Il faudra donc ajouter l'Eure dans les départements colonisés par le prédateur des abeilles. (carte Abeilles de France) |
« M. François Loncle attire l’attention
de M. le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire
et de la Forêt sur les graves menaces que l’invasion du frelon asiatique fait
planer sur les ruches de France. Le frelon à pattes jaunes (Vespa velutina), communément appelé
frelon asiatique en raison de son origine géographique, est un hyménoptère qui
a été malencontreusement importé, en Lot-et-Garonne, en 2004, dans une
cargaison de poteries chinoises. Cette grosse guêpe s’est rapidement acclimatée
dans nos contrées puisqu’en moins de deux ans, elle s’est répandue dans toute l’Aquitaine.
En 2009, un nid est repéré en Ile-de-France. En 2012, sept nouveaux départements
du Midi et du Centre ont, à leur tour, été colonisés. Le front d’invasion
progresse d’environ 100 km par an. A l’été 2013, trois nids primaires ont été découverts
et détruits dans le département de l’Eure. Actuellement, la moitié du
territoire métropolitain est infesté par cet insecte nuisible qui a également été
localisé en Espagne, au Portugal, en Belgique et en Italie. Dans notre pays, le
nombre de nids de frelons asiatiques est évalué à une centaine de milliers. Un
nid abrite environ 2 000 frelons dont 150 fondatrices qui sont, l’année
suivante, en état de nidifier. S’il n’est pas plus dangereux pour l’homme que
le frelon européen, le frelon asiatique est, en revanche, un redoutable prédateur
dont l’expansion s’avère particulièrement difficile à stopper, voire à freiner,
d’autant qu’il n’a pas, lui, de prédateur naturel, hormis quelques oiseaux
apivores. Dans la mesure où les abeilles constituent son repas favori, il
constitue un véritable fléau pour les apiculteurs, au point qu’un arrêté ministériel,
en date du 22 janvier 2013, l’a officiellement déclaré insecta non grata. Afin de nourrir ses larves, il aime, en effet, capturer
des abeilles, en se positionnant en vol stationnaire à l’entrée d’une ruche.
Une attaque de frelons est susceptible de décimer une ruche d’abeilles mellifères,
surtout si celle-ci est située en zone urbaine ou périurbaine. Un apiculteur
agenais a ainsi perdu 70% de son cheptel. La propagation du frelon asiatique
porte sérieusement atteinte tant à la faune qu’à la flore puisque cette guêpe
consomme massivement des abeilles qui assurent une part prépondérante de la
pollinisation.
M. François Loncle demande au ministre
de l’Agriculture de lui détailler la stratégie appliquée, au niveau national et
sur le plan local, pour lutter contre cette espèce exogène invasive. Il
voudrait connaître le programme général de surveillance, de reconnaissance et
de destruction des frelons asiatiques, notamment les différentes méthodes de piégeage
sélectif. Il aimerait savoir si le ministre estime encore possible d’éradiquer
ce fléau ou bien s’il faut plutôt viser à réguler les populations de frelons à
pattes jaunes, afin d’en limiter l’impact désastreux. Il souhaite avoir un avis
officiel sur l’utilisation, tout au moins temporaire, du dioxyde de soufre qui
s’est révélé un pesticide très efficace puisque près de 5 000 nids de
frelons asiatiques ont été anéantis l’année dernière en Aquitaine. Il désire,
enfin, comprendre pourquoi le frelon asiatique est seulement classé dans la
liste des dangers sanitaires de deuxième catégorie. »
François LONCLE
Député de l'Eure
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