Nous avons tous vu sur les écrans télé le clip réalisé à la demande du gouvernement pour inviter les Français à aller voter le 7 juin à l'occasion des élections européennes. Le Centre d'instruction civique qui, dans le passé, avait la main sur les campagnes d'information a disparu corps et biens dans la tourment des coupes budgétaires. En 1999, M. Girod (député UMP) posait même une question au gouvernement et concluait : «Pourriez-vous, monsieur le ministre, me dire comment vous envisagez d'aider soit à la restauration du CIC, soit à l'émergence d'une nouvelle structure tout aussi indépendante du pouvoir politique ? L'approche des élections européennes, pour lesquelles nous craignons tous que l'abstention ne soit trop forte, ne fait qu'augmenter l'urgence d'une prise de position en ce domaine.»
Le CIC n'existe plus. Il a été remplacé par une structure bien plus proche du pouvoir en place avec toutes les craintes attenantes. Et comme un pouvoir est toujours prompt à vouloir le conserver ou en tout cas prêt à tout pour réduire l'opposition, le clip soi-disant apolitique est devenue une apologie du sarkozysme. On veut inciter les Français à aller voter, soit, mais en faveur de l'UMP. C'est tellement évident que cela n'est même pas subliminal.
Une délégation d'élus socialistes a rencontré le président du CSA pour mettre un terme à cette inadmissible détournement de campagne. Que croyez-vous que Michel Boyon (nommé par le pouvoir en place) a répondu ? Circulez y a rien à voir ! C'est ce qu'on appelle être aux ordres. Il a d'ailleurs fallu que le Conseil d'Etat soit saisi par les socialistes pour que le temps de parole très politique du Président de la République soit décompté dans le temps de parole accordé à la majorité UMP.
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