23 décembre 2010

Retour en régie publique... pour sous-traiter au privé, une belle occasion ratée (provisoirement ?)

Lors de la réunion publique du comité Eau publique de Rouen et sa région. Gabriel Amard (debout au micro) président de l'agglomération des lacs de l'Essonne, explique comment fonctionne sa régie publique : avec abonnement gratuit !

Communiqué du Collectif Eau Publique de l'agglomération de Rouen : M. Fabius renonce à construire un vrai service public de l'eau pour toute la CREA. Que dirait-on si l'éducation nationale ou la Poste faisaient appel à du personnel fourni par des sociétés privées pour assurer les cours et distribuer le courrier ? Si la SNCF ou les hôpitaux faisaient de même pour conduire les trains et assurer les soins ? C'est malheureusement le choix fait par M. Fabius (soutenu par les élus PS et UMP) qui étend la régie publique...pour aussitôt sous-traiter au privé l'exploitation du réseau des 12 communes intégrées.

Malgré de réelles avancées, une occasion gâchée
Bien sûr, l'abandon des "délégations de service public" actuelles est une bonne chose, tant cette formule, que nous combattons depuis des années, était opaque et coûteuse pour l'usager et la collectivité. Nous allons y voir plus clair et faire des économies. De même, le rachat à la Lyonnaise des terrains sur lesquels sont situés les captages et forages de Maromme (parmi les principaux de l'agglomération) est une bonne nouvelle.
Mais ces décisions auraient dû être l'occasion de poursuivre la construction d'une vraie régie publique sur tout le territoire de la CREA, exploitant le réseau avec son propre personnel, assurant ainsi l'égalité de tous les usagers devant leur fournisseur et garantissant un statut égal à tous les salariés de l'eau. Ce n'est pas le choix qui a été fait, c'est dommage.

Insuffisant pour les usagers, inacceptable pour les salariés
Les usagers du nord-ouest de l'agglomération de Rouen, contrairement aux autres, auront donc à faire avec un prestataire privé. Chacun sait que dans ce cadre, en cas de problème, ce prestataire et le donneur d'ordre (la collectivité) se renverront les responsabilités. La collectivité se prive des synergies, des économies d'échelle et des mutualisations de moyens qu'elle aurait pu mettre en oeuvre avec le secteur exploité en régie directe (Rouen, les plateaux est, la rive gauche, Elbeuf). Quant aux salariés, c'est sur leur dos que se fera la concurrence entre entreprises pour décrocher le contrat de sous-traitance.

Un choix de gestion du personnel qui se cache derrière de mauvais prétextes
M. Fabius explique qu'il n'est pas possible d'intégrer à la régie publique les 22 salariés qui travaillent actuellement pour la Lyonnaise des Eaux, à cause des chantiers en cours (fusion des ex-régies de Rouen et d'Elbeuf, intégration des ex-Véolia). Pourtant, ces chantiers ne dureront pas 6 ans, durée du contrat de sous-traitance proposé. Et le projet de délibération soumis au conseil de la CREA n'affiche pas clairement l'objectif d'un retour en régie directe. En vérité, M. Fabius semble faire le choix d'un mode de gestion des salariés mettant en concurrence ceux de la régie et ceux des prestataires.

Les comptes ne sont pas soldés
Nous allons donc voir demain les sociétés privées, sorties par la porte, revenir par la fenêtre. La Lyonnaise des Eaux prépare déjà son retour, changeant de nom pour faire oublier les turpitudes du passé, changeant de "mode de gouvernance" pour se déguiser en entreprise "citoyenne". Ceci alors même que le bilan des contrats précédents n'a pas été tiré sérieusement, au contraire de ce qui s'est fait dans d'autres agglomérations (à Bordeaux par exemple) qui ont pu ainsi récupérer des sommes importantes.

Le collectif Eau Publique veillera à ce que ce bilan soit intégralement tiré.
Il se penchera également attentivement sur le contenu du (ou des) contrat(s) de sous-traitance à venir. Nous ne laisserons pas les requins, même aux dents limées, revenir tranquillement croiser dans nos eaux et nous continuerons à défendre la construction d'un vrai service public de l'eau, garant de l'intérêt général.

Collectif Eau Publique
http://www.eau-publique-rouen.fr
Lundi 20 décembre 2010

Fédération pour une Alternative Sociale et Écologique (FASE) 76
Contact : Fede76@lafederation.org
Courrier : Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE) 76 ¤ 205 rue Saint-Julien ¤ 76100 ROUEN Tél. : 06 80 06 93 40
Site : http://fase76.org/

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