5 février 2013

« Pour nous, il est clair que Lubrizol n'a pas la maîtrise de l'accident en cours » par Pierre Barbay

L'usine située près de Rouen. (DR)
Pierre Barbay, représentant des associations de protection de l'environnement, nous écrit au sujet de l'affaire Lubrizol :

« Tout d'abord replaçons les choses 
: L’établissement LUBRIZOL fait l’objet d’un classement Seveso seuil haut depuis le 10 août 2009, à la suite du reclassement de diverses matières dangereuses stockées, mises en œuvre ou fabriquées sur son site. Ce classement Seveso seuil haut est lié aux activités de fabrication et de stockage de produits toxiques ou très toxiques pour l’environnement aquatique, sans augmentation des activités et des risques depuis la situation précédente. 
Dès lors l’établissement LUBRIZOL-Rouen (il y a une autre unité sur la zone industrialo-portuaire du Havre) a été intégré au CLIC de Rouen -Ouest (en fait aujourd'hui seul CLIC sur Rouen) celui de Rouen Est a disparu du fait de l'arrêt d'activité de l'ensemble des sites SEVESO seuil haut concernés au départ : lorsque vous passez par le train en gare de Oissel, vous constaterez que l'ancienne usine Maprochim a complètement été démantelée…bien évidemment à la suite d'un dossier suivi en CODERST et plus concrètement par la DREAL).
La démarche en vue d’élaborer le PPRT a donc été engagée par la DREAL sur la base de l’examen d’un certain nombre d’études de dangers couvrant toutes les installations du site et révisées courant 2009 selon les dernières méthodes et normes en vigueur. Cela a permis d’identifier une première série de mesures de réduction des risques potentiels à mettre en œuvre par Lubrizol selon un échéancier fixé dans un arrêté préfectoral, de définir le périmètre d’étude du Plan de Prévention des Risques Technologiques sur les communes de Rouen et de Petit-Quevilly (PPRT prescrit par arrêté préfectoral du 6 mai 2010). L’analyse des enjeux menés par les services de la DDTM en collaboration avec les collectivités concernées et la poursuite de l’identification des actions de réduction du risque à la source par la société Lubrizol a permis d’identifier au cours du second semestre 2010 une deuxième série de mesures de réduction des risques potentiels (suppression de stockages de produits combustibles et de gaz notamment). Ainsi, la DREAL a arrêté sur la base d’un certain nombre de phénomènes dangereux réduits les cartographies des aléas qui a fait l’objet d’une présentation officielle devant les personnes et organismes associés (POA) le 11 février 2011 puis d’une réunion publique en janvier 2012.


Après coup l’imbroglio Lubrizol peut paraître simple…
Pourtant l’épisode LUBRIZOL conduit paradoxalement à deux attitudes qui ne correspondent pas à notre pratique et nos objectifs : objectif premier contenir le risque à la source et assurant tant aux travailleurs (que nous n’oublions pas car ils sont les premiers exposés) et aux riverains la sécurité à laquelle ils ont autant droit que les plus privilégiés d’entre nous qui vivent loin de tous ces tracas.
Le secret sur la réalité du déroulement de faits résultant d’un « incident », associé à une communication de temps de guerre, laisse mal augurer de la capacité d’un traitement ouvert et transparent en cas d’accident grave. Nous nous étions félicités du bon travail de décryptage et de communication transparente lors de la survenue de l’accident nucléaire de Fukushima, tout en nous demandant si l’ASN & l’IRSN disposeraient de la même liberté de transparence, si nous étions les lauréats du prochain tirage au sort…. (n’oublions pas qu’il ne reste que nous parmi les pays les plus nucléarisés  les USA, la Russie et le Japon…. ont eu leur catastrophe même si les étasuniens ont eu beaucoup de chance à  Three Mile Island classement 5 sur INES).
Quant à ceux qui globalisent et prônent la disparition de ces industries et de leurs risques, ils proposent sans le formuler explicitement d’envoyer ces activités ailleurs loin d’eux… sans contrôle. Pour avoir visité un complexe industrialo-portuaire tout neuf dans un « grand pays émergeant » je puis témoigner que les bacs de rétention autour des cuves de produits pétroliers sont telles qu’elles se faisaient chez nous dans les années 50 (non étanches …) que les silos de céréales comportent salles d’ensachage et bureaux administratifs au pied de ces derniers comme avant Blaye… les retours d’expérience et les « normes » qui en ont résulté ne sont pas appliquées. Le capitalisme financier continue à sacrifier d’autres sites et d’autres populations….
Sans doute sommes-nous utopiste quand nous demandons des industries « propres et sécurisées » mais dans notre grand jeu somme zéro…. Si nous voulons vraiment influer sur le déplacement climatique, tout en rééquilibrant le désordre international afin de revenir vers une empreinte écologique de « UN » alors que la généralisation de notre mode de vie européen demanderait trois terres, il nous faut remettre à l’honneur des vertus passablement oubliées :   
 Premier temps un rappel des faits

— Lundi 21 janvier
C’est vers midi que nous apprenons de riverains qu’il y a un problème chez Lubrizol. L’odeur est identifiée : mercaptan.
Le communiqué de la Préfecture laisse perplexe car son existence montre une importance que dénie son contenu cherchant avant tout à rassurer. En milieu d'après-midi ayant réunion au PRS sur le SRCAE, lorsque je suis passé à proximité du site (250m)  j’ai vérifié « nez au vent » une faible présence de mercaptan et rien d’autre de perceptible (pas de H²S). Mais lorsque nous sommes sortis de réunion un peu avant 20 h, il était évident que ce qui était encore appelé «  fuite », en fait l'émission indue, s'est accrue mais le contexte météorologique était celui d’une inversion de température qui a pour conséquence de maintenir les rejets et leurs odeurs sous « le couvercle de la marmite ».
Plus tard dans la soirée l’odeur a été perceptible au nord de Rouen mais également au sud au gré des vents locaux. Dans la nuit l’inversion de température ayant disparu gaz et odeur ont entrepris le grand voyage qui nous a valu la célébrité que l’on sait. Paris touché, cela devient un problème national. Si chacun réfléchissait que Rouen est plus éloigné de Paris que ne le sont Paluel et Penly, peut-être pourrait-on s’angoisser plus pour un risque sournois inodore et sans saveur plutôt que pour une mauvaise odeur qui pourrait faire dans l’avenir figure d’avertissement non entendu ! 

— Mardi 22 janvier
Réveil en fanfare du côté des média, toutes nos demandes d’informations en direction de nos interlocuteurs habituels se heurtent à la même réponse embarrassée : seule la préfecture communique. Or en dehors de communiqués sibyllins, pas moyen d’avoir un interlocuteur auquel poser des questions, exprimer des doutes. En fin de matinée alors que nous sommes aussi en relation avec le réseau Risque Industriel de FNE, la conclusion qui s’impose à nous c’est qu’un incident qui dure depuis quelques trente heures c’est au moins un accident matériel non maîtrisé…
C’est ce que je serai amené à dire dans un sujet de « France 3 » en fin d’après-midi.
Nous ne croyons plus en une fuite, elle aurait été colmatée, et du réseau Risque Industriel de FNE nous vient la confirmation avec l’information de l’intervention de la cellule chimique de l’INERIS spécialisée dans les réactions qui divaguent…
Sur le plateau de France 3, la Directrice de Cabinet du Préfet reconnaît cette présence de l’INERIS. Pour nous il est clair que Lubrizol n’a pas la maîtrise de l’accident en cours, cela situe mieux la gravité réelle (on se moque de nous avec le terme « incident ») l’appel à ceux qui sont les plus compétents en la matière que l’on nous dit arrivé sur place l’après-midi même nous rassure…  
Tous ces éléments forment le fond du communiqué que nous proposons pour HNNE et FNE se prépare également à un CP l’un et l’autre pour le lendemain.

— Mercredi 23 janvier : Au moment de partir pour le sud de l’Eure, devant la surchauffe médiatique et la nécessité de peaufiner les communiqués ( de HNNE et de FNE) annulation du programme : la journée sera intégralement lubrizolée avec TF 1, Europe 1, des médias écrits et le plateau de France 3
Revenons maintenant sur ces trois jours à partir de ce que nous apprendrons par la suite… cela évite les anachronismes en éclairant la compréhension d’une partie des zones d’ombre (et il en reste !)
 Même si le  Secrétaire Général de la Préfecture dont nous apprécions par ailleurs la volonté de transparence, couvre ce qui a été fait, il faut mettre en cause les mauvaises pratiques du SIRACED - PC  service  formant l'essentiel de la "cellule de crise". Au fond de l'affaire on peut dire que les bonnes habitudes d'information et de concertation n'étant pas acquises même pour les exercices PPI sans enjeu, comment réagiraient ils correctement en période de crise ? Nous ferons ce qui sera possible pour saisir cette  occasion d'avancer !
Avoir conscience des difficultés inattendues pour "neutraliser" techniquement l'incident qui a au contraire a pris de l'ampleur après avoir semblé être réglé en milieu d'après-midi du lundi puis connu un épisode très odorant en soirée,  semblé à nouveau se calmer sur la nuit du fait des interventions de l'exploitant permet de se rendre compte de l’état d’incertitude qui prévalait.
(Estimer comme cela a été dit après-coup, qu'il aurait fallu de notre part un communiqué dès lundi relève de l'anachronisme pur et simple.....  bien sur après coup tout est simple... Le  lundi soir ne savions rien de certain et selon l'endroit où nous vivons, avons été touchés très diversement par les mercaptans)
Dans le début de matinée de mardi il était clair pour la Préfecture et la DREAL que Lubrizol Rouen n'avait pas la maîtrise du process en divagation et la « neutralisation » dépendait  maintenant d'un mode opératoire utilisé en tel cas aux USA mais rarement mis en oeuvre en France.  C’est dans ce contexte que le match sera annulé, alors qu’est prise l'excellente l'initiative de recourir à la cellule dysfonctionnement chimique de l'INERIS ( compétences reconnues  et donc sécurité pour tout le monde)

Médiatiquement le mal était déjà fait avec des enchaînements qui dressent un chef d'accusation dû plus au ressenti qu'aux faits...  Sans données autres que celles de l'entreprise, les simulations pratiquées en particulier par météo France ont été démenties par les faits et en tenant Air Normand à l’écart, les consignes au moins pour les personnes sensibles envisagées n'ont pas été diffusées. On a eu l'enchaînement le plus calamiteux qui puisse être dans un contexte bloqué par ces mauvaises pratiques "protection civile".

A partir du mercredi à chaque voyage vers Rouen et retour, l’interdiction de circulation étant levée, je  passe par le boulevard maritime à quelques mètres de l’entreprise (étant un nez homologué) je puis certifier qu'il n'y avait qu’une faible émission odorante ou rien de spécial.


Questions – Réponses sur l’imbroglio Lubrizol …
Ce sont celles posées par les riverains, les journalistes, vous associatifs responsables
* Mercaptan c'est quoi ? 
Lubrizol en fabrique comment explique-t-on l'incident devenu accident matériel ? 

Les mercaptans sont bien identifiés par nos nez (même non formés) du fait que l’un d’entre eux sert à rendre odorant le gaz de ville de façon à se prémunir contre les risques d’explosion en cas de fuite.
Le mercaptan en question est du methyl mercaptan qui est le plus toxique, en particulier lorsqu’il est inhalé, il résulte ici d’une réaction divagante qui n’aurait pas dû se produire. Il est donc essentiel de connaître les concentrations qui ont été atteintes autour de l’usine, à cinq kilomètres, à dix kilomètres y compris jusqu’à Paris. Quelles mesures ont été faites depuis le début de l’accident  et où trouver les résultats c’est le flou qui cache nous semble-t-il une absence de donnée ! Malgré les éléments de discours rassurants, on avait bien entendu remarqué l’annulation du match du football. Plutôt que conclure à de l'incohérence, puisque dans le même temps il était répondu aux écoles proches que le gaz était sans danger, nous nous étions dit que c'était  probablement lié au fait que la situation n’était toujours pas sous contrôle…

* Pour les riverains et habitants proches : après les odeurs du matin, lundi après-midi ça semblait être passé... mais en soirée c'était catastrophique pourquoi ces changements et comment se fait il qu'aucune alerte n'ait été diffusée par Air Normand ?Lundi après l’incident avec épisode odorant Lubrizol entreprend de neutraliser sa cuve de 35 tonnes et dans un premier temps les émissions deviennent faibles, c’est ainsi qu’en passant vers 16 h 30 à 250 m du site, le règlement de la « fuite » semble acquis. La situation se détériore de nouveau en début de soirée avec des rejets qui paraissent importants (phénomène amplifié par l’inversion de température) puis apaisement  par changement du contexte météo ainsi que calme relatif dans la divergence de la réaction en cours.
Air Normand ne diffuse rien car rien n’apparait sur ses capteurs de nature à conduire à cette alerte et comme  la cellule de crise n’a pas cru bon de l’associer au regard de l’impact olfactif du mercaptan… l’ASQUAA ne peut prendre sur elle de communiquer une quelconque alerte.
* comment se fait il que les mauvaises odeurs soient allées si loin ? 
Le contexte météorologique du lundi soir était celui d’une inversion de température et notre agglomération est assez coutumière du fait. Cela  a pour conséquence de maintenir les rejets et leurs odeurs sous « le couvercle de la marmite » - c’est ce qui par exemple fait croire à certains que les entreprises profitent du brouillard pour relâcher plus de pollution…. C’est tout simplement que cette dernière ne s’évacuent pas à des milliers de mètres d’altitude pour se disperser comme d’habitude mais reste là autour du point d’émission.
Dans la nuit l’inversion de température disparait… gaz et odeur vont entreprendre leur grand voyage et l’odeur bien connue de tout cerveau européen sera identifiée à quelques dixièmes de ppm comme l’odeur dangereuse du gaz, déclenchant maux de tête et éventuellement nausée y compris aux niveaux sans risque…  
* C'est forcément grave et dangereux puisque ça été senti très loin au sud de Londres, dans la Somme et à Paris et que la Préfecture a déclenché le PPI 
Paris touché ce ne peut être que grave et dangereux ! Ce qui semble mis en cause de façon certaine ce sont les mauvaises pratiques de communication du SIRACED - PC. Elles sont bel et bien en cause.... car c'est ce service qui agit en tel cas en formant l'essentiel de la "cellule de crise"... a encore une pratique militaire du "confidentiel défense" - Or chacun comprendra facilement que si les bonnes habitudes d'information et de concertation ne sont pas acquises pour des exercices sans enjeu, comment pourraient-elles être assurées correctement en période de crise ?  Tant dans la consultation sur les PPI de nos deux centrales nucléaires (en cours) que pour les sites SEVESO.... ce va être l'occasion d'avancer !
* Pourquoi le recours à l'INERIS 

la Préfecture et la DREAL constatant que Lubrizol Rouen n'avait pas la maîtrise du process en divagation et constatant que la nouvelle proposition de  « neutralisation » était un mode opératoire utilisé en tel cas aux USA mais rarement mis en oeuvre en France ont pris contact avec les personnes les plus compétentes en matière de « divagation de réaction chimique » : la petite cellule dédiée de l’INERIS. Cela nous a confirmé que l’on avait largement dépassé le niveau « incident » mais rassuré du fait de l’entrée en lice de compétences avérées. 
Ainsi c'est l'INERIS qui a imposé une neutralisation en commençant par stabiliser la solution neutralisante avant d'y placer une partie des 35 tonnes....   d'où le long temps nécessaire

* en janvier 2012 lors d'une réunion publique présentant le PPRT de cette entreprise, il nous avait semblé que la maîtrise des risques était bien assurée. Comment un tel événement est il encore possible ?
Il ne faut pas tout confondre !  Le PPRT préparé  n'a rien changé au POI et PPI ainsi qu'à la communication calamiteuse de cet accident matériel : dérapage d'une réaction chimique.
Nous n'avons pas encore eu le temps de remonter à ce qui a été retenu pour la matrice où l'on intègre les phénomènes à retenir en fonction de leur dangerosité (sur un axe) et fréquence sur l'autre axe.  Il est à peut près certain que les études de danger n’avaient pas  envisagé une perte de contrôle de la réaction ! Nous évoquerons UFC & HNNE cet aspect dès le prochain CODERST du 12 février  où un point de la situation nous a été promis.
Qui parmi les donneurs de leçon avait honoré de sa présence, ses remarques ou objections,  la réunion publique d’information sur l’élaboration du PPRT LUBRIZOL à Rouen  tenue  le 12 janvier 2012 à l’amphithéâtre de l’UPR (quai de Bois Guilbert à Rouen) ?  En Haute Normandie les réunions publiques diversement suivies ont toujours été ouvertes à toutes personnes intéressées (les riverains les premiers concernés  pour les aléas les plus forts..étant de plus contactés individuellement.)

* Une enquête semble ouverte, y a t il eu des erreurs, des fautes commises ?
Le maintien du PPI préventif, n'a plus d'autre raison que rendre durablement muets nos interlocuteurs habituels...  Si l’on n’avait rien à cacher utiliserait on ce retardement dans le contact avec les faits ?
Aussi quand on voit comment face à un « incident », toute information digne de ce nom a été bloquée ou dénaturée....avec une communication de temps de guerre, cela laisse mal augurer de la capacité d’un traitement ouvert et transparent en cas d’accident grave.  
Nous nous étions félicités du bon travail de décryptage et de communication transparente lors de la survenue de l’accident nucléaire de Fukushima, tout en nous demandant si l’ASN & l’IRSN disposeraient de la même liberté de transparence, si nous étions les lauréats du prochain tirage au sort…. (n’oublions pas qu’il ne reste que nous parmi les pays les plus nucléarisés les USA, la Russie et le Japon ont eu leur catastrophe même si les étasuniens ont eu beaucoup de chance à  Three Mile Island classement 5 sur INES).
Il y a au moins accident technique et l'enquête dira si des erreurs ont été commises (des fautes éventuellement). La question se pose aussi de savoir si cela ne permettra pas le maintien du silence « radio » pour cause d’enquête judiciaire en cours. C’est du déjà vu. Nous en saurons plus le 12 février date bien tardive que nous avions proposée (le CODERST étant prévu l’après-midi) pour un CLIC sur place ou tout le moins une visite par les membres du CODERST du site de Lubrizol… On est bien loin des principes de la "confiance lucide" !

*Quelles mesures ont réellement été effectuées ? et de quoi ?
Nous doutons qu’en dehors de la mesure dite  dans la cheminée par Lubrizol, d’autres mesures de mercaptan aient pu être faites puisque l’appareil capable d’effectuer ces analyses n’est arrivée à la demande d’Air-Normand non sollicité, de leur initiative en prêt depuis Rhône Alpes mercredi ou jeudi. Que les pompiers aient réalisé des analyses nous confirme que l’on a pu craindre du H²S car ils sont équipés pour cela (ce risque est permanent sur les raffineries !)…
Picot dans le nouvel Obs pose une bonne question que nous posons depuis le 22 janvier quand nous avons compris qu'il ne s'agissait pas d'une fuite mais d'une réaction non maîtrisée... je pense qu'il se trompe sur le H²S car je ne l'ai perçu à aucun moment (vous n'ignorez pas que lorsque l'on ne le sent plus ce H²S c'est que sa concentration est létale... heureusement aucune victime de ce type parmi les riverains les plus incommodés ... et les quelques images des travailleurs du sites les montraient sans protection spéciale (mes tentatives pour un contact syndical ont été sans résultat : pas de section CGT ou CFDT sur Lubrizol  et le comité de riverains ressemble à une succursale de l'entreprise... ) 
par contre Picot a raison de penser et dire qu'il n'y avait pas que du mercaptan même si ce puissant masquant rendait la détection "nez au vent" même pour des nez formés délicate...  en effet encore aujourd’hui, nous ne savons rien des éléments ajoutés dans les 35 tonnes certes en petite quantité... mais pour quelles réactions ?  normales et anormales... puis lors de la phase de neutralisation du lundi.... qu'ont ils ajouté ? directement dans cette cuve dont la ruine a été redoutée (provocant l'interdiction du Match et non pas les odeurs... encore un effet de masque !)  La pratique de Lubrizol a été calamiteuse de bout en bout... et l’on comprend que certains mettent en cause la présence d’un tels « amateurisme » à proximité de population (et scandale suprême à deux pas du futur « éco-quartier Flaubert » qui s’avère de plus en plus une farce…à suivre !)   
Le fond de cuve nous est apparu rapidement comme très intéressant et les difficultés rencontrées pour sa neutralisation et traitement confirment cette idée. A partir de ce qu'il y a été trouvé nous aurons une idée nettement plus précise des réactions qui ont eu lieu et donc des éléments ayant pu être rejetés.

Bonne lecture, réactions et questions complémentaires sont les bienvenues.

Claude Barbay, représentant des associations PNE au CODERST de Seine Maritime, au Conseil d'orientation du SPPPI de Basse Seine, au CLIC de Rouen, membre du directoire du réseau Risques et Impacts Industriels de FNE.

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