M. Labbé, à gauche de Mme Valin (photo JCH)
A la lecture de Paris-Normandie de lundi, je découvre que les hostilités de jeudi dernier, lors de la réunion du conseil communautaire de la CASE ont été ouvertes par Pascal Labbé, délégué de Louviers, membre du Parti des Verts. En accusant « l'opposition socialiste lovérienne de faire de la question de l'eau une machine de guerre pré-électorale » Pascal Labbé veut tout bonnement porter atteinte à notre crédibilité. Il n'y parviendra pas pour une évidente raison : nos arguments portent leurs fruits non seulement auprès de citoyens-usagers devenus attentifs à leur facture d'eau mais aussi d'élus qui ont compris que par habitude ou excès d'occupations ils n'avaient pas suffisamment prêté attention aux énormes profits de Véolia. (voir le tarif des abonnements)
Il est quand même choquant qu'un membre du parti écologiste (à gauche) ne se rallie pas aux valeurs fondamentales de son parti. Les Verts affirment, partout en France, qu'ils sont favorables à la gestion publique de l'eau et au retour en régie publique des services publics délégués de l'eau et de l'assainissement. Il suffit d'aller sur le site des Verts pour constater qu'à Toulouse, à Fontenay-sous-bois, à Quimper ou ailleurs, les Verts agissent pour transformer leurs paroles en actes concrets. Il est toujours possible qu'un Vert le soit par opportunisme ou par calcul électoraliste mais Pascal Labbé n'a-t-il pas été le permanent du groupe Vert à l'Assemblée régionale ? Il m'étonnerait que les élus Verts fassent appel à un homme aux convictions fragiles pour leur assurer une certaine sécurité administrative.
Il est possible aussi que les responsabilités de M. Labbé au sein de l'exécutif de la CASE le contraignent à une solidarité aveuglante quant aux choix effectués par le président dont on sait qu'il n'est pas facile de les discuter. S'agissant de la posture électoraliste, je pense à cet élu (maintes fois réélu) qui m'affirmait encore récemment : « Un élu digne de ce nom est en campagne électorale permanente. A peine élu, il doit penser aussitôt aux prochaines échéances. » Je ne vois pas pourquoi M. Labbé ferait exception.
Notre association, si elle est présidée par un socialiste, comprend des membres de différents partis politiques de Gauche : PS, PC, Parti de Gauche, NPA, elle comprend aussi des sans parti, des sans carte… Pour adhérer à l'association que je préside, il suffit de manifester un intérêt pour la chose publique, d'exprimer la volonté de défendre l'intérêt général…les partis sont là pour conduire des campagnes et pour gagner des élections, ce n'est pas le rôle de notre association. Ne mélangeons pas tout. En d'autres temps Franck Martin en guerre contre l'implantation du Béthel des Témoins de Jéhovah à Louviers dénonçait l'influence des sectes alors même qu'il faisait campagne pour les cantonales. On sait ce qu'il est devenu.
Nous ne sommes ni idiots ni naïfs : bien sûr que notre action est connotée « politiquement » au meilleur sens du terme puisque partie prenante du débat public. Réduire le combat politique, comme le fait M. Labbé, à cette seule dimension électoraliste exprimerait pourtant une pauvreté de la pensée. L'expression citoyenne se nourrit des débats contradictoires. J'ai apprécié la contribution récente de M. Piednoël, premier adjoint de Poses. M. Labbé devrait s'en inspirer et s'inspirer de cette citation d'Aristote qui aurait plu à Jacqueline de Romilly : « l'homme qui est dans l'incapacité d'être membre d'une communauté ou qui n'en éprouve nullement le besoin parce qu'il se suffit à lui-même, ne fait en rien partie de la cité et par conséquent est ou une brute ou un Dieu. » Et M. Labbé n'est pas un Dieu.
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