Michel Mendès France au micro : émotion et souvenir. (photo JCH) |
Au cours de l'inauguration de cette exposition, différent(e)s orateurs(trices) ont évoqué avec des mots justes la démarche, les valeurs, les principes sur lesquels PMF a construit son parcours.
Évidemment, la présence de Michel Mendès France, l'un des deux fils de PMF, réhaussait l'intérêt des différentes communications orchestrées par le préfet Sorain et le député François Loncle sans oublier les paroles frappées au coin du bon sens mendésiste de Franck Martin, actuel maire lovérien. On sait presque tout de PMF, élu local, président du conseil général de l'Eure, de PMF condamné de manière inique par Vichy, évadé de sa prison pour entrer dans la Résistance pour partir combattre au sein des escadrilles anglo-françaises et devenir ministre de l'économie du général de Gaulle à Alger. On sait aussi beaucoup sur ses 7 mois et 17 jours de gouvernement, laps de temps suffisant pour imposer une pratique du pouvoir autour de la vérité, de la dignité du citoyen, du courage politique, d'une certaine intransigeance confinant au suicide « anticarriériste ». Quel homme politique, battu par le suffrage universel serait capable, aujourd'hui, de démissionner de tous ses mandats considérant que le désaveu des citoyens est aussi un désaveu de la personne ? Ou que l'orientation du gouvernement (2) n'est plus en adéquation avec ses idées ? Quel homme politique aura porté plus haut les notions de contrat, de calendrier, de mandat et d'exemplarité ? Quel homme politique aura, en si peu de temps, semé tant de projets et suscité tant d'espérance ? Pierre Mendès France demeure un phare pour beaucoup d'entre nous et en ces temps de rigueur, voire d'austérité, il n'est pas vain de relire ses ouvrages et d'en apprécier la pertinence des analyses.
L'exposition montre comment un jeune élève bien doué s'est transformé en une intelligence exceptionnelle et un homme d'Etat de gauche qui a marqué l'histoire de notre pays et le marque encore tant l'actualité de sa pensée est moderne dans son exigence citoyenne. Elle évoque PMF, enfant juif, PMF maire obsédé par le cadre de vie et les conditions de vie de ses concitoyens, PMF homme d'Etat capable de faire la paix et forcément de susciter la haine de ses adversaires parmi lesquels, déjà, un certain Jean-Marie Le Pen.
Les documents de campagne électorale nous montrent, malheureusement, le visage hideux des antisémites et des proto-fascistes, comme dirait le maire, démontrant que l'antisémitisme hier vivace demeure aujourd'hui un élément structurant de certains racistes ayant pignon sur rue.
Eric Roussel et Claude Cornu (à droite au premier plan). (photo JCH) |
(1) Franck Martin nous a appris la mort d'Anne-Marie Rothiot, ancien conservateur du Musée, embauchée par Pierre Mendès France et personnalité très appréciée à Louviers et ailleurs.
(2) Il s'agissait du gouvernement Guy Mollet et de la politique algérienne conduite par son gouvernement.
Deux informations : François Loncle a assuré que François Hollande, président de la République et auteur de la préface du livré édité à l'occasion de l'exposition, viendrait bientôt dans notre ville pour saluer la mémoire de PMF.
Eric Roussel, président de l'Institut Pierre Mendès France, a affirmé que le général de Gaulle aurait souhaité un redécoupage de la circonscription du député de Louviers, afin qu'il soit réélu en 1958 et devienne ainsi le chef de l'opposition. L'appareil gaulliste en a décidé autrement.
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