Il a démontré de vraies capacités oratoires et les propositions du
Front de gauche ont bien été expliquées comme le Smic à 1700 euros, la retraite
à 60 ans, le pôle public financier et bien d’autres propositions du programme
"l’Humain d’Abord ". Il a exprimé beaucoup de points avec lesquels je
suis d’accord notamment vis à vis du PS et de son candidat. L’intervention de
Mélenchon nous a démontré que, cette fois-ci, le PS ne pourra pas nous jouer le
coup du vote utile car la crise qui s’approfondit renforce la colère du peuple
français frappé de plein fouet par les fermetures d’usines ou les futurs
licenciements massifs dans les banques. Il a raison de dire que l’UMP mais
aussi le PS, incapable de rompre avec le système, vont exploser devant la
dramatique sociale à venir. Et que
la vraie gauche sera, comme en Hongrie, face à une extrême-droite renforcée par
la droite qui a rompu avec le gaullisme par peur de classe.
Sa franchise sur toutes les questions posées, y compris sur son
passé socialiste, sur Maastricht, sur sa rencontre fortuite avec Marine Le Pen
au parlement européen filmée par la compagne de Hollande et retransmise sur
toutes les chaînes, comme par hasard, sur ses bons ou mauvais mots vis à vis de
journalistes provocateurs, me l’a rendu plus sympathique. Son appel au peuple
citoyen pour qu’il prenne le pouvoir démontre que la délégation de pouvoir
n’est plus d’actualité, ce qui oblige à une démonstration pratique sur le
terrain. Malgré les manipulations des sondages qui le situe entre 6 et 8 %,
il peut aisément atteindre un score à deux chiffres s’il poursuit dans cette
voie de dénonciation radicale du capitalisme. Le meilleur moment de l’émission
a été, pour moi le passage avec l’ancien PDG de St-Gobain. Les deux hommes ont
vraiment dialogué sur la réindustrialisation de la France, sur l’actionnariat
cupide qui détruit le tissu industriel, sur les salaires des patrons, sur
l’association des travailleurs à la gestion et au contrôle des entreprises.
Nous avons vu un ancien patron influent critiquer vertement la financiarisation
de l’économie, ce qui prouve qu’une partie de la bourgeoisie française
s’interroge sur ce capitalisme non régulé et anarchique qui amène au chaos.
Face à ce patron Mélenchon n’a fait aucune concession, aucun compromis.
D’ailleurs ce patron a avoué avoir lu "l’Humain d’Abord" et être très
intéressé par la plupart des propositions sauf sur le sujet économique (c’est
un patron tout de même) où il a émis des réserves en condamnant toutefois
l’actionnariat rapace et perfide.
Bref, du très bon Mélenchon où à chaque fois, au delà des
questions perfides, anecdotiques ou personnelles, il revenait au programme du
Front de gauche avec une dextérité explicative qu’à la fin ces journalistes ont
reconnu. Face à ses concurrents Mélenchon sera un redoutable adversaire et
lorsque la campagne officielle commencera avec l’égalité des temps de parole il
peut convaincre bien des indécis et faire mentir les pronostics des sondeurs
manipulateurs.
Alain Lefeez
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