Claudine Dutheuil, Christian Renoncourt, Michel Doucet (PS-PC) et Sophie Ozanne (NPA). Une opposition de gauche studieuse et active. (photo JCH)
Les Lovériens devraient prendre l'habitude de venir nombreux lors des réunions du conseil municipal. Non pas qu'ils seraient accueillis avec toute l'attention désirée mais il serait bon que les électeurs(trices) des uns et des autres constatent ce qu'on a fait de leur vote. L'opposition de droite fait son travail. Elle gonfle ses muscles de temps à autre mais la complicité objective entre Olivier Aubert et le maire en atténue quelque peu les effets. Il existe deux oppositions de gauche. L'une animée par Sophie Ozanne, qui travaille les dossiers, pose de bonnes questions et souligne que la ligne politique du maire est aux antipodes de ce qu'elle ferait si elle et ses amis étaient majoritaires à la mairie.
L'autre opposition de gauche est boostée par Michel Doucet, spécialiste des finances, soutenu par Christian Renoncourt et Claudine Dutheuil. Michel Doucet, lundi soir, a évidemment, tenu la vedette de cette opposition dans la mesure où il connaît comme sa poche le contenu des budgets, des comptes administratifs, des décisions modificatives. Dans son journal municipal, le maire souligne que Michel Doucet a fait partie de son équipe de 2001 à 2008, assertion mensongère puisque Franck Martrin a ôté leurs délégations et leurs indemnités aux adjoints et conseillers délégués socialistes dès la rentrée automnale 2007. Aucun accord n'ayant pu être trouvé entre le PS et le maire sortant, celui-ci a usé de mesures de rétorsion immédiates. Michel Doucet a donc abandonné ses fonctions il y a 16 mois et on ne voit pas en quoi il serait responsable de quoi que ce soit dans les malheurs d'aujourd'hui.
L'école de musique sur le budget 2009-2010 c'est la majorité municipale ! L'école Jules Ferry à plus tard, c'est la majorité municipale ! Le chiche programme de voirie 2009, c'est la majorité municipale ! On a appris avec le sourire que le plan Marschall du maire « comprend tout ce qui se fait sur les routes et rues de Louviers : ville, CASE, conseil général, privé…» voilà bien une précaution oratoire dont il faudra se souvenir. Les 18 millions d'euros du catalogue électoraliste municipal engageait le président de la CASE, pas le maire. Elle engageait le président du conseil général et les responsables des voiries privées. Ils seront ravis de l'apprendre. Le maire change de casquette et nous, nous portons le chapeau.
Idem pour les impôts : le maire avait promis que le budget 2009 ne connaîtrait pas d'augmentation de la pression fiscale. Lundi il a déclaré : « 2009 sera difficile. Nous aurons des choses dures et difficiles à faire ». C'est en moins bien : « du sang et des larmes ». Attendons-nous donc en 2009 à voir croître la taxe foncière et la taxe d'habitation. Alors que les impôts locaux atteignent déjà un niveau très (trop) élevé à Louviers, une bonne louche de plus fera bien plaisir à ceux qui les paient, les classes aisées comme les classes moyennes, celles-ci toujours plus pressurées. D'où l'irritation du maire : « l'opposition doit exister. Alors pour exister, elle pinaille. Elle va finir par lasser, les élus, le public, la presse…»
Comme l'a déclaré avec humour Michel Doucet à Franck Martin : « dis-nous quelles questions tu veux qu'on te pose ? ». Malgré l'exaspération du maire, l'opposition PS-PC continuera son travail…d'opposant chaque jour plus justifiée eu égard à une gestion erratique qui, contrairement à ce qu'affirme la majorité municipale, n'est pas du tout cadrée financièrement. Nous continuerons donc d'affirmer que les cessions de propriétés communales votées lundi avaient déjà été prises en compte dans le budget. Nous continuerons de déplorer un budget 2009 périlleux et déjà frappé du sceau de l'insincérité. A la proposition de Michel Doucet d'annuler le show du maître de cérémonie des vœux (il est choquant de bâfrer quand les rangs des bénéficiaires des restos du cœur s'allongent à vue d'œil) a éclaté d'un rire sardonique. Cela prouve que l'idée ne l'a même pas effleuré !
Au fond, ce conseil municipal peut être résumé à une phrase qu'on pourrait inscrire au fronton de la mairie et qui a été prononcée, lundi, par Patrice Yung dont on connait l'humour grinçant : « Nous ne sommes engagés que sur nos engagements ». La municipalité s'engage à s'engager, c'est bien de le savoir.
2 commentaires:
Ce serait effectivement plus simple pour lui si le maire faisait les questions et les réponses ; et c'est déjà, dans une certaine mesure, un exercice dans lequel il excelle. Ce serait beaucoup plus facile que de répondre aux questions qui lui sont posées par l'opposition. Exemple. A la question posée au maire par Sophie Ozanne : "Y a t-il eu une étude de marché d'effectuée avant de lancer le projet de réaliser une salle de congrès au Kolysé ?", une réponse par oui ou par non eut été simple et claire. Mais la réponse du maire qui fut comme toujours précédée d'un préambule dont la longueur sert à faire oublier la question "Il y a une clientèle pour cela" ne répond en rien à la question posée. Et, devant ce type de réponse, on ne peut que légitimement s'interroger sur la manière dont a été lancé ce projet. La question de Sophie Ozanne était donc parfaitement fondée et n'a reçu aucune réponse.
Reynald Harlaut
D'autres questions n'ont pas reçu de réponses : combien va coûter le local associatif du Clos Morlet ? Quand commencera la réhabilitation-rénovation de l'école Jules Ferry ? A quoi va servir l'ex-cantine municipale (des bureaux ?) Que fera-t-on de l'usine Audresset ? Où s'installera le club d'échecs qui doit abandonner sa salle actuelle ? Travaux du Kolysé : qui empruntera, la ville ou la SEM ? Quel avenir pour les deux salles de squash en piteux état ? etc.etc.
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