Le ministre de l'Intérieur a quelque peu amélioré la formule de son prédécesseur Brice Hortefeux : « quand il y en a un ça va c'est quand il y en a plusieurs que ça pose des problèmes. » Lui il fait carrément dans la démesure : « Quand il y en a un ça va, c'est quand il y en a six millions que ça pose des problèmes ». Hortefeux a fait appel de sa condamnation pour injure raciale c'est donc que le tribunal de première instance a jugé que la formule favorisait la discrimination. Les associations MRAP et SOS racisme ont donc raison de poursuivre Claude Guéant, l'homme lige de Nicolas Sarkozy, qui ne se pose pas de question : on me dit de faire, je fais. On me dit de traquer les musulmans, je les traque. Si on me dit un jour de les matraquer, je les matraquerai.
Guéant n'a pas sorti sa phrase innocemment. Certains journalistes avaient évoqué son inexpérience après ses premières saillies. Mais Guéant a vite rectifié. Comment, moi inexpérimenté ? Vous plaisantez : ce que je dis, je le pense, ce que je pense, je le dis. Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre de scruter le chemin suivi depuis qu'il occupe la Place Beauveau. Ce chemin pourtant court est jalonné de petites phrases, toutes plus scandaleuses les unes que les autres, toutes favorisant l'exclusion, la peur, le racisme et la discrimination.
Il s'agit donc bien d'une stratégie de campagne présidentielle. Elle vise à siphonner le vote en faveur du front national et de tenter le face à face de second tour entre Sarkozy et Le Pen. Le clan Buisson-Guéant, du nom des penseurs de ce calcul immoral et politicien, n'est absolument pas certain de son coup. Il a suffi de voir dans quel méli-mélo s'est engagé la convention sur la laïcité hier intitulé débat sur l'Islam. Il a suffi de constater que Fillon n'avait pas souhaité mêler sa fonction ni sa morale à cette affaire Copé-Sarko. Il suffit, enfin, de lire les 26 propositions de l'UMP qui ne font que reprendre des textes existants et ne touchent pas à la sacro-sainte loi de 1905.
Il appartient à Claude Guéant de mettre en musique, si j'ose dire, les conclusions de la convention UMP. La grosse caisse y aura un rôle dominant. Je rappelle à Claude Guéant que « ceux qui veulent absolument un trou dans leur grosse caisse parce qu’il trouve que le look est ainsi plus fun, il faut réellement être conscient que ce trou a un impact non négligeable sur le son car la grosse caisse produira moins de basses ! » Même avec une grosse caisse on ne peut pas faire n'importe quoi.
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