrait-il l’être encore ?
— qui me disait : « je n’ai qu’une
parole c’est pour cela que je la reprends si souvent. » Les centristes sont
des opportunistes. Comme les vautours, ils se repaissent des charognes abandonnées
par les grands prédateurs. Ils n’existent pas par eux-mêmes mais par défaut.
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