Olivier Taconet et Franck Martin avaient décidé de me traduire devant le tribunal correctionnel d'Evreux. Ils m'accusaient d'avoir commis une diffamation à l'égard du président de la fédération de l'Eure du Parti radical de gauche (Taconet) et voulaient obtenir ma condamnation à l'euro symbolique. Ils souhaitaient aussi me faire supporter des frais de justice.
Quel crime avais-je donc commis qui justifiait les attaques fielleuses, permanentes depuis des mois, sans nuances du président de la CASE, maire de Louviers et ancien président du PRG de l'Eure ? Suite à la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion municipale lovérienne de 2003 à 2008, j'avais repris sur ce blog une remarque pertinente des juges financiers s'étonnant (pour le moins) de la promotion ultra-rapide d'un agent municipal qui n'avait passé ni examens ni concours justifiant cette promotion à un poste et à des salaires avantageux. L'agent visé, membre du cabinet du maire, chargé notamment de la communication, n'était autre que le porte-parole du PRG de l'Eure et non le président de ce parti comme je l'avais indiqué. Erreur sur la personne, donc, mais pas sur les faits authentifiés par des magistrats intègres et spécialistes des finances locales. D'ailleurs, quelques jours plus tard, j'avais corrigé — sans que le soi-disant offensé me le demande par mail ou en invoquant un quelconque droit de réponse — cette inexactitude, faisant ainsi la preuve de ma bonne foi. J'avais même ajouté, pour que nul n'en ignore, que Taconet avait passé les concours administratifs et qu'il ne pouvait s'agir de lui.
Ce dernier, plus averti et mieux conseillé, aurait sans doute considéré cette correction comme suffisante. Mais Martin a la rancune et la haine tenaces. Je ne suis pas le seul en être victime. Depuis une certaine cantonale dont il refuse toujours de digérer le résultat, il voulait se payer Houel, ce pelé, ce galeux. D'une manière ou d'une autre, il était prêt à tout pour ce faire. Même au prix d'un ridicule achevé lorsqu'il me photographie dans une salle publique (la salle des pas perdus du tribunal) comme le paparazzi qu'il fut autour des mains courantes des stades de football (1).
La procédure une fois enclenchée sous forme de citation directe, Martin a commenté à tour de bras à sa manière abstruse et lourdingue — et sans attendre le jugement — ma convocation devant le tribunal correctionnel qu'il publia sous forme diffamatoire. En fait de ligne jaune, c'est lui qui l'avait franchie : sans avoir encore été jugé, j'étais déjà condamné par une justice expéditive que le plus vulgaire des dictateurs d'opérette n'aurait même pas osé inventer. Pourtant, il y eut un grain de sable dans cette machine trop lourde pour des pieds nickelés distingués par leur amateurisme et cependant prompts à distribuer des leçons de morale et de respect des lois.
En ne respectant pas le délai limite fixé pour le versement de la consignation, la plainte de Taconet-Martin a été déclarée irrecevable, mardi, par le tribunal correctionnel d'Evreux, mettant ainsi un terme à cette affaire montée en épingle par celui qui, non seulement m'a déclaré « mort politiquement » mais voulait aussi me clouer au ban de l'infamie. Une fois de plus, son mauvais coup a avorté.
S'il avait fallu plaider, mon avocat, Me Marc François, et moi-même, avions évidemment préparé un dossier en béton qui aurait mis à mal la méprisable attaque des pieds nickelés. Reste qu'il faut s'interroger sur cet acte pour le moins manqué ou, ce qui me semble plus probable, sur ce ratage grandeur nature, expression d'un manque de rigueur ou, pire encore, d'un laisser-aller…à moins qu'il ne s'agisse de simple radinisme. Qui allait payer au trésor public les 1000 euros exigés pour la consignation ? Pile, Taconet, face, Martin. Mais la pièce refusa de tomber, défiant toutes les lois de la gravitation universelle. Ce n'est que le 15 novembre qu'elle toucha le sol et que Taconet sortit son carnet de chèque. Oubliant pour l'occasion l'adage fameux : avant l'heure ce n'est pas l'heure, après l'heure, ce n'est plus l'heure. Car le juge avait précisé : à payer avant le 15 novembre !
Contrairement à ce que les deux compères ont raconté, j'insiste sur le fait que la demande d'irrecevabilité de la plainte de Taconet n'a pas été demandée par mon conseil mais par le procureur de la République, attentif au respect des textes, bon connaisseur de la jurisprudence qui veut qu'une consignation versée hors délai entraîne immanquablement l'irrecevabilité de la plainte.
De procès, il n'y aura donc pas. De plaidoirie non plus. C'est frustrant et dommage. En route donc vers de nouvelles aventures car vous avez tous compris que cet épisode n'enlèvera rien à ma pugnacité et à la dénonciation des écrêtements familiaux et autres excès !
(1) Franck Martin a débuté sa carrière publique comme correspondant sportif de La Dépêche.
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