264 sondages entre 2007 et 2009. Certains portant sur la liaison Sarkozy-Carla Bruni, d'autres sur les personnalités du Parti socialiste, d'autres encore sur les thèmes de la présidentielle 2012. Il a fallu que Raymond Avriller, un membre d'Europe-écologie les Verts (lequel a eu la peau d'Alain Carignon pour corruption) dépose plainte devant un tribunal administratif pour que l'Elysée soit contraint de rendre publics les dossiers des innombrables sondages demandés (et obtenus) par la présidence de la République.
Ces sondages étaient passés sans concurrence, évidemment, auprès de Buisson père et fils et quelques autres proches du pouvoir actuel. La Cour des comptes a jugé que ces passations n'étaient pas réglementaires. Il y en aurait eu, tout de même, pour 6,5 millions d'euros. Décidément, Sarkozy ne se refuse rien. L'argent public coule à flot pour arroser les copains et Avriller (qui attend encore plusieurs cartons) n'est pas au bout de ses peines puisqu'il a également sollicité le droit de regarder de près les dossiers des sondages des années suivant 2009 jusqu'en 2012.
Jamais, aucun président de la République n'avait abusé à ce point de sa fonction. Jamais un président digne de ce nom n'aurait osé dépensé des euros précieux pour calquer sa politique sur les humeurs des Français et sur leurs inévitables émotions. Ne cherchons pas ailleurs les raisons de ces lois sorties de nulle part et à tout bout de champ. Les sondages ont été le baromètre permanent des décisions de Sarkozy et de sa majorité. Allons-y pour « avec Carla c'est du sérieux » « pour interdire la Burqa » pour aggraver les peines, durcir les lois et les règlements, fustiger l'Islam et les Roms, sans oublier le : « je suis le DRH du parti socialiste. » Ira-t-il jusqu'à choisir le président de la République dans ses rangs ?
Un président n'est pourtant pas un citoyen comme les autres. Il doit s'élever, analyser les situations, les faits, il doit engager une politique cohérente sur le long terme et non pas réagir aux soubresauts d'une société surtout quand elle est en crise. La France a besoin d'un capitaine doté d'un sang froid certain et d'un regard distancié ce qui ne veut pas dire passif. François Hollande possède ces qualités. Sarkozy a fait la preuve du contraire. Le chef n'est pas celui qu'on pense.
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