Dans l'article précédent, un lecteur attentif me signale que j'ai omis d'évoquer le dossier Tony Meilhon. Il a raison. Après les tonitruantes affirmations de Nicolas Sarkozy qui, dès l'assassinat de Laetitia Perrais avait affirmé que ceux qui ont « couvert ou laissé faire » ce crime devront être sanctionnés, les enquêtes internes — judiciaire, policière, gendarmesque et pénitentiaire — ont prouvé un fait : personne n'est coupable, le manque de moyens matériels et humains est responsable.
Comme il a bien fallu nourrir l'esprit revanchard du président on lui a donné en pâture un directeur inter-régional des services de probation qui se retrouve au placard à l'inspection générale. J'ai connu des situations pires que la sienne.
Les magistrats, les policiers et tous ceux qui protestaient contre l'attitude du président avaient donc bien raison. Ils avaient d'autant plus raison que le vocabulaire de Nicolas Sarkozy était choisi : «couvrir» c'est ou cacher, ou dissimuler, ou autoriser sans qu'on le sache…c'est énorme de porter une accusation pareille de la part d'un chef d'état. «Laisser faire» c'est faire preuve d'irresponsabilité voire de culpabilité avec conscience ou avec laxisme. Dans tous les cas, Sarkozy s'est planté.
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