28 mai 2011

De la nuit vers le jour pour le 50e anniversaire d'Amnesty International

Le groupe « Louviers-Val-de-Reuil » d'Amnesty International organisait, ce matin et cet après-midi dans les deux communes, des rassemblements destinés à fêter le 50 e anniversaire de la création du mouvement de défense des droits de l'Homme. Ce groupe est particulièrement actif dans notre région et Annick Quéré, l'une des animatrices, a tenu à ce que cette date importante soit marquée d'événements locaux quelque peu exceptionnels.

A Louviers et Val-de-Reuil, le groupe a reçu une aide sensible de la part des municipalités, aide mise en valeur dans les remerciements des membres d'Amnesty présents lors des discours prononcés tant par Annick Quéré que par François Loncle à Louviers notamment. Amnesty est spécialisée dans les campagnes d'opinion destinées à peser sur les choix de gouvernements considérés comme des oligarchies, des dictatures ou certaines démocraties à géométrie variable peu regardantes sur les droits de l'homme. En France, par exemple, Amnesty s'est plaint à de nombreuses reprises de la situation dans certaines prisons de l'hexagone ou lors de brutalités policières inadmissibles en 2011 ! Evidemment, Amnesty International est farouchement hostile à la peine de mort et lutte contre les tortures physiques ou psychologiques utilisées contre des opposants ou des hommes et femmes considérés comme tels.

Cet anniversaire intervient dans un contexte chargé, lourd, comme dirait François Loncle, à l'heure où le printemps arable éveille à la démocratie la Tunisie, L'Egypte, Le Yémen, la Syrie, voire la Libye…Annick Quéré a mis l'accent sur les campagnes conduites par AI en faveur de certains condamnés à mort aux Etats-Unis, ou d'opposants emprisonnés, notamment en Asie ou en Afrique. François Loncle, citant les événements de Côte d'Ivoire a refusé de faire le tri entre Gbagbo et Ouattara qui « devraient être tous deux traduits devant le TPI ». Il s'est félicité de l'arrestation de Ratko Mladic en Serbie, après 15 ans de traque plus ou moins appuyée. Il a mis en cause les gouvernements des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et de France ainsi que certains dirigeants serbes dans la relative indifférence manifestée à l'égard du boucher des Balkans. Heureusement, sa carrière et sa fuite ont pris fin ces derniers jours.

Un stand avec signatures de pétitions et panneaux d'exposition a accueilli les badauds et chalands venus sur le marché de Louviers, le tout en musique avec la présence d'un orchestre de rue dynamique.

Le monde a changé : il nous faut le réinventer…

Michel Serres (DR)
Remarquable séquence que celle de l’émission de Frédéric Taddei « Ce soir ou jamais » diffusée sur France 3 le jeudi 26 mai. Dans le cadre de la tenue du G8 à Deauville, le thème en était : « G8 : Un nouveau monde, de nouvelles idées ? »
Sur le plateau se faisaient face, dans l’ordre où il les a présentés, d’une part, Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, Michel Serres, philosophe des sciences, Sandra Moatti, journaliste à Alternatives économiques, et d’autre part Jean-Marc Vittori, éditorialiste aux Échos, Édouard Tétreau, économiste, François Bourguignon, économiste, ancien vice-président de la Banque mondiale.
Une personnalité a incontestablement dominé le sujet de la hauteur de son intelligence, de son immense culture et de la sagesse que lui confère son âge : Michel Serres. Il suffisait d’observer le regard plein de respect et d’admiration qu’avait pour lui Jean-Luc Mélenchon lorsqu’il l’écoutait s’exprimer pour s’en convaincre. Jean-Luc Mélenchon, qui, dans le registre politique qui est le sien, fut le seul autre intervenant capable de se hisser véritablement à la hauteur du sujet.
À l’aide de quelques exemples bien choisis, Michel Serres a expliqué en quoi le monde avait changé en un siècle plus que depuis l’aube de l’humanité. Et pourquoi continuer de l’analyser avec les systèmes de pensée inventés au siècle dernier, ne permettait pas de se projeter dans l’avenir et d’inventer des solutions aux problèmes qui se posent, à commencer par celui de la « gouvernance » d’un ensemble mondialisé. Il s’est dit particulièrement attentif aux mouvements qui se sont développés en début d’année en Tunisie puis en Égypte, comme à celui qui se produit actuellement en Espagne. Pour lui, les solutions seront apportées par des personnes étrangères au système qui régit aujourd’hui le monde et probablement dictées par la contrainte environnementale qui va bientôt s’imposer à l’humanité tout entière, jusqu’à mettre sa survie en péril.
Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas contenté d’énoncer des critiques à l’encontre de ce club des dirigeants des pays avancés qu’est le G8, et au Fonds monétaire international, apporteur de malheur dans tous les pays en difficulté où il est appelé à intervenir. Comme Édouard Tétreau, il a souligné la responsabilité première qu’ont eue États-Unis dans la crise financière de 2008, conséquence de la dérégulation du système financier mondial qu’ils ont partout imposée. Mais aussi dans la manière insensée dont ils continuent d’agir en finançant leur déficit abyssal par de la création monétaire sans aucune contrepartie économique. Il a par ailleurs souligné le déficit démocratique qu’installe partout l’oligarchie mondiale qui dirige la planète au mieux de ses intérêts. Notamment en substituant aux organismes internationaux dépendants des Nations unies, ces groupes, G5, puis G7, à présent G8, et G20, autoproclamés et sans aucune légitimité que celle qu’ils s’attribuent eux-mêmes de parler au nom des peuples, en bafouant le plus souvent l’intérêt général. Et combien leur appréhension du monde est dominée par l’économie et se réduit le plus souvent à une vision mercantile peu soucieuse du bien-être de la communauté humaine.
Reynald Harlaut

27 mai 2011

Deux ministres dans la tourmente

Deux ministres du gouvernement Sarkozy-Fillon traversent une période de turbulences. Christine Lagarde a beau nier tout abus d'autorité, affirmer qu'elle a toujours agi pour défendre les intérêts de l'Etat dans l'affaire Tapie, elle a face à elle un procureur général de la cour de Cassation qui ne se laisse pas impressionner. Son opinion à lui, c'est que Christine Lagarde a usé de son pouvoir pour avantager Bernard Tapie, ancien ministre de François Mitterrand devenu un supporteur de Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection présidentielle. Pour un radical de gauche, le mot «gauche» est donc de trop.

La candidate à la Direction générale du Fonds monétaire international est sous le coup d'une menace d'instruction la mettant en cause et même si Mme Lagarde elle-même juge cette instruction inévitable et même si Matignon affirme que le dossier est vide, il est bien évident que la saisine des neuf députés socialistes représente pour elle une épée de Damoclès bien dangereuse. Alors ? Le stratégie des amis de Mme Lagarde est d'assurer qu'il s'agit d'un coup politique destiné à lui nuire. A cette aune là, toutes les actions de l'opposition sont des coups politiques car le rôle de l'opposition c'est de s'opposer. Le contraire serait étonnant. J'imagine que les représentants des états membres du FMI vont y regarder à deux fois avant de la désigner ce qui ne préjuge évidemment pas du résultat final compte tenu de l'engagement libéral de Mme Lagarde et du rôle des Etats-Unis.

L'autre ministre en difficulté est Georges Tron. Ce n'est pas parce que DSK est dans les ennuis que nous allons taire les plaintes déposées contre le secrétaire d'Etat à la fonction publique pour harcèlement sexuel. Cet adepte de la réflexologie « qui permet de faire plus ample connaissance » (tout commence par un massage des pieds…) invoque des turpitudes morales de la part des deux ex-employées de la mairie de Draveil et il accuse Marine Le Pen de tirer les ficelles. Autrement dit il est innocent et comme DSK, il doit bénéficier de la présomption de non culpabilité.

Je pense au journaliste Ivan Roufiol, du Figaro, qui tenait absolument à identifier le comportement de DSK au parti socialiste. Aura-t-il l'audace et la bêtise d'identifier le comportement (éventuellement délictuel ou criminel) de Georges Tron à l'UMP. Ce serait aussi idiot !

26 mai 2011

Les leçons de morale de Sarkozy


Nicolas Sarkozy, qui fait semblant de réclamer respect, mesure et dignité dans l’affaire DSK, a pris soin de faire savoir en pseudo-off qu’il estimait que la Gauche et en premier lieu le Parti Socialiste avait perdu la bataille de la morale en vue de 2012. Une petite revue s’impose.
A peine élu, après avoir promis une « Présidence modeste » et avoir aussitôt passé sa première nuit de président élu dans un palace des Champs-Élysées, le Fouquet’s, le tout nouveau Président de la République s’est envolé à bord d’un jet privé appartenant à Vincent Bolloré pour finir à bord du Paloma, un luxueux yacht de 60 mètres appartenant au même Vincent Bolloré. Dans la foulée, le Président du pouvoir d’achat se faisait attribuer une augmentation de 206% de son salaire. La mesure ne pouvant prendre effet qu’au 1er janvier 2008, Nicolas Sarkozy fit en sorte que son ancien salaire de Ministre de l’intérieur continue de lui être versé durant les huit premiers mois de sa présidence, où il cumula donc deux salaires, dont l’un pour un job qu’il ne faisait plus.
A l’été 2007, lors du discours de Dakar, Nicolas Sarkozy déclara : « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire ». Passons…  En décembre 2007, il fut le premier à féliciter Vladimir Poutine pour la victoire de son parti, Russie Unie, lors d’élections législatives placées sous le double signe de la répression et d’une fraude massive. Nicolas Sarkozy avait alors justifié que son silence sur la question des droits de l’homme et de la démocratie était nécessaire pour monnayer l’aide potentielle de M. Poutine dans les crises internationales comme celles du Darfour et de l’Iran. Et en ce même mois de décembre, le petit Président français accueillait le colonel Kadhafi pour une visite officielle de cinq jours à Paris, et se déclarait même « très heureux de le recevoir ». Des Airbus, un réacteur nucléaire et d’autres menus équipements militaires furent à cette occasion vendus au dictateur sanguinaire, dont on sait depuis l’usage qu’il sut en faire.
En février de l’année suivante, Nicolas Sarkozy avait prôné un renforcement de l’instruction « civique et morale à l’école pour l’apprentissage des règles de politesse ». Il passa aux travaux pratiques dès le lendemain, au salon de l’agriculture avec le fameux : « Casse-toi pauvre con ! ». En octobre 2009, Nicolas Sarkozy fit tout son possible pour offrir la présidence de l’EPAD à son fils Jean, qui à 23 ans éprouvait toutes les peines du monde à boucler sa licence en droit. En février 2010, nous apprenions la fabrication d’Air Sarko One, le nouvel avion présidentiel budgété à 185 millions d’euros y compris la baignoire et le four à pizza. Et puis il y a eu MAM qui proposa au dictateur Ben Ali les compétences sécuritaires de la France à son retour de vacances dans une Tunisie occupée à faire la révolution, empruntant à l’occasion un Jet privé qui passait par là, appartenant à un milliardaire opprimé…
Et puis il y a toujours le Karachigate, une justice empêchée et le mépris de Nicolas Sarkozy envers les familles des victimes. Et puis il y a eu Christian Blanc qui consomma 12.000 euros de cigares aux frais de l’Etat pendant qu’il était ministre. Et puis cet autre ministre, Alain Joyandet et son jet à 116.000 euros payé par les contribuables. Et puis Brice Hortefeux condamné pour injure raciale, et maintenu à son poste par Nicolas Sarkozy. Et puis Eric Woerth empêtré dans des conflits d’intérêts dans l’affaire Bettencourt. Souvenons nous : « Nicolas Sarkozy recevait aussi son enveloppe »…
Et puis le débat sur l’Identité Nationale était-il moral ? Et puis la stigmatisation des populations Roms était-elle morale ? Et puis, plus généralement, échec économique, casse sociale, rupture du pacte républicain, atteinte à l’égalité des chances, politique de la peur, stratégie de la division, lois liberticides, pratiques autocratiques du pouvoir, favoritisme, copinage, népotisme, manipulations médiatiques, ingérences judiciaires, collusion avec le monde des affaires et les forces de l’argent… ne sont pas les meilleurs indicateurs d’une victoire morale de Sarkozy et du sarkozysme.
La bataille de la morale, je ne sais pas s’il y a un gagnant ou un perdant, mais je crois pouvoir penser que les Français ne s’y tromperont plus.
Alain Lefeez


L'arrestation de Ratko Mladic : la réaction de François Loncle


L'arrestation de l'ancien dirigeant militaire serbe Ratko Mladic doit être saluée comme une victoire du droit et de la justice. C'est l'honneur du président Boris Tadic, du gouvernement et de la police serbes d'avoir mis fin à une insupportable attente. Mladic est l'un des deux principaux responsables du massacre de 7000 Bosniaques musulmans à Srebrenica.    
Président de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur cette tragédie, j'écrivais à la fin du rapport publié en novembre 2001: « La mission d'information exige que Français, Britanniques et Américains, notamment, consacrent les moyens nécessaires à la capture de ces deux criminels contre l'humanité, Karadzic et Mladic. »
Il a malheureusement fallu dix années pour aboutir à cet objectif. Ce sont les Serbes eux-mêmes, et non les alliés de la guerre dans l'ex-Yougoslavie, qui l'ont fait. C'est un bienfait pour ce pays qui a vocation à rejoindre l'Union européenne.           

François LONCLE
Député de l'Eure
Vice-Président du Groupe socialiste
chargé des affaires internationales

25 mai 2011

La solidarité d’une classe de Val-de-Reuil fait la Une du site de l’ambassade de France au Japon

L’Ambassade de France vient de publier sur son site internet (http://www.ambafrance-jp.org/spip.php?article4732), aux côtés des messages de soutien des autorités françaises  (Président de la République, Premier ministre, Ministre des affaires étrangères, élus locaux…), la chanson que les élèves de l’école des Cerfs-Volants à Val-de-Reuil ont imaginée et chantée pour soutenir, avec leur mots, des mots originaux, des mots sincères, des mots émouvants, le Japon endeuillé par le tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire qui s’en est suivie.

Cette solidarité exprimée par les jeunes écoliers s’est construite dans le cadre du Programme de réussite éducative mis en œuvre à Val-de-Reuil, par l'Inspection académique et la municipalité. La classe de CM1-CM2 de Pierrick Vivien, à l’école des Cerfs-Volants, a travaillé ses textes en recevant à six reprises Véronique Delamarre, auteure de livres pour enfants qui a vécu au Japon. C’est lors de ces rencontres que les élèves ont également rédigé des lettres de soutien destinées à des classes japonaises, transmises et diffusées par l’Ambassade de France à Tokyo.

Je tenais à saluer la générosité de ces jeunes enfants et la mobilisation de leurs enseignants qui face à la mondialisation des images et à la globalisation d’internet ont su, devant la détresse des populations de l’archipel, faire preuve « à l’ancienne » d’émotion et de solidarité, d’un sens du collectif et de la priorité donnée à l’autre, valeurs qui marquent une rupture avec les sentiments individualiste et intéressé qui, souvent, gouvernent le monde. 

MAJ


Le Parti socialiste soutient-il vraiment la candidature de Christine Lagarde au FMI ?


« Interrogée il y a quelques jours sur la position du Parti socialiste face à la candidature aujourd’hui avérée de Christine Lagarde pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la direction du FMI, Martine Aubry, Première secrétaire, a déclaré soutenir cette candidature française. Cette prise de position soulève parmi les Françaises et les Français de gauche perplexité et inquiétude.

Le PS, à juste titre et à de nombreuses reprises, a interpellé le Gouvernement sur le scandale que constitue l’attribution de 285 millions d’euros à Bernard Tapie, par un tribunal arbitral dans le cadre du conflit qui l’opposait au consortium chargé de liquider la dette du Crédit Lyonnais.

On sait que plusieurs fois, allant contre les avis des experts qui la conseillaient et des membres de son cabinet, la ministre Lagarde a délibérément choisi de les ignorer et de favoriser une procédure qui, au final, a nui gravement aux intérêts de l’État. Ceci pour complaire à la volonté présidentielle.

La Cour des comptes a rendu à ce sujet des conclusions qui condamnent sans ambiguïté la méthode et le résultat. Le Procureur Nadal instruit une procédure au terme de laquelle il se pourrait que la ministre de l’Économie et des Finances soit amenée à comparaître devant la cour de justice de la République.

Il est donc incompréhensible, pour qui souhaite que la vérité éclate sur ce scandale d’État et que passe la justice, - et l’on ne doute pas que le Parti socialiste y soit favorable -, que dans le même temps il soutienne par la voix de sa Première secrétaire, cette candidature.

Sauf à le faire, comme je l’ai fait moi-même, au second degré et sur le ton de la provocation, personne à gauche ne peut raisonnablement soutenir cette candidature, au seul motif qu’elle serait française !

Les programmes d’ajustements structurels, d’essence purement néolibérale, auxquels procède partout où il intervient le FMI, ne visent qu’à protéger les intérêts de la finance et de la rente. Ils sont totalement étrangers à l’intérêt général et à celui des peuples auxquels ils s’appliquent en leur faisant supporter les conséquences de la crise financière dont ils ne sont pas responsables.

Si le soutien du Parti socialiste à Christine Lagarde était maintenu, alors serait démontré l’ancrage social-libéral de ce parti et la volonté délibérée, non pas de combattre l’injustice, mais d’accompagner le libéralisme en se contentant de remédier à la marge à ses excès les plus outranciers. Je ne suis pas certain qu’un tel programme soit de nature à emporter l’adhésion d’une majorité des Françaises et des Français qui demain ou après demain vont être confrontés au même problème qu’ont successivement rencontrés la Grèce, l’Irlande, le Portugal et aujourd’hui l’Espagne. »

Reynald Harlaut
Parti de Gauche, membre du Front de Gauche

Note du blogger :  Je soupçonne mon ami Reynald de charger quelque peu la barque. Il est vrai que Martine Aubry s'est déclarée favorable à la candidature de Christine Lagarde mais tous les autres socialistes : Ayrault, Hamon, Emmanuelli, etc. s'opposent à cette dernière. Je ne doute pas un seul instant que Martine Aubry a répondu à une forme de patriotisme quelque peu intempestif. Je souhaite qu'elle corrige le tir rapidement pour deux raisons : rassurer Reynald d'abord et les socialistes ensuite. Personne ne donnera tort au Parti de gauche d'être vigilant. A sa question, en titre, la réponse sera donc non.

La nouvelle gare de Val-de-Reuil : lancement des travaux en 2012 ?


« Alain Le Vern, le Président de la Région Haute-Normandie, vient de confirmer le triple feu vert de sa collectivité à la rénovation de la gare de Val-de-Reuil. C’est ce qu’il a annoncé pour l’Eure à l’occasion d’une visite des gares de Barentin, Pavilly et Yvetot.

Feu vert, d’abord, sur le projet tel que la SNCF lui a communiqué à la fin mars de cette année après les entretiens qui se sont déroulés entre Mme Sophie Boissard, Directrice générale de « Gares et Connexions » et M. Jean-Pascal Cogez, Directeur général des services de la Région : plus moderne, plus accessible, plus accueillant, répondant aux critères du développement durable, la taille du bâtiment devrait être réduite, mais y gagner en convivialité et en services (escalators, ascenseurs, escalier couvert, éventuellement commerces, etc.).

Feu vert, ensuite, sur le calendrier : le lancement des travaux pourrait se faire dès 2012 et la livraison en 2013 sans fermeture au public durant le chantier. C’est demain.

Feu vert, enfin, sur le financement et c’est le plus important : le montant prévisionnel des travaux est estimé pour la rénovation à 3 millions d’euros et pour l’accessibilité à 3,5 millions d’euros. La Région a fait savoir qu’elle participerait à hauteur de 2,3 millions d’euros. 1 million pour la rénovation, dont la SNCF devrait prendre à sa charge le solde. 1,3 million pour l’accessibilité, les collectivités concernées devant boucler le reste du tour de table en dehors des 875 00 euros à la charge de Réseau Ferré de France (RFF).   

On ne peut que se féliciter de ce pas essentiel franchi par la Région Haute-Normandie qui remplit sa part du contrat, qui montre qu’elle est, chaque jour davantage, un acteur essentiel du développement des transports régionaux et qui répond ainsi, pour une gare qui reste pourtant nationale, au-delà de ses compétences et de ses niveaux ordinaires d’engagement financier, aux attentes et aux besoins des usagers de Val-de-Reuil et de son agglomération. 

Ce dossier n’a pu progresser, de manière exceptionnelle au cours des derniers mois, que par l’addition des bonnes volontés de la SNCF et de la Région dans les négociations que j’ai initiées. Je souhaite que ce climat d’entente perdure et s’étende à toutes les collectivités concernées par ce projet d’intérêt général et d’avenir qui sont, après tout, les deux seules causes que les élus veulent servir. »

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil
Vice-président du conseil régional

24 mai 2011

La police politique « privée » du gouvernement

Je souhaite que l'information soit reprise par le plus grand nombre possible de médias : presses écrite ou télévisée, radiodiffusée et sur la toile. Le journal « Le Monde » nous apprend, aujourd'hui, que Nicolas Sarkozy a à sa disposition des fiches sur ses adversaires politiques, fiches réalisées par les services de police. Et pas n'importe quelles fiches. Des fiches concernant les mœurs et la vie privée des-dits adversaires. Je respecte trop Patrick Roger, l'un des enquêteurs, pour ne pas croire cette information et ne pas la considérer comme crédible.

L'article évoque même un rapport de police concernant DSK pris en fâcheuse position et en galante compagnie dans une voiture, à Paris, en 2006. Comme dirait un animateur télé que je ne supporte pas « faut pas se gêner ». Cette information, à un an des présidentielles, nous éclaire sur les méthodes et les obsessions des Guéant et compagnie. Ils fouillent la vie privée des gens, ils cherchent et trouvent…ce qui ne les regarde pas mais alors pas du tout. Je pense à Jean-Luc Mélenchon, voir ci dessous, qui suggère de fouiller la vie privée des journalistes si ceux-ci s'avisaient de farfouiller dans celle des politiques.

Je propose plutôt à Jean-Luc Mélenchon d'interpeller les membres du gouvernement et de protester véhémentement contre ces comportements qu'on croyait réservés aux tyrannies ou aux dictatures. Sarkozy pourra toujours parader avec Carlita et son bébé à la une de Paris-Match, il ne nous fera pas oublier que ses officines officielles passent du temps à traquer Ségolène, Martine, François et les autres…et leurs histoires de cœur.

Jean-Luc Mélenchon fera-t-il avancer le Schmilblic dans le bon sens ?


J’ai suivi avec une attention sérieuse la prestation de Jean-Luc Mélenchon, dimanche soir, sur la 5 dans l’émission animée par Géraldine Muhlmann, « C politique ». Je sais que mon ami, Reynald Harlaut, membre du Parti de gauche, l’a suivie également puisqu’il porte JLM très haut dans son cœur et dans son esprit.

Ce qui frappe d’abord chez Jean-Luc Mélenchon c’est son intelligence, sa culture politique et historique, sa capacité à répondre aux questions de manière pédagogique sans en éluder aucune. Il sait qu’il parle haut et fort et qu’on l’écoute. Géraldine Muhlmann a rappelé le parcours de son invité, de l’OCI (Trotskyste) au PS (il a été ministre de Lionel Jospin) en finissant par la création du Parti de gauche quelques jours après le congrès de Reims où il crut que Ségolène Royal allait gagner. On comprend mieux ainsi les propositions et le projet politiques actuels de celui qui sera candidat à la présidentielle puisqu’il avoue ne pas comprendre qu’un parti organise des primaires ouvertes (le PS) à d’autres que les membres dudit parti. Sinon à quoi servirait le parti interroge-t-il naïvement ? Cette primaire, il l'ignore.

Les sondages ? L’homme ne veut rien entendre là-dessus et on sait pourquoi. La disparition de DSK du jeu présidentiel porte un (léger) préjudice à Jean-Luc Mélenchon puisqu’il en avait fait sa bête noire, DSK étant, selon lui, l’affameur des peuples de l’Amérique du sud et du sud de l’Europe. Autrement dit, DSK était son meilleur adversaire à gauche. La culture des sondages (si discutables, si éphémères) n’est pas la sienne. Lui, il est dans le dur, le concret, les chiffres précis et l’efficacité. Affronter François Hollande ne lui fait donc pas peur, il le considère comme la doublure de DSK. Quant à Martine Aubry, il attend qu’elle se soit déclarée.

Ce qu’il souhaite ? Gagner car il n’aime pas perdre. S’il n’est pas le premier à gauche (on peut toujours rêver…) il veut peser sur le programme du candidat PS au second tour (si ce candidat est présent, évidemment) et négocier des propositions «plus» à gauche. Il est demandeur d’un débat public et contradictoire. Citons dans le désordre : contre le traité de Lisbonne, pour la démondialisation, pour la 6e République, pour une nouvelle Europe, pour la réunion d’une assemblée constituante, pour le salaire Maximum, pour une tranche d’impôts sur le revenu à 91 %, et surtout, pour la révolte dans la rue des précaires, des jeunes, des chômeurs, des sans abris…des salariés que les capitalistes continuent d'exploiter. Le fait est qu’il ne cite pas le suffrage universel, en priorité, pour changer le cadre institutionnel. Tous les démocrates doivent s’interroger sur cet oubli ou cette omission volontaire.

L’affaire DSK. J’ai été surpris par la qualité des propos de Jean-Luc Mélenchon. Il ne s’acharne pas sur DSK, n’omet pas d’évoquer la situation de la femme de chambre, victime présumée, situe ce fait divers dans le cadre plus général d’une société machiste et bien sûr invoque la présomption d’innocence tout en prenant le soin de ne pas ignorer la possibilité d’une culpabilité de la part de DSK. Il a cette phrase superbe : « Si les journalistes décident de fouiller dans la vie privée des politiques, il ne faudra pas qu’ils s’étonnent qu’on aille fouiller dans la leur. »

En écoutant le candidat potentiel du Front de gauche (PC, gauche unitaire et Parti de Gauche) plusieurs sentiments m’ont animé. Nous sommes face à homme politique original, sans langue de bois, sincère  et expérimenté. Dans le paysage politique, il détonne. S’il peut convaincre avec son concept de république citoyenne, un écueil se dresse sur son chemin : Jean-Luc Mélenchon est pétri de certitudes. Il supporte mal la contradiction. Qu’elle émane des politiques ou des journalistes qu’il méprise. « Qu’ils s’en aillent tous » écrit-il. En invoquant constamment la grande Révolution (celle de 1789) il joue les Robespierre dont l’Etat vient d’ailleurs de préempter des manuscrits rarissimes. Mais Robespierre, si c’est évidemment la république, c’est aussi les comités de salut public et surtout la terreur ! Je ne dis pas que Jean-Luc Mélenchon est un adepte du totalitarisme. Bien sûr que non. Mais son impérialisme verbal ne me rassure pas. J’ai peur qu’il confonde démocratie citoyenne et démocratie directe. Une démocratie au doigt levé qui ne passe pas par les isoloirs, une démocratie brutale construite autour d’un homme seul, sans la garantie du rôle des assemblées et des corps intermédiaires. La France de 2012 ne peut pas être celle de 1789. Et comme il cite l’exemple de la Tunisie, je ne peux m’empêcher de constater que la convocation de la constituante est repoussée de juillet à octobre 2011 et que les Tunisiens attendent autre chose que des réformes institutionnelles. Ce qu’ils veulent ? Du travail et du pain.

Jean-Luc Mélenchon n’est pas un imbécile. Il sait estimer son potentiel électoral et son taux de crédibilité dans la France d’aujourd’hui. Il doit évidemment tout faire pour « plumer la volaille socialiste » qu’il connaît bien et dont il mesure les travers. Le « plus à gauche que moi tu meurs » est susceptible de rallier des abstentionnistes, des hommes et femmes de gauche déçus des socialistes…en ce sens, JLM pourra être utile à la gauche au second tour. Et s’il réussit à faire prendre en compte certaines de ses revendications (à hauteur de sa représentation électorale) il aura fait avancer le Schmilblic dans le bon sens.