La distribution de notre appel à rencontre, hier, dans le quartier des Acacias a été édifiante. Nous ne sommes pas étonnés que les jeunes générations, plus sensibles à la stigmatisation, soient globalement contre l'installation de caméras dans leur quartier. Nous ne sommes pas surpris, non plus, de constater que des habitants a priori favorables au système pour des raisons de prévention, comprennent ensuite tous les dangers d'une surveillance qui dépasse largement le cadre de la lutte antidélinquance.
La vidéosurveillance est un outil terrible. La Ligue des Droits de l'homme écrit : « Le gouvernement nous dit que « mieux vaut [désormais] parler de vidéoprotection ». Mais, la vidéosurveillance ne peut pas être une protection pour tous. Une personne qui a l'intention de commettre une infraction n'agira pas devant une caméra sans être camouflée ou masquée. Un délinquant s'adapte ou se déplace en dehors du champ de la caméra, dans un autre lieu. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, la vidéosurveillance n'empêche pas les actes délicteux. La vidéosurveillance déplace le problème. Ce n'est pas responsable. La seule "logique sérieuse" serait alors de tout vidéosurveiller. Peut-on imaginer une société totalement vidéosurveillée ? »
Peut-on imaginer Louviers, notre ville couverte de caméras mises entre des mains, un jour suspectes ou non démocratiques, peut-on imaginer de vivre dans une ville où tous nos gestes, tous nos pas, toutes nos actions vont être épiées, suivies, enregistrées ? Nos rencontres, nos déplacements ? Tout pourra être fiché, répertorié, inventorié ? Mais dans quelle ville, dans quel monde allons-nous vivre ?
Les habitants des Acacias savent que les délinquants ont cent moyens pour tromper la vidéosurveillance. Les réunions dans les cages d'escalier, le déplacement de cent mètres, l'habillement adapté…et les douze premières caméras pour 250 000 euros dans un premier temps financés sur les impôts locaux. Sans compter la maintenance et le temps passé par les policiers derrière les écrans !
Un bien précieux
La liberté est le bien le plus précieux que nous ayons. La vie privée est une composante de cette liberté. L'intimité aussi. Faut-il que pour des actes minoritaires et marginaux, on porte atteinte à un principe supérieur ? Nous demandons l'embauche de médiateurs sociaux, d'adultes relais capables de discuter, d'argumenter, de former des jeunes désœuvrés ou en état de deshérence. La différence entre nous et cette municipalité, c'est la confiance. La vidéosurveillance est l'aveu d'un échec, d'un renoncement. Quand on gouverne, on doit garder le cap, malgré les échecs, malgré les aléas. On ne doit jamais baisser les bras. On ne doit jamais céder au populisme qui fait le lit de l'extrême droite et de ses méthodes. Tel est notre conviction. Et comme nous y croyons, nous la défendrons avec force. Méditons enfin cette phrase de Thomas Jefferson : "Qui accepte de réduire sa liberté pour améliorer sa sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre."
La vidéosurveillance est un outil terrible. La Ligue des Droits de l'homme écrit : « Le gouvernement nous dit que « mieux vaut [désormais] parler de vidéoprotection ». Mais, la vidéosurveillance ne peut pas être une protection pour tous. Une personne qui a l'intention de commettre une infraction n'agira pas devant une caméra sans être camouflée ou masquée. Un délinquant s'adapte ou se déplace en dehors du champ de la caméra, dans un autre lieu. Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, la vidéosurveillance n'empêche pas les actes délicteux. La vidéosurveillance déplace le problème. Ce n'est pas responsable. La seule "logique sérieuse" serait alors de tout vidéosurveiller. Peut-on imaginer une société totalement vidéosurveillée ? »
Peut-on imaginer Louviers, notre ville couverte de caméras mises entre des mains, un jour suspectes ou non démocratiques, peut-on imaginer de vivre dans une ville où tous nos gestes, tous nos pas, toutes nos actions vont être épiées, suivies, enregistrées ? Nos rencontres, nos déplacements ? Tout pourra être fiché, répertorié, inventorié ? Mais dans quelle ville, dans quel monde allons-nous vivre ?
Les habitants des Acacias savent que les délinquants ont cent moyens pour tromper la vidéosurveillance. Les réunions dans les cages d'escalier, le déplacement de cent mètres, l'habillement adapté…et les douze premières caméras pour 250 000 euros dans un premier temps financés sur les impôts locaux. Sans compter la maintenance et le temps passé par les policiers derrière les écrans !
Un bien précieux
La liberté est le bien le plus précieux que nous ayons. La vie privée est une composante de cette liberté. L'intimité aussi. Faut-il que pour des actes minoritaires et marginaux, on porte atteinte à un principe supérieur ? Nous demandons l'embauche de médiateurs sociaux, d'adultes relais capables de discuter, d'argumenter, de former des jeunes désœuvrés ou en état de deshérence. La différence entre nous et cette municipalité, c'est la confiance. La vidéosurveillance est l'aveu d'un échec, d'un renoncement. Quand on gouverne, on doit garder le cap, malgré les échecs, malgré les aléas. On ne doit jamais baisser les bras. On ne doit jamais céder au populisme qui fait le lit de l'extrême droite et de ses méthodes. Tel est notre conviction. Et comme nous y croyons, nous la défendrons avec force. Méditons enfin cette phrase de Thomas Jefferson : "Qui accepte de réduire sa liberté pour améliorer sa sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre."
2 commentaires:
La question légitime que nous devons nous poser est la suivante :
Comment peut-on encore se réclamer des valeurs de gauche comme le fait M. Franck MARTIN en page 6 du numéro 26 de La Dépêche du 26 juin 2008, lorsque l'on marche dans les pas de M. Patrick BALKANY, maire de Levallois-Perret, ami intime du président de la République et grand initiateur de la vidéosurveillance en France ?
Voilà encore, preuve à l'appui, un exemple flagrant du double langage que tient désormais quasi systématiquement le maire de Louviers.
Reynald Harlaut
En se faisant le chantre de la vidéosurveillance comme solution miraculeuse au problème de la délinquance, M. Franck MARTIN, maire de Louviers tente de faire oublier aux Lovériens la lourde responsabilité qu'il porte dans le départ du commissariat de police à Val-de-Reuil. Sans aucune permanence policière nocturne à Louviers, la délinquance a toute facilité pour s'exercer nuitamment en ville sachant qu'il faut dans le meilleur des cas entre 10 et 15 minutes à la Police nationale lorsqu'elle est appelée pour venir du commissariat de Val-de-Reuil jusqu'à Louviers. C'est beaucoup plus de temps qu'il n'en faut aux auteurs d'actes délictueux pour disparaître.
Reynald Harlaut
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