16 octobre 2012

L'hypocrisie du débat sur l'usage du cannabis

Le débat sur la dépénalisation, la légalisation (c'est autre chose) de l'usage du cannabis est maintenant très ancien. Depuis que l'herbe est devenue un produit courant et pas seulement à la sortie des lycées, les politiques font montre d'une hypocrisie révoltante. Il en est plus lucides, des plus courageux que d'autres tels Daniel Vaillant ou Vincent Peillon, par exemple, pour oser évoquer des évidences lesquelles deviennent des sacrilèges sous l'influence de l'extrême droite et de la droite toujours promptes à entonner les couplets proprets mais totalement décalés de la réalité. C'est le propre des réactionnaires et des conservateurs de ne pas comprendre leur temps et ceux qui le vivent.
Alors que le tabac et l'alcool font des ravages dans notre société par un abus dû à des causes multifactorielles, que les soins des malades alcooliques ou des personnes victimes d'addictions engloutissent des millions d'euros, on voudrait que le cannabis soit rangé au rang des drogues dures alors qu'il suffirait d'un peu d'honnêteté et de courage politique pour avouer que si l'usage abusif de l'herbe, du sheet, demeure problématique en terme de santé publique, il vaudrait mieux que cet usage ne soit plus clandestin mais admis au grand jour afin de prendre le problème à bras le corps. On sait, depuis toujours, que l'interdiction n'est pas un mode de gouvernement quand il s'agit de prohiber (voire les Etats-Unis et les Incorruptibles) l'usage d'un produit dont les hommes et les femmes raffolent. A tort ou à raison, tel n'est pas mon propos puisqu'il s'agit d'un problème de santé publique et de société.
Dans un premier temps, il faut donc dépénaliser l'usage du cannabis. Dans un second, il faudra en légaliser la vente et l'organiser de manière à réduire à zéro les circuits parallèles et les dealers. Imaginons qu'un gouvernement, disons de gauche, se penche sur le problème, fasse travailler ensemble médecins, chercheurs, policiers, juges, et se fixe pour objectif de mettre un terme à un faux débat, ce serait une avancée aussi importante que le PACS…mais j'ai entendu Jean-Marc Ayrault et je ne crois pas qu'il soit dans cet état d'esprit. Dommage…

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