Notre photo : Alain Le Vern, président de la Région, a répondu aux questions des délégués de la CASE. Il prendra ses responsabilités et les réponses seront transparentes.
Voilà ce que notre groupe écrivait il y a trois mois : « La deuxième bombe à retardement, s’il est réélu, et grâce à son habileté manœuvrière de politicien retors, il parviendra sans doute à la désamorcer. Voici comment et à quel prix. Rappelons que le président de Région, M. A. Le Vern a conditionné sa signature du contrat d’Agglomération Seine-Eure, document essentiel pour les prochaines années, à l’engagement de M. F. Martin de participer financièrement, pour la part revenant à l’Agglomération, aux études du projet de liaison ferroviaire Rouen-Évreux. Ce qu’il a refusé de faire. Gageons que dans moins de trois mois, s’il est réélu, M. F. Martin, pour le prix de cette signature sans laquelle il ne pourra entreprendre aucun de ses projets municipaux et de l’Agglomération, aura oublié la position hostile qu’il a prise au cours de la campagne sur ce projet de liaison ferroviaire pour tenter de recueillir les suffrages des électeurs du canton Louviers Sud. Prenons d’ores et déjà le pari qu’alors, pour obtenir ces financements régionaux, il passera sans aucun état d’âme par pertes et profits le soutien de ses électeurs du canton Louviers-Sud et acceptera les conditions du président de Région. »
Voilà ce qui a commencé à se réaliser, mardi soir à la CASE où le président Le Vern est venu plaider la cause des transports collectifs (notamment par train) et la responsabilité politique des élus. Franck Martin, malgré bien des circonvolutions et des phrases creuses, a prononcé publiquement les mots qui l'ont fait basculer de l'autre côté de la voie : « Si l'efficacité du projet de réouverture de la ligne SNCF Evreux Louviers est démontrée, je serai pour la réouverture de cette ligne. » Parions que le président Le Vern n'aura pas trop de peine à démontrer l'efficacité d'un système de liaisons par rail entre Evreux, Louviers et Rouen, via Acquigny, à l'heure où la SNCF (sous la pression des élus et des habitants) est contrainte de rouvrir des lignes secondaires (exemple La Rochelle-Rochefort) compte tenu du prix de l'essence et du bilan carbone qui nous concerne tous.
Ainsi, ce mardi, le président de la région faisait-il face aux délégués de la CASE venus en nombre pour écouter ses explications et répondre à leurs questions. On retiendra que le bureau de la CASE, à l'unanimité, dixit son président « a accepté de voter prochainement 100 000 euros pour participer aux études prochaines concernant l'éventuelle réouverture de la ligne SNCF entre Evreux et Rouen. » Alain Le Vern a eu beau jeu de mettre en avant les votes unanimes de la Région, des départements de l'Eure et de Seine-Maritime sur le schéma régional d'aménagement du territoire notamment sur la ligne transports collectifs.
Décision en 2010
Les premières études (trois scenarii) seront rendues publiques à la rentrée de septembre. Une autre étude, beaucoup plus détaillée sera alors lancée et c'est à ce moment que les phases de concertation et de consultation des élus et des populations débuteront. Un comité de pilotage sera mis en place associant tous les acteurs. Les conclusions seront rendues fin 2009 pour une prise de décisions défintives en 2010. Alain Le Vern n'a pas caché qu'il était « un élu responsable c'est-à-dire qui doit appporter des réponses. Si c'est jouable sur les plans de l'environnement, de la capacité technique, des finances, l'intérêt général jouera. Les réponses seront transparentes. »
Jérôme Bourlet de La Vallée, délégué de Saint-Pierre-du-Vauvray (Verts) a rappelé que le département de l'Eure était en avance il y a un siècle eu égard au train. Il souhaite que le département reprenne cette avance et se déclare favorable aux projets étudiés puisque ce soir le président Le Vern « nous a apporté des réponses satisfaisantes sur le schéma de concertation. Attendons le résultat des enquêtes avant de prendre toute décision dans un sens ou dans l'autre. »
Marie-Joëlle Lenfant (Amfreville-sur-Iton) et Michèle Lecesne (Acquigny) on rappelé leurs arguments contre la réouverture de la ligne avant qu'Alain Le Vern n'insiste sur la nécessité de créer des outils nouveaux (intermodalité, tickets uniques, gare nouvelle à Rouen Rive gauche) et ne cloue le bec de Guy Auzoux (conseiller général er régional) qui ne semble pas être le mieux placé (si on écoute le président de la région) pour défendre les intérêts des riverains et des populations.
Jour historique
Ce mardi demeurera un jour historique. Il aura démontré l'inanité de la campagne électorale de Franck Martin dans le canton sud et surtout l'inutilité du mélodrame joué à Hondouville avec le renfort consécutif de Guy Auzoux et de quelques élus égarés. Il aura marqué les esprits grâce à une intervention calme, sérieuse, compétente et franche de la part d'Alain Le Vern.
Quant à nous, nous ne regrettons absolument pas d'avoir maintenu notre ligne malgré les quolibets et les attaques sournoises de Franck Martin contre les socialistes en général et contre ma personne en particulier. J'avais annoncé, lors de ma réunion publique d'Amfreville-sur-Iton, qu'il valait mieux élire un conseiller général raisonnable, capable de discuter avec tous, sans tabous ni préjugés. J'avais aussi prédit le retournement de veste du président de la CASE. Cela porte un nom : la realpolitik ! Les électeurs sont maintenant informés et édifiés.
Et je prends un nouveau pari : le Grand Rouen auquel Franck Martin est très hostile ! Dans un jour, dans un mois, dans un an, il changera d'avis. Je vous dirai alors pourquoi.
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