Le président de la République aurait décidé de sacrifier sa ministres des affaires étrangères pour la remplacer par Alain Juppé. Le tout devrait être plié ce week-end. Il lui aura fallu près d'un mois pour adopter une décision que MAM aurait dû, comme une grande, prendre elle-même. Écartée du voyage en Tunisie, absente en Turquie, Michèle Alliot-Marie ne pouvait plus guère se déplacer qu'au Japon ou au Brésil, pays amis qui comptent dans les échanges commerciaux mais pas dans la position de la France vis-à-vis des pays arabes en révolution.
Si le choix d'Alain Juppé est confirmé, il s'agira d'un choix habile. L'ancien premier ministre est à peu près le seul au gouvernement, à donner l'image d'un responsable apte à la fonction. Ce n'est pas un caractériel. Il a su souffrir pour d'autres et la justice ne l'a pas (logiquement) épargné. S'il n'a pas laissé un bon souvenir comme premier ministre, il a été jugé meilleur aux affaires étrangères par François Mitterrand et Edouard Balladur. Exilé au Canada, il a pu regarder la France avec distance et mesurer le dérisoire de certains petits jeux. Je suis sûr, cependant, qu'Alain Juppé à lui tout seul, ne pourra pas rattraper les erreurs des Guéant-Guaino-Levitte.
Comment, d'ici la présidentielle corriger le discours de Dakar ? Comment faire oublier la soumission aux Etats-Unis et le retour dans l'OTAN ? Comment rectifier le tir à l'égard des pays arabes quand la France a été suiviste, qu'elle a subi les situations plutôt que de les accompagner ou même de les encourager ? Rama Yade avait raison : on peut être choqué qu'un tyran comme Kadhafi s'essuie les pieds sur le paillasson des droits de l'homme, à Paris, même s'il est rentré sous sa tente comme un bédouin privilégié.
Les militaires devraient « toucher » un Jean-Pierre Raffarin. Il est centriste. Il est envieux et sinophile. Peut-être parviendra-t-il à vendre des rafales à quelqu'un ? Maintenant que Kadhafi est plombé…
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