31 janvier 2013

« Quant à la gestation pour autrui (GPA), elle ne sera pas autorisée, ni dans la loi sur le mariage, ni dans la loi sur la famille. »


Le mensonge et la mauvaise foi ne peuvent tenir lieu de politique. La droite, revancharde et frustrée, en administre la preuve chaque jour. Deux exemples récents étayent cette attitude désastreuse d’une opposition empêtrée dans ses contradictions internes, peu claire sur ses objectifs, une opposition de posture et de démagogie.
Prenons l’exemple de la GPA, la grossesse pour autrui. Interdite en France, des couples français se rendent à l’étranger pour trouver une mère porteuse et donner naissance à un enfant dont le père ou la mère est français(e) selon le droit du sang, dont la droite nous rebat les oreilles à nous rendre sourd. Mais ces enfants, jusqu’aujourd’hui, ne bénéficiaient de la nationalité française bien qu'ayant des parents français, vivant en France, parlant notre langue et pétris de notre culture. Face à cette situation véritablement déplorable et injuste, Christiane Taubira a rédigé une circulaire permettant aux consulats de délivrer des certificats de nationalité française à ces enfants jusqu’alors apatrides ou de la nationalité du pays où ils ont vu le jour.
Cette circulaire avait été présentée à la commission des lois de l’Assemblée nationale le 16 janvier. Trois députés de droite étaient présents qui, à aucun moment, ne se sont élevés contre cette mesure concernant 44 enfants (en tout et pour tout) faisant ainsi la preuve que la mesure Taubira répondait à un souci de justice.
Les députés de droite — dont le ministre Wauquiez — ont sauté sur l’occasion, hier, lors de la présentation d'une motion référendaire (d'ailleurs rejetée) pour accuser le gouvernement d’arrière-pensées malsaines et d’être favorable à la GPA (1). Malgré tous les démentis, malgré les engagements solennels des ministres et du président de la République, ces députés continuent d’instruire le procès de Christiane Taubira : vous allez nous proposer la GPA ! Mensonge éhonté, affirmé et répété en toute mauvaise conscience par des adeptes du procès d’intention.
Autre exemple : j’entendais Bruno Le Maire, ancien ministre, futur candidat à la présidence de l’UMP ou à la présidence de la République (procès d’intention de ma part) affirmer sur France Culture ce matin : « on propose d’interdire les licenciements boursiers…» Ce «on» étant le gouvernement Ayrault alors que ce gouvernement — que cela plaise ou non d’ailleurs — a constamment affirmé qu’il s’opposerait à toute demande de ce type. Bruno Le Maire le sait très bien mais le journaliste de France Culture ne le dément pas…Et ainsi de suite.
L’opposition est un art. J’ai déjà écrit, ici, qu’elle nécessitait des qualités exceptionnelles pour devenir une force d’alternance. Ce n’est pas en répétant les mêmes mensonges, tout le temps, qu’ils peuvent devenir une vérité. La droite UMP, surtout, ne se reconstruira pas dans la caricature, la désinformation ou la duperie. La droite est opposée au mariage pour tous. Soit. Qu’elle défende ses positions dans la clarté sans user d’arguments mensongers ou d’arlequinades non crédibles. 
(1) « Quant à la gestation pour autrui (GPA), elle ne sera pas autorisée, ni dans la loi sur le mariage, ni dans la loi sur la famille. » Programme du gouvernement et du parti socialiste.

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