Jean-Luc Mélenchon compare François Hollande à Louis XVI. (photo RH) |
JLM est un homme intelligent, cultivé, un tribun redoutable aux formules assassines et il connaît bien l'histoire de notre pays. Si JLM a choisi Louis XVI c'est pour qu'on puisse le comparer, lui, à un personnage qu'il admire et dont il revendique la filiation : Maximilien Robespierre, l'un des plus fervents partisans de la mort du roi et artisan de la Terreur. Sans assurer que JLM en a tous les traits de caractère, bien des ressemblances émergent. Mélenchon a un ego et un amour-propre démesurés. Il ne supporte pas les critiques ou les remarques. D'où son aversion pour les hommes et les femmes de presse. Il se voit pur et dur. Comme disait Mirabeau de Robespierre : « il ira loin, il croit ce qu'il dit. » Mélenchon croit en effet ce qu'il dit avec toutes les limites de cette disposition d'esprit. Comme Robespierre il invente le monde pour élaborer ses stratégies, ses théories et cherche à faire coller le réel à ce qu'il a imaginé. Parfois cela marche. Il est incorruptible, ne fait pas de concession, ignore le compromis. Le peuple a toujours raison quelles que soient les motivations de sa révolte, de ses actions ou de ses crimes. Ne cherchons pas ailleurs son regard amical sur les régimes cubain et vénézuelien.
Robespierre avait ses fans aux Jacobins, Mélenchon a les siens au Parti de Gauche. La vanité ne se nourrit-elle pas de l'admiration ? Mais en associant François Hollande à Louis XVI, JLM commet plusieurs erreurs. François Hollande a été élu au suffrage universel national lors d'un scrutin qui a donné 10,7% à Mélenchon, un score plus qu'honorable. François Hollande avait été désigné à l'occasion d'élections primaires ouvertes à tous les citoyens dits de gauche. François Hollande n'est ni un monarque ni un tyran.
Mélenchon vient de l'OCI (organisation communiste internationaliste) et de son courant lambertiste. A cette époque le PCF les traitait d' « Hitléro-Trotskystes », c'est dire combien les camarades communistes d'aujourd'hui appréciaient, alors, les Mélenchon et autres internationalistes. Jean-Luc Mélenchon en a gardé les principaux travers : avoir raison tout le temps contre tous, posséder la vérité, toute la vérité, vouer une haine incommensurable à tout ce qui dérange, perturbe, ou ridiculise ses manières. Tout n'est pas à jeter chez Mélenchon. Il a été un bon ministre de la formation professionnelle. Il a été un bon candidat de la gauche de la gauche. Il mène un beau combat contre le Front national et Marine Le Pen au point d'y laisser des plumes comme à Hénin-Beaumont.
Louis XVI et Robespierre ont un point commun : ils sont tous les deux montés à l'échafaud. Souhaitons à François Hollande d'y échapper et à Jean-Luc Mélenchon de ne pas se voir un jour raccourci comme on s'amusait à le clamer en 1792.
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