L’écrêtement des indemnités de Franck Martin, maire,
président de la CASE, vice-président du conseil régional, a fait couler
beaucoup d’encre dans les gazettes nationales et locales. Sur ce blog même, je
ne me suis pas privé de m’étonner qu’un homme de gauche (ou prétendu tel) ait
fait reverser le surplus de ses indemnités (plus de 1400 euros tout de même) à
son adjointe et concubine, Mme Ghislaine Baudet.
A l’époque, des journalistes mieux informés que moi avaient
comparé la décision du conseil municipal de Louviers (même si des membres de la
majorité boudaient en le faisant savoir) à celle de l’assemblée de
Levallois-Perret où officie le couple Patrick et Isabelle Balkany. Un couple
célèbre pour ses diverses frasques d’ailleurs condamnées à plusieurs reprises
par la justice de notre pays. Il se trouve qu’à Levallois comme à Louviers, le
maire avait « conservé » au sein de la famille une somme non négligeable
justifiée par un : « parce que je le vaux bien ».
Cet écrêtement légal, j’insiste sur ce mot n’était,
cependant, pas moralement défendable. Quand on touche 8300 euros (à quelques
euros près) par mois et qu’on bénéficie forcément de quelques avantages
matériels dus aux différents mandats, on répartit le trop plein parmi ceux et
celles de l’équipe qui travaillent beaucoup sans beaucoup toucher. Certains
adjoints lovériens ou conseillers délégués n’avaient pas caché que la décision
du couple Martin les troublait.
En ne présentant pas sa candidature au poste de président de
la CASE, Franck Martin « président délégué » (même si ce titre n’existe pas
officiellement dans les textes) doit se contenter d’une indemnité moindre, laquelle cumulée
avec ses autres indemnités, ne l’oblige plus à être écrêté. Il ne dépasse plus,
en gain, le maximum autorisé par les textes. Hier soir, lors de la réunion du
conseil municipal, une délibération inscrite à l’ordre du jour lui permis de
rentrer dans les clous et de ne plus être écrêté. Franck Martin a compris qu’il
lui serait difficile d’affronter une campagne électorale municipale en
situation de super privilégié surtout quand tant d’efforts sont demandés aux
contribuables lovériens. Il n’empêche que nos actes nous suivent et que les
Lovériens n’oublieront certainement pas une conduite pour le moins imprudente.
Hier soir, Christian Renoncourt a fait remarquer au conseil municipal que l’attitude
de Franck Martin n’était qu’une attitude tristement banale. Et pourtant, le cumul des mandats (et des indemnités qui vont avec) est une particularité du système hexagonal. Une
exception française, quoi. Mais une exception choquante. François Hollande doit absolument vaincre les réticences et les résistances des partis favorables au cumul parmi lesquels l'UMP et le PRG. C'est à ce prix que les femmes pourront occuper toute leur place et que de nouveaux élus pourront apporter leur dynamisme et leur sens du service public.
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