Bernard Kouchner n'a pas tout fait bien. Mais il avait réussi à convaincre certains gouvernants, notamment en occident, qu'on ne peut pas, qu'on ne doit pas laisser mourir des peuples sous la botte des dictateurs sans lever le petit doigt. Il a interpellé plus d'une conscience en créant une notion nouvelle — qui a fait peur et continue de le faire — appelée droit d'ingérence.
Ce droit ne peut pas être une forme de néocolonialisme idéologique ou économique. Il peut être invoqué lorsque des peuples risquent un génocide, un massacre, une tuerie. Le Rwanda est encore dans toutes les mémoires car l'occident ne s'y est pas montré avisé ni habile. Srebrenica aurait pu être empêché. Tripoli sera-t-elle la prochaine ville sur la liste du martyrologe des peuples opprimés ?
Khadafi en dictateur finissant vient de déclarer la guerre à son peuple. Les tyrans finissent tous comme cela. Ou on les tue, ou ils se suicident, ou ils se refugient dans des pays où sommeillent leurs placements. L'idée de perdre le pouvoir, la puissance et l'argent leur est insupportable. Et comme ils ne sont plus dans le réel, qu'importe la vie des autres ! La question se pose à la communauté internationale : faut-il intervenir avec un mandat de l'ONU pour empêcher ce qui se prépare en Libye sous les yeux de tous ? Le Conseil de sécurité doit-il immédiatement mettre sur pied une force d'interposition entre les milices et les mercenaires de Kadhafi et le peuple en colère ?
Les appels à la retenue, à la modération ne servent plus à rien. Les chancelleries le savent bien. Ces appels amusent la galerie mais n'ont aucune efficacité sur des hommes comme Khadafi au pouvoir depuis 42 ans, sans élection, sans partage, sans opposition. Alors que faire ? Le droit d'ingérence n'est qu'un mot. Il n'existe dans un aucun texte international. Il ne repose que sur un sens élevé en des valeurs supérieures. L'ONU doit donc agir. Et vite.
PS : le site Médiapart évoque la rencontre éventuelle entre MAM et deux émissaires du gouvernement tunisien le 27 décembre à Tabarka. MAM nie mais tout concorde. Mediapart indique une chronologie sensée qui justifierait l'emploi des mots du ministre des affaires étrangères sur l'aide de la France au maintien de l'ordre en Tunisie qui n'auraient donc pas été un lapsus. J'ai le sentiment qu'on va en apprendre de belles dans les jours qui viennent.
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