16 décembre 2011

Les communautés d'agglomérations de Rouen et Seine-Eure pacsées pour le meilleur

Thierry Delamare, Franck Martin, Laurent Fabius, Patrice Yung et Frédéric Sanchez (photo JCH)
Hier soir, au siège de la Communauté d'agglomération Seine-Eure, un événement s'est produit qui fera nécessairement date dans l'histoire de cet établissement. Voir Laurent Fabius et Franck Martin, côté à côte, partageant un même dessein, dans une harmonie presque totale, avait quelque chose d'à la fois étrange et rassurant. Si la géographie fait l'histoire, comme l'a souligné opportunément François Loncle, il semble bien qu'elle fasse aussi beaucoup pour un rapprochement des hommes. Qui aurait imaginé, il y a encore quelques années, que la CREA (communauté d'agglomération de Rouen) et la CASE (communauté d'agglomération Seine-Eure) uniraient leur destin commun dans une structure nouvelle même si le syndicat mixte en création n'a rien à voir avec une assemblée délibérante unique aux deux territoires.

 En acceptant tacitement, hier, de procéder à une union prochaine sous forme d'un pôle métropolitain, la CREA et la CASE ont décidé de franchir la Seine pour conduire des projets communs dans quelques domaines essentiels : le développement économique, le tourisme, les transports, l'habitat. Chaque agglomération conservera ses compétences, ses élus, et le nouveau syndicat sera composé de délégués à parts égales. « Nous fonctionnerons au consensus, a expliqué Laurent Fabius. Si l'un des deux partenaires n'est pas d'accord sur un projet, il ne se réalisera pas. »
Quels sont les points communs des deux agglomérations ? Il en est un évident : la Seine. Elle coule de Paris au Havre et unit dans un même destin les villes et villages situés sur ses rives. La plate forme multimodale chère à Franck Martin pourrait être portée par ce pôle métropolitain : « Adossés à la CREA, il est évident que les projets de la CASE deviennent plus porteurs » Et comme les ports du Havre, de Rouen et de Paris ont également décidé de définir un projet commun, on ne voit pas ce empêcherait le train (la future ligne LGV ou TER) le fluvial et la route (jonction A13-A28) de se rejoindre ici ou là.
Le second point commun ? Le bassin de vie. Toutes les études montrent que les relations « domicile-travail » se font beaucoup entre le grand Rouen et notre territoire. Le problème des transports (liaison routière, liaison ferroviaire, transports urbains…) doit donc être étudié dans la concertation sans oublier la communauté Seine-Bord appelée à intégrer la CASE dans les mois qui viennent. Thierry Delamare, président de cette communauté de communes, accepte d'ores et déjà de travailler avec les deux présidents d'agglomérations pour être opérationnel dès la création officielle du pôle métropolitain.
Dernier avantage, et non des moindres : la promotion commune des parcs industriels existants ou à venir. Les terrains libres de la CASE sont très peu nombreux. Cette dernière souhaite se développer au nord, de l'autre côté de la Seine, « ce qui permettra aussi, assure Franck Martin, de revitaliser la vallée de l'Andelle ». Et de prendre en main la friche industrielle que risque de devenir le site M-Real. Le caractère national de la CREA aidera évidemment la CASE à être mieux identifiée.
Ne nous cachons pas la réalité. Il est possible que ce syndicat, s'il fonctionne bien, préfigure une communauté plus vaste aux compétences plus nombreuses. Autre histoire, autre géographie politique ?
 Qu'est-ce qu'un pôle métropolitain ?
« Le pôle métropolitain est un établissement public constitué par accord entre des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre, en vue d'actions d'intérêt métropolitain en matière de développement économique, de promotion de l'innovation, de la recherche, de l'enseignement supérieur et de la culture, d'aménagement de l'espace par la coordination des schémas de cohérence territoriale dont le périmètre est identique à celui des établissements publics de coopération intercommunale qui composent le pôle, et de développement des infrastructures et des services de transport au sens des articles L. 1231-10 à L. 1231-13 du code des transports, afin de promouvoir un modèle de développement durable du pôle métropolitain et d'améliorer la compétitivité et l'attractivité de son territoire, ainsi que l'aménagement du territoire infra-départemental et infra-régional.»

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