Je rentrais d'un court voyage à Paris, cet après-midi et j'écoutais sur France-Culture, le dénommé Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP et député (photo). A mourir et à pleurer de rire. L'homme est d'une vulgarité insensée, d'un aplomb incroyable, un vrai arracheur de dents patenté. Il a des formules qui n'appartiennent qu'à lui. Exemple : «quand on supprime des emplois dans la fonction publique, cela ne veut pas dire qu'on supprime des emplois.» Ah bon ? «Cela veut dire qu'on ne remplace pas les gens qui s'en vont.» Impayable ce Frédéric Lefebvre.
Quand il s'en prend à Martine Aubry, c'est le bouquet : «Je n'oublie pas que c'est celle qui voulait partager le travail. Travailler moins, c'est ce qu'elle voulait ! Les socialistes veulent même baisser la TVA qui profitera surtout aux riches.» Rien à voir avec le paquet fiscal et les 15 milliards donnés aux plus favorisés par Sarkozy et sa majorité ! Les 35 heures, je l'affirme, ont été un progrès énorme. Le problème ? C'est par une loi qu'elles ont été imposées et, dans certains secteurs, notamment celui de la santé, les difficultés du dossier avaient été, malheureusement, sous-estimées.
Sur l'intervention du président de la République jeudi prochain sur TF1 et France 2 ainsi que sur certaines radios, du Frédéric Lefebvre, cela donne à peu près cela : « Le président a entendu l'inquiétude et les angoisses des Français. Mais il ne changera pas de cap. Les réformes vont se poursuivre. » Ce Lefebvre est du pain bénit. Il affirme que le président va tenir compte des revendications des Français sur le pouvoir d'achat, la répartition des richesses, la justice sociale et il s'empresse d'annoncer que le président ne changera rien à ce qu'il a fait et ce qu'il a envie de faire. Autrement dit «Circulez y a rien à voir.»
Et pendant ce temps-là, un certain Yves Jégo, secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-Mer, donne satisfaction aux demandes des Guadeloupéens en grève générale depuis le 20 janvier : RSA en 2009, billets d'avion moins cher, prix de l'essence, toutes les revendications sont satisfaites. Lilian Thuram dans un entretien avec le journal Le Monde rappelle qu'en 1967, la Guadeloupe s'était révoltée. Le pouvoir réprima la colère populaire. Il y eut 87 morts. Un an après, on vivait mai 68 en France. Et l'histoire, dit-on, ne se repète pas…
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