21 mai 2009

L'interpellation d'un enfant de six ans par la police : un excès de zèle ?

Pour qualifier l'attitude des policiers qui ont interpellé un professeur de philosophie venu au secours de plusieurs jeunes ayant maille à partir avec ceux-là et qui cria « Sarkozy, je te vois », Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a évoqué «un excès de zèle». Il s'est tout de même trouvé un représentant du parquet pour demander une peine d'amende de 100 euros contre ce professeur qui, je le souhaite, sera relaxé !
L'interpellation d'un enfant de six ans à la sortie de son école bientôt rejoint par son «complice» de 10 ans…pour vol de vélo, avec voitures de police et six hommes décidés, est-elle aussi un excès de zèle ? N'est-ce pas plutôt le produit d'une politique plus générale conduisant les policiers à faire du chiffre et à faire preuve d'un acharnement qui ne distingue ni la gravité des délits ou des contraventions, ni l'âge des coupables ?
Je sais bien qu'on arrive presque au terme d'une campagne électorale. Je sais bien que la sécurité est un des thèmes récurrents de Nicolas Sarkozy pour siphonner les voix du Front national. Je sais aussi que les policiers ont reçu des consignes très strictes pour empêcher les « bandes » de sévir. Mais tout de même. Interpeller publiquement deux gamins qui ont «emprunté» un vélo c'est tout simplement désastreux pour l'image de la police et, surtout, celle de ceux qui les commandent.
Dans un face à face maintenant célèbre entre le futur Président de la République et Michel Onfray, philosophe, Nicolas Sarkozy avait évoqué une forme de déterminisme permettant de déceler «la mauvaise graine» dès la maternelle. Avec l'interrogatoire de deux heures au commissariat de police du bambin de six ans, le président doit être comblé. Et le commissaire du lieu très heureux d'être bientôt promu. Et Vive la République !

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