18 mai 2009

« Les caméras de surveillance n'auraient pas d'effets significatifs en matière criminelle…»

Le journal britannique « The Guardian », dans un article paru aujourd’hui sous la signature d’Alan Travis, relativise grandement l’engouement observé en faveur de la vidéosurveillance. Alors qu’en France, la mode semble pousser les élus (même socialistes) à doter leurs villes de caméras et de systèmes de surveillance toujours plus sophistiqués, on s’aperçoit, en prenant connaissance de l' étude du ministère de l’intérieur britannique et reprise par le journal que « les caméras de surveillance n’auraient pas d’effets significatifs en matière criminelle mais auraient en revanche une utilité en matière de prévention des atteintes aux véhicules sur les parkings, notamment lorsque ceux-ci sont éclairés et gardés par des agents de sécurité. »

Les auteurs de l’enquête dont fait partie le criminologue David Farrington de l’Université de Cambridge, préconisent de porter les efforts en matière de vidéosurveillance sur les parkings….«Les résultats d’une enquête menée dans le centre-ville de Cambridge ont montré que les 30 caméras de vidéosurveillance n’avaient eu aucun impact sur le nombre d’agressions, de vols et d’autre crimes violents qui avaient même tendance à augmenter. »
Cette enquête fait suite au rapport de la chambre des Lords publié plus tôt dans l’année et qui alertait sur l’avènement rampant d’une « société de surveillance » et y mentionnaient les risques d’atteintes fondamentales aux libertés et au droit à la vie privée.

Les quarante quatre études réalisées dans plusieurs pays ont montré que la vidéosurveillance était plus efficace en Grande-Bretagne (NDLR : c’est dire !) que dans les autres pays étudiés même si, comme le reconnaissent les chercheurs, seules sept enquêtes ont concerné d’autres pays dont quatre aux USA ce qui rend difficile les comparaisons.
Selon la chambre des Lords, la Grande-Bretagne a dépensé 500 millions de livres durant la dernière décennie empêchant de ce fait d’autres initiatives comme le développement de l’éclairage public ou les actions en matière de prévention de crimes de voisinage. Le CCTV représente actuellement les ¾ des dépenses totales du ministère de l’intérieur en matière de prévention, ce qui est énorme. Enfin, les chercheurs pointent du doigt les conditions et les bases sur lesquelles ont été installées ces caméras en s’interrogeant sur le niveau de compétence et d’objectivité du Gouvernement.
http://www.guardian.co.uk/uk/2009/may/18/cctv-crime-police

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