L’arrestation, hier, du
principal animateur du mouvement fasciste grec Aube dorée et celle d’élu(s) au
Parlement suite à l’assassinat programmé d’un rappeur démontre une fois de plus
que les mouvements d’extrême droite ne sont pas des bisounours. Le passage à l’acte
violent et parfois meurtrier n’est malheureusement pas une exclusivité des néo-fascistes
Grecs. Clément Méric, le jeune étudiant français, militant d’extrême gauche, tué
à Paris lors d’une altercation avec des membres des jeunesses patriotes (tu
parles !) est bien la preuve que la France n’est pas un territoire neutre
où la démocratie ne s’exerce que lors des élections ou du vote des lois.
On a de quoi s’inquiéter
vraiment quand on entend un sénateur UMP — un certain Doligé — proclamer devant
des caméras (lors des journées parlementaires du parti de Copé) « qu’il en a marre de la bande à Hollande et
qu’il a des envies de tuer. » Gaudin, maire de Marseille, s’empressant d’ajouter
« qu’il est près à fournir les
kalashnikows. » C’est peut-être cela l’humour de la Canebière !
Ces déclarations réfléchies
et préméditées sont absolument scandaleuses de la part d’un élu de la nation.
Ce qu’on entend au comptoir du café du coin ne peut être exprimé dans l’enceinte
du Parlement où se déroulait la rencontre UMP. C’est bien la preuve que quelque
chose se passe en France, résultat d’un sarkozysme effréné, d’une porosité
acquise entre le Front national et l’UMP. Les langues se délient et les esprits
malsains s’en donnent à cœur joie, libérées qu’elles sont par les réflexions de
la droite décomplexée. Les récentes saillies d’un Fillon perdu illustrent la dégradation
de la pensée à droite. Pour que des Raffarin ou des Le Maire s’interrogent sur
leur appartenance durable à l’UMP est un signe.
La fusion des électorats FN
et UMP fait donc courir un risque sérieux à l’expression démocratique
raisonnable, fondée sur un combat d’idées, de valeurs, de principes et non sur
la loi du plus fort ou du plus baraqué.
Jérôme Fourquet et Marie
Gariazzo, dans un opuscule (1) récent édité par la fondation Jean Jaurès expliquent
longuement et sondages à l’appui, comment des électorats du FN et de l’UMP se
rejoignent sans vergogne. La gauche est, pour ces partis, illégitime depuis
toujours. Elle n’a pas le doit de gouverner. Quand elle est au pouvoir, c’est
par effraction comme dirait M. Baroin. Au fond, ce ne sont pas tant les mesures
de Hollande qui les effarouche mais le fait même qu’il soit président de la République.
La défaite de 2012 est devenue rancœur, amertume, haine. Si la droite dite de
gouvernement ne se ressaisit pas, on court à la catastrophe. Il est tout de même
incroyable de voir que les nostalgiques de la révolution nationale vichyssoise (antisémite,
anti-communiste, anti-franç-maçonne) vont cotoyer des hommes et des femmes se réclamant
du gaullisme. Pauvre et triste droite Française.
(1) Jérôme Fourquet et Marie Gariazzo, Fondation Jean Jaurès, « FN et UMP, électorats en fusion ? » 119 pages, 6 euros.
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