Les jeunes générations n’ont
jamais entendu parler de Robert Boulin. Et pourtant. Cet homme politique a joué
un rôle essentiel auprès de Valéry Giscard d’Estaing, de Georges Pompidou et du général de Gaulle anciens présidents de la République. Il a été successivement secrétaire
d'État aux Rapatriés (1961-1962) au Budget (1962-1967), à l'Économie et aux
Finances (1967-1968) puis ministre de la Fonction publique (1968) de
l'Agriculture (1968-1969) de la Santé publique et de la Sécurité sociale (1969-1972),
délégué aux Relations avec le Parlement (1972-1973) chargé des Relations avec
le Parlement (1976-1977) délégué à l'Économie et aux Finances (1977-1978) et
enfin ministre du Travail et de la Participation (1978-1979). Il était même cité
pour succéder à Raymond Barre au poste de Premier ministre. Autant dire que
Robert Boulin a été un pilier du gaullisme et un grand serviteur de l’Etat
pendant deux décennies.
Un terrain acquis dans des
conditions douteuses à Ramatuelle va conduire la presse à s’intéresser de plus
près à cette homme politique pourtant considéré comme intègre et animé par des
idéaux respectables.
En octobre 1979, son corps
est retrouvé dans un étang de Rambouillet. Alors commence l’affaire Boulin. L’enquête
aboutira à privilégier la thèse du suicide rapidement remise en cause suite à des
constatations et des révélations faisant plutôt penser à un crime. Robert
Boulin a-t-il été assassiné ? Ses enfants, convaincus que leur père a été
tué, ont tenté à maintes reprises de faire rouvrir le dossier judiciaire mais
en vain. Le site Médiapart a interrogé quatre personnalités dont Jean
Charbonnel, ancien ministre gaulliste également. Ces personnalités ne croient pas non plus à
la thèse du suicide et étayent leur conviction à la fois par des confidences
(celles d’Antoine Sanguinetti, ancien ministre) des considérations techniques (l’heure
de découverte du corps a été modifiée et l’autopsie) et par la connaissance qu’avait Robert
Boulin de tripatouillages financiers liés au RPR et à certains états africains
dont le Gabon. Des dossiers vitaux pour la vérité que Robert Boulin avait sortis
de son coffre au ministère ont disparu le jour de sa mort dans des conditions
qu’aucune instruction judiciaire n’a cherché à mettre au jour. Le Service d'Action civique (le SAC) de sinistre mémoire est même cité comme étant potentiellement le bras armé des assassins.
« France 3 diffuse, ce soir, un téléfilm
terriblement accusateur sur la mort de Robert Boulin : “Crime d'État”, de
Pierre Aknine. Tous les témoins interrogés en appellent à la justice pour établir
comment, en octobre 1979, un assassinat commandité dans les hautes sphères du
RPR a pu aboutir à la mise en scène d'un suicide. » Je ne saurais trop vous recommander de regarder cette enquête à charge, elle compense le film diffusé hier soir sur une autre chaîne du service public et défendant la thèse du suicide.
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