7 février 2012

« L’Humain d’abord ! », ou comment préserver, redéployer et développer l’emploi industriel en France


Depuis qu’il a rendu visite aux salariés en lutte de PetroPlus et de M-real, le 6 janvier dernier, Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de Gauche, ne manque jamais l’occasion de s’en souvenir et de citer ces deux entreprises de notre région, dès qu’il s’agit de la préservation des emplois industriels en France. Rappelons que depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, en 2007, ce ne sont pas moins de 650.000 emplois industriels qui ont disparu de notre pays en cinq ans. Une terrible saignée en même temps qu’un immense gâchis dont la France ne se remettra pas de sitôt.

Profitant de ce qu’il était le 4 février l’invité de Claire Chazal au journal télévisé de TF1, Jean-Luc Mélenchon a tenu à rappeler quelles étaient les propositions du Front de Gauche pour la sauvegarde des emplois industriels. C’est dans ce cadre qu’il a été amené à prendre pour exemple la situation des deux entreprises précitées. Qu’a-t-il dit ? En matière d’emploi, le programme du Front de Gauche qui s’intitule « l’Humain d’abord ! » ne saurait accorder de priorité à la finance pour décider du sort des entreprises de notre pays. Et parmi les décisions politiques qu’il prendrait à ce sujet s’il était élu, voici quelles seraient les plus urgentes.
 La première mesure que mettrait en œuvre un véritable gouvernement de gauche tel que le définit le Front de Gauche serait l’interdiction des « licenciements boursiers », c’est-à-dire l’interdiction pour une entreprise profitable de licencier du personnel au seul motif d’accroître sa rentabilité.

La seconde mesure consisterait à se donner les moyens de réquisitionner les entreprises menacées de fermeture – cela est déjà possible dans tous les cas où l’intérêt vital du pays est menacé ; il suffit de le vouloir – afin de choisir avec elles la meilleure solution à appliquer, tant au plan social qu’environnemental. Et dans tous les cas, les personnels devraient être associés aux décisions qui les concernent.

La troisième mesure serait, afin de rendre aux salariés les droits que la finance leur a confisqués, la promulgation d’une loi de préemption. « Cette loi permettrait, dit Jean-Luc Mélenchon, lorsque l’usine est abandonnée par son propriétaire ou lorsqu’elle est mise en vente, d’accorder aux travailleurs, la primauté de la décision sur le choix de la solution à apporter. Notamment, la possibilité pour eux, s’ils le souhaitent, de former une coopérative ».

Le secteur de l’économie sociale tel qu’il existe avec les SCOP (Sociétés coopératives ouvrières de production) doit être encouragé par tous les moyens. Cela, parce que dans les dix prochaines années, ce sont quelques 700.000 entreprises qui seront à vendre du fait du départ en retraite de leur patron. Et c’est là, dans ces entreprises, que se situe à l’avenir le principal gisement d’emploi. C’est pourquoi l’État doit disposer d’un pôle public bancaire afin d’orienter le crédit selon les objectifs qu’il se sera fixé.

Et, comme le rappelle chaque fois qu’il en a l’occasion le candidat du Front de Gauche : « M. Mittal ne sait pas faire d’acier sans les sidérurgistes ; mais les sidérurgistes savent faire de l’acier sans M. Mittal ». La véritable richesse d’une entreprise se trouve dans le savoir-faire de ses travailleurs : ouvriers, techniciens et ingénieurs. C’est pourquoi, au-delà des drames humains qu’occasionne la fermeture d’une entreprise, la perte des savoir-faire représente un immense préjudice pour la collectivité.

Reynald Harlaut
Front de Gauche

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