Qui a sauvé M-Real ? Jean-Louis Destans ou Bruno Le Maire ? (photo JCH) |
Les chefs de file de la droite, Juppé et Copé en tête, ne
manquent pas d’air. Je sais bien qu’il est plus aisé, quand on est dans
l’opposition, de méconnaître le réel et de prendre ses désirs pour des
réalités. Dans la mesure où la droite a décrété, pour l’éternité, que la
légitimité de la gauche à gouverner était une «effraction», un «accident de
l’histoire», quoiqu’elle fasse, ce sera toujours fautes et erreurs conjuguées.
Soyons réalistes. La gauche n’est au pouvoir que depuis le
mois de juin 2012. Que la situation héritée de Sarkozy était catastrophique.
Que de nombreux licenciements et plans sociaux ont été retardés et annoncés
après les élections. On ne me fera pas croire que la situation chez PSA,
Renault, Goodyear, etc. n’était pas connue lors de l’élection présidentielle. Ces
annonces de suppressions d’emplois ont été retardées, cachées. Avec l’accord du
gouvernement de droite.
L’héritage est donc calamiteux. Juppé a beau dire que « le coup de l’héritage ça va pour un ou
deux mois…» il est scandaleux que «
le meilleur d’entre nous » comme disait Jacques Chirac se vautre dans
l’aisance verbale et la critique facile. La droite ayant décidé de proposer au
vote de l’Assemblée nationale une motion de censure contre la politique
économique du gouvernement Ayrault, je comprends pourquoi celui-ci jubile. Les explications
de vote des partis de la majorité risquent d’être sanglantes pour la droite.
Souvenons-nous : les cadeaux aux riches, le paquet fiscal, le bouclier
fiscal, les réductions de charges patronales, tout cela n’est pas si loin. La
dette avait atteint des cimes ! Le déficit se creusait et creusait
notre tombe ! Et qu’apprenions-nous ? Que Mme Bettencourt était une exilée
fiscale de luxe, que Bernard Tapie se voyait offrir sur un plateau d’argent 403
millions d’euros d’argent public, que dans l’affaire Karachi, les commissions
et rétro-commissions allaient bon train, que Kadhafi a sans doute été abattu
par les services secrets français pour qu’il ne parle pas, que depuis les
comptes de campagne de Sarkozy ont été rejetés par la commission du même nom
et que le chômage croissait mois après mois.
Il est beau le bilan de la droite ! Alain Juppé devrait
savoir, s’il était honnête avec lui-même, qu’on ne rebâtit pas une maison en
ruine en un ou deux mois comme il le laisse entendre. Jean-Marc Ayrault a
raison, le débat sur la motion de censure va être une belle et bonne occasion
de rafraîchir la mémoire des Français avant les futures élections municipales.
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