Elisabeth Badinter, écrivain, défend la cause des femmes et de la femme depuis des décennies. Apprenant qu'un tribunal lillois avait donné raison à un mari de confession musulmane qui demandait l'annulation de son mariage pour cause de non virginité de son épouse découverte au cours de la nuit de noces, Mme Badinter s'est déclarée ulcérée et a fait part de la honte qu'elle éprouve à l'égard d'un tribunal français, en France, en 2008. Elle a même avancé l'idée que nombre de jeunes femmes musulmanes (certaines viennent spécialement du Maghreb en France aujourd'hui pour cette raison) se feront opérer pour retrouver leur virginité. Et une chance de se marier avec des époux traditionnalistes voire intégristes.
S'appuyant sur un article du code civil, le tribunal lillois a cassé le mariage, redonné sa liberté au mari mais rendu une jeune femme « coupable » à sa famille. La présidente de l'association « ni putes ni soumises » est montée au créneau pour dénoncer ce jugement sexiste et s'étonner qu'un tribunal du pays des droits de l'homme se saisisse de cette plainte, la déclare recevable, et finalement s'occupe de la sexualité des femmes, une affaire strictement privée.
La bronca qui s'élève dans le pays contre cette décision ne sera jamais assez forte. Peut-on évoquer un éventuel appel quand on sait que la vie future éventuelle de l'épouse deviendrait…un chemin de croix ? Attention, cependant, de ne pas tomber dans le piège que nous tend ce jugement. N'accablons donc pas les musulmans de France. Dans leur immense majorité, ces millions de Français vivent leur religion et leur sexualité dans le respect de la personne humaine et dans le secret des habitations où personne ne devrait pouvoir pénétrer.
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