Puisque l'UMP aime voter je propose à ses dirigeants d'organiser un référendum pour savoir s'il faut organiser un autre référendum pour savoir s'il faut revoter pour désigner le président de ce parti décidément aussi surprenant que fantasque. Si tout va bien, on connaîtra le nom du président légitime de l'UMP après les municipales de 2014 ! Quant à Jean-François Copé, il a tout manigancé (comme l'indique le Nouvel Observateur de cette semaine) pour aboutir à ce Titanic politique comme on en a rarement connu, même au Parti socialiste avec ses congrès de Reims et de Rennes.
Si j'étais François Fillon, je serais sur mes gardes. L'organisation du référendum sur Internet est la porte ouverte à toutes les manipulations. Il n'est qu'à voir comment les internautes ont envahi le site créé par Nathalie Kociusko-Morizet avec jeveuxrevoter.com. N'importe qui y a accès, on peut emprunter des noms, créer des diversions, en un mot, s'amuser.
Si j'étais François Fillon, je me méfierais, d'une manière globale, de toutes les propositions de sorties de crise de Jean-François Copé. Celui-ci tient la présidence, il ne la lâchera plus. Il sait qu'en cas de nouveau vote, les 30 000 procurations à son nom ne seront plus possibles, que les files d'attente dans les bureaux de vote seront évidemment évitées, que l'organisation même du vote devra être impartiale. Que la Cocoe et la Conare seront jetées à la poubelle. Et que dans cette situation, François Fillon gagnera.
Pouvons-nous imaginer que Copé accepterait les résultats de ce futur vote ? Non, il ne cèdera pas. Quels que soient les dommages directs ou collatéraux, quelles que soient les atteintes à son image, Copé ne reculera pas. Il est fait comme ça, il n'y peut rien, il a été formé à l'école Sarkozy. Quand on a eu la chance inouïe de gagner un scrutin perdu d'avance, on ne s'y risque pas une seconde fois. Je prends donc les paris qu'il n'y aura pas de nouveau scrutin à l'UMP et que Fillon a d'ores et déjà perdu toute chance de devenir (avant 2017) président de l'UMP ancienne formule.
Il lui fallait s'organiser avant, empêcher Copé de demeurer secrétaire général du parti, de disposer de l'argent, du personnel, des fichiers, des avantages. C'était à lui de se montrer prudent, méfiant, averti. Évidemment, quand on est élu député dans une circonscription parisienne « réservée », on n'est pas habitué à la dure vie de la politique et à ses mauvais coups. Fillon n'est pourtant pas un perdreau de l'année même s'il bat quand même de l'aile. A méditer en cas de crise internationale…
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