Depuis qu’il a rendu visite aux salariés en lutte de
PetroPlus et de M-real, le 6 janvier dernier, Jean-Luc Mélenchon, le candidat
du Front de Gauche, ne manque jamais l’occasion de s’en souvenir et de citer
ces deux entreprises de notre région, dès qu’il s’agit de la préservation des emplois
industriels en France. Rappelons que depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, en
2007, ce ne sont pas moins de 650.000 emplois industriels qui ont disparu de
notre pays en cinq ans. Une terrible saignée en même temps qu’un immense gâchis
dont la France ne se remettra pas de sitôt.
Profitant de ce qu’il était le 4 février l’invité de
Claire Chazal au journal télévisé de TF1, Jean-Luc Mélenchon a tenu à rappeler
quelles étaient les propositions du Front de Gauche pour la sauvegarde des emplois
industriels. C’est dans ce cadre qu’il a été amené à prendre pour exemple la
situation des deux entreprises précitées. Qu’a-t-il dit ? En matière d’emploi,
le programme du Front de Gauche qui s’intitule « l’Humain d’abord ! » ne saurait accorder de
priorité à la finance pour décider du sort des entreprises de notre pays. Et
parmi les décisions politiques qu’il prendrait à ce sujet s’il était élu, voici
quelles seraient les plus urgentes.
La seconde mesure consisterait à se donner les moyens
de réquisitionner les entreprises menacées de fermeture – cela est déjà
possible dans tous les cas où l’intérêt vital du pays est menacé ; il
suffit de le vouloir – afin de choisir avec elles la meilleure solution à
appliquer, tant au plan social qu’environnemental. Et dans tous les cas, les
personnels devraient être associés aux décisions qui les concernent.
La troisième mesure serait, afin de rendre aux salariés
les droits que la finance leur a confisqués, la promulgation d’une loi de préemption.
« Cette loi permettrait, dit
Jean-Luc Mélenchon, lorsque l’usine est
abandonnée par son propriétaire ou lorsqu’elle est mise en vente, d’accorder
aux travailleurs, la primauté de la décision sur le choix de la solution à
apporter. Notamment, la possibilité
pour eux, s’ils le souhaitent, de former une coopérative ».
Le secteur de l’économie sociale tel qu’il existe
avec les SCOP (Sociétés coopératives ouvrières de production) doit être
encouragé par tous les moyens. Cela, parce que dans les dix prochaines années,
ce sont quelques 700.000 entreprises qui seront à vendre du fait du départ en
retraite de leur patron. Et c’est là, dans ces entreprises, que se situe à l’avenir
le principal gisement d’emploi. C’est pourquoi l’État doit disposer d’un pôle
public bancaire afin d’orienter le crédit selon les objectifs qu’il se sera fixé.
Et, comme le rappelle chaque fois qu’il en a l’occasion
le candidat du Front de Gauche : « M.
Mittal ne sait pas faire d’acier sans les sidérurgistes ; mais les sidérurgistes
savent faire de l’acier sans M. Mittal ». La véritable richesse d’une
entreprise se trouve dans le savoir-faire de ses travailleurs : ouvriers,
techniciens et ingénieurs. C’est pourquoi, au-delà des drames humains qu’occasionne
la fermeture d’une entreprise, la perte des savoir-faire représente un immense
préjudice pour la collectivité.
Reynald Harlaut
Front de Gauche
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