14 février 2009

« Israël ne veut pas d'un état palestinien indépendant » c'est la conviction de Taoufiq Tahami

Taoufiq Tahamani, Arnaud Levitre et Claudine Dutheuil…(photo JCH)
Palestine et Israël. La section «Seine-Eure» du Parti communiste français avait invité deux représentants, l'un des palestiniens, l'autre des juifs de France, à évoquer devant les habitants de l'agglomération cet interminable conflit politique, historique, territorial, dont on ne voit pas l'issue. Après la guerre conduite par l'armée israélienne à Gaza en décembre et en janvier, on a compté 2000 morts à 95 % Palestiniens (dont près de 500 enfants) des destructions systématiques de bâtiments publics, d'équipements hospitaliers…le blocus de Gaza, par terre, par air et par mer privant, plus que jamais, la population de nourriture, de médicaments…sans insister outre mesure sur le fait que 98 % des commerces ont fermé boutique et que 70 % de la population est au chômage.
Richard Walkman, membre de l'Union Juive Française pour la Paix, a annulé sa présence au prétexte qu'il devait assurer une représentation jugée sans doute plus importante ailleurs (il sera présent à Vernon la semaine prochaine). Taoufiq Tahami, vice-président de l'Association France Palestine Solidarité, était là et bien là. En quarante cinq minutes, il a parfaitement décrit la situation des Palestiniens : mur, occupation, check points, colonisation, humiliation. Pour lui, la fin de la trêve n'est pas venue du lancement des rocquettes du Hamas sur le sud d'Israël mais de l'assassinat «ciblé» de plusieurs Palestiniens au début du mois de décembre.
Le résultat des élections législatives et la victoire des droites risquent de durcir encore plus la position israélienne. Pour Taoufiq Tahami, la solution, si une solution voit le jour, viendra de la communauté internationale. François Loncle, membre de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, a entendu récemment le général Petraeus, commandant en chef de l'armée américaine, affirmer que Barack Obama souhaitait soutenir les efforts de paix de Mamoud Habbas, le président palestinien. Qu'un équilibrage allait être entrepris entre « l'Etat juif » (qui compte également des Chrétiens, des musulmans, des athées) et les responsables palestiniens ouverts au dialogue et à la paix.
Taoufiq Tahami n'a eu aucun mal à souligner qu'aucune des résolutions du conseil de sécurité des Nations unies n'avait été appliquée par Israël qui ne reconnaît ni les recommandations ni la loi internationales. « Et pourtant, affirme-t-il, il existe en Israël des journalistes, des intellectuels, des citoyens (certainement majoritaires) qui veulent vivre dans la paix et la sécurité. »
Plus le temps passe, plus c'est difficile. La conviction de Taoufiq Tahami est « qu'Israël ne veut pas qu'un état palestinien voit le jour. » Lui parle de 500 000 colons en Cisjordanie, d'autres de 300 000. Qu'importe la querelle de chiffres : ces milliers de colons étendent leur territoire, construisent des habitations, des équipements. Ils vont rendre quasiment impossible la création d'un état dans une continuité territoriale essentielle à son existence indépendante.
L'Union européenne finance la grande majorité des besoins des Palestiniens. Pourtant, l'UE et la France, notamment, n'ont pas protesté contre les destructions à Gaza d'installations et d'aménagements payés grâce aux euros de l'Europe. Nicolas Sarkozy a même envoyé un navire militaire pour contrôler le blocus de ce mini-territoire !
Un espoir enfin : que le président américain adresse un message fort au nouveau gouvernement israélien afin de le ramener à la table des négociations et de chercher les voies de la paix et de la sécurité pour tous. Et d'une réconciliation encore impossible à l'heure où j'écris ces lignes.

13 février 2009

14 milliards d'euros de bénéfices pour le groupe Total

Le groupe pétrolier Total annonce 14 milliards d'euros de « résultat » (bénéfice en langage clair) en 2008. Une marge considérable. Elle s'explique par le haut niveau du prix du baril de pétrole qui a atteint 140 dollars et par la hausse des produits de raffinage restée…haute toute l'année. Sur ces 14 milliards d'euros, cinq iront aux actionnaires, six aux investissements et le reste tombera dans la trésorerie déjà grosse de 10 milliards d'euros.
La règle des trois tiers de Nicolas Sarkozy (un tiers pour les investissements, un tiers pour les actionnaires et un tiers pour les salariés) ne s'applique pas chez Total. D'ailleurs, elle ne s'applique nulle part et comme Mme Parisot (présidente du MEDEF) se réjouit de ce résultat, on comprend aisément que le vœu sarkozien restera lettre morte.
Un analyste financier juge ce bénéfice de Total exorbitant. Plus le prix du pétrole monte, plus les profits augmentent. Ni innovations, ni créations. Ces miraculeux bénéfices sont le fruit d'une règle mathématique implacable et d'une rente de situation. Totalement immoral.

L'île de la Réunion commence à bouger. Comme en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane, les Réunionnais s'exaspèrent de la vie chère. Eux aussi voudraient qu'Yves Jego, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, leur rende visite et qu'il satisfasse 131 revendications sur 132 : RSA, baisse du prix des loyers, du prix des matières premières, billets d'avion moins chers etc.
En Guadeloupe, les négociations entre les syndicats et les médiateurs sont rompues. A la Martinique, une grève générale se prépare. Ce que veulent les protestataires ? Une augmentation des bas salaires de 200 euros.

Olivier Besancenot est la personnalité de gauche qui s'oppose le mieux à Nicolas Sarkozy. C'est du moins le résultat d'un sondage effectué ces derniers jours. Mais il est une petite dame qui monte, qui monte, et qui a pour nom Martine Aubry, première secrétaire du PS. Avec une seconde place devant Bertrand Delanoë et Ségolène Royal, le maire de Lille entreprend une ascension de longue haleine. Souhaitons-lui de ne pas manquer d'oxygène en arrivant vers les sommets.

La section Seine-Eure du Parti communiste nous donne rendez-vous ce soir à 20 h 30 dans la salle du conseil municipal de Louviers pour participer à un débat sur le conflit israélo-palestinien. Après les récentes élections législatives isréliennes et la victoire des droites, toutes tendances confondues, l'espoir de paix et de la création d'un état palestinien s'amenuise.
Benjamin Netanyahu et Tzipi Livni (Likoud et Kadima) vont être unis avec l'extrême droite de Avigdor Lieberman et le parti religieux ultra orthodoxe Shass. Tel est du moins le scénario le plus probable. Quant aux travaillistes, ils ont subi un échec cuisant. La conclusion : le système électoral à la proportionnelle intégrale permet toutes les combinaisons et toute les surprises. Une question : combien de temps va courir un attelage pareil ?

« Henri Weber ou comment désespérer la Gauche » par Reynald Harlaut

Je suis membre du Parti socialiste. J'ai été candidat aux élections municipales et cantonales à Louviers sous l'étiquette de ce parti. De Gauche, je le suis depuis ma jeunesse, depuis ma rencontre avec Ernest Martin et Henri Fromentin et leur politique municipale. Je pense sincèrement que le PS représente aujourd'hui pour les Français une alternative crédible au pouvoir actuel, surtout avec Martine Aubry à sa tête, mais je sais aussi qu'il existe ailleurs qu'au PS, des militants sincères. Reynald Harlaut est de ceux-là. Il m'adresse un texte sévère pour Henri Weber et le Parti socialiste. Je le publie car mon blog peut, doit être aussi un moyen d'expression pour ceux qui n'ont ni le temps, ni la chance de se lancer dans l'aventure éditoriale. Je le publie aussi parce qu'il est une contribution au débat légitime à Gauche.

« Anne Leclerc membre du Comité directeur du NPA (Nouveau parti anticapitaliste) et Henri Weber (notre photo) député européen PSE (Parti socialiste européen), membre du Bureau national du Parti socialiste, étaient lundi soir 9 février les invités du journaliste Arnaud Ardoin dans son émission «Ça vous regarde» sur LCP (La Chaîne parlementaire), accompagnés d’Emmanuel Rivière, directeur du service politique de l’institut TNS Sofres et de Christophe Bourseiller, journaliste et écrivain, professeur à l’Institut d’études politiques, présenté comme spécialiste de l’Ultra-gauche. Le thème de l’émission était : « Du nouveau à gauche ? ». Mais, le Congrès constituant du Parti de gauche datant d’une semaine, sans doute ne devait-il plus déjà être une nouveauté dans l’esprit du journaliste, d’où l’absence de tout représentant de ce parti au débat.

Disons-le nettement, à la question que posait Anne Leclerc : « Quelle alternative politique au capitalisme peut-on reconstruire à gauche ? » — la seule et vraie question qui se pose aujourd’hui non seulement aux Français et Européens que nous sommes, mais à l’humanité tout entière face au champ de ruines que laisse le néolibéralisme mondialisé —, le député européen Henri Weber n’a aucune réponse à apporter, ou plutôt, il en a une dont il n’a pas dit grand-chose. Nous verrons laquelle et pourquoi.

Certes, la force du discours du NPA se situe davantage dans la critique du capitalisme que dans les propositions concrètes à mettre en œuvre pour démarrer une politique alternative capable de s’y substituer. Or, nous l’affirmons, il faut mettre un terme à ce capitalisme sauvage qui broie les salariés et les classes moyennes, les spolie des richesses qu’ils créent, met en coupe réglée la planète au seul bénéfice de quelques uns et veut de surcroît leur faire payer la crise dont il est le seul responsable.

Mais ces militants sont courageux et respectables. Et eux, ne baissent pas les bras devant la tâche immense qui nous attend. C’est pourquoi balayer leurs idées d’un haussement d’épaules ou d’un revers de la main comme l’a fait Henri Weber n’est pas acceptable. Où se situe l’archaïsme lorsqu'est établi le constat de la situation où nous a menés le capitalisme ? Chez ceux qui veulent en sortir ou chez ceux qui osent encore s’en faire les avocats ?

Quelle fut donc en substance la réponse d’Henri Weber à cette question ? Elle apparaît en creux dans ces quelques phrases à l’adresse d’Anne Leclerc, reproduites mot pour mot, et que ne renieraient pas un François Fillon ou un Xavier Bertrand : « Mais dans quel monde voulez-vous qu’on vive ? On sait que vous êtes anticapitalistes. Vous êtes pour quoi ? Quel est votre projet alternatif ? Quel est le système économique et politique qui remplace cela… ? C’est la collectivisation des entreprises ? C’est la planification de l’économie ? On a déjà vu ce que cela donne… »
Car, manifestement, dans l’esprit d’Henri Weber, il n’est d’autre socialisme possible que celui dont on vit au XXe siècle la caricature se développer dans l’ex-URSS ou encore à Cuba. « Laisser à croire au peuple que le socialisme, le vrai, arrivant au pouvoir, ce serait… », comme le disait en souriant l’autre soir Jacques Généreux à l’un de ses contradicteurs dans l’émission de Frédéric Taddeï Ce soir ou jamais, sur France 3, « …la nationalisation de l’économie jusqu’aux salons de coiffure et aux épiceries de quartier, est l’épouvantail que la droite va de nouveau agiter ». Mais qu’un membre du Bureau national du Parti socialiste, ancien trotskiste de surcroît, s’en empare, pas ça, pas lui !

Lorsqu’il existait encore dans les pays européens un rapport de forces relativement équilibré entre l’État, les syndicats et le patronat, la richesse produite se partageait plus ou moins équitablement entre travail et capital. Le pouvoir d’achat progressait et avec lui les conquêtes sociales. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. C’est même exactement l’inverse, la richesse produite étant presque totalement confisquée par les actionnaires.

Nationaliser demain les banques qui toutes, ne se contentant pas d’être banques de dépôt, sont devenues banques d’affaires et n’ont eu pour seul objectif que d’enrichir le plus vite possible et par tous les moyens elles-mêmes, leurs dirigeants et leurs actionnaires, ne serait que justice dans la mesure où elle ont besoin de l’argent public pour se renflouer. Nationaliser l’eau, l’énergie, les transports, tout ce qui constitue des biens vitaux, pour les remettre au service de l’intérêt général et des citoyens ne serait-elle pas une impérieuse nécessité ? Des pans entiers de l’activité de ce pays se situent dans des secteurs non concurrentiels : l’éducation, la culture, la santé que Nicolas Sarkozy veut privatiser. Quant à la planification dont la seule énonciation du mot semble révulser M. Henri Weber comme s’il s’agissait d’une infamie, sans elle, aurions-nous connu Airbus, la fusée Ariane et le TGV ?

Le capitalisme est par nature incapable de défendre l’intérêt général et d’avoir la vision à long terme sans laquelle il est vain d’espérer changer la société pour la rendre plus humaine et plus juste. Et pour faire face à la crise qui se développe, c’est de davantage de solidarité et donc de service public dont nous allons avoir besoin.

Mais Henri Weber ne s’inscrit pas dans cette logique là. Il a souscrit, avec le Parti socialiste et le PSE (Parti socialiste européen) dont il est membre, au manifeste de Madrid de janvier 2009, lequel dans son introduction – et rajouté au dernier moment –, pose comme préalable indispensable à toute action, la ratification du Traité de Lisbonne par tous les pays de l’Union européenne et sa mise en application. Or, nous savons que le Traité de Lisbonne, version à peine travestie du Traité constitutionnel européen d’essence néolibérale auquel les Français ont dit non le 29 mai 2005, exige « la concurrence libre et non faussée et la libre circulation des capitaux » y compris vers les paradis fiscaux, et interdit l’harmonisation fiscale, sociale et environnementale. Tout ce que refuse l’autre gauche : le Parti communiste, le Parti de gauche, le Nouveau parti anticapitaliste, les Alternatifs, etc… S’il venait à gouverner demain, le Parti socialiste renierait-il l’engagement qu’il a fait sien d’y souscrire en signant ce manifeste ?

La social-démocratie, dont Henri Weber est un des représentants, n’est donc plus comme le dit si bien Jean-Luc Mélenchon, que l’hôpital de campagne du capitalisme où l’on administre les calmants pour tenter de soulager la souffrance de tous ceux qu’il a laissés hier, qu’il laisse aujourd’hui et qu’il laissera demain sur le bord du chemin. Partout en Europe où la social-démocratie est au pouvoir, elle s’est alliée pour gouverner avec la Droite, quand ce n’est pas comme en Autriche avec l’Extrême droite. Avec les brillants résultats que l’on sait.

Et c’est ce qui fait à ce jour la désespérance du peuple de gauche parce que cette social-démocratie qui a renié progressivement toutes les valeurs du socialisme n’est porteuse d’aucun espoir ni d’aucun avenir. Face à cela, se constitue le Front de gauche que proposent le Parti de gauche et le Parti communiste sur une plateforme commune autour de quelques principes simples et par tous compréhensibles. C’est le non au Traité de Lisbonne ; c’est la primauté de la politique sur l’économie : rien n’est inéluctable ; il existe des solutions pour sortir de la crise et changer le monde ; c’est le refus de cette société qui n’a pour seul objectif que de produire chaque jour davantage n’importe quoi, n’importe comment et n’importe où pourvu que cela continue d’enrichir quelques uns.

Ce front qui ne demande qu’à être élargi est porteur d’un réel espoir. Et pour commencer, l’espoir de battre la Droite et Sarkozy aux prochaines élections européennes en lui infligeant le camouflet qu’ils méritent pour s’être assis sur la volonté des Français exprimée au référendum du 29 mai 2005 ; l’espoir, avec d’autres, de construire une autre Europe, plus solidaire, plus juste, enfin démocratique, et qui ne soit plus comme elle est aujourd’hui, l’Europe exclusive des ultra-libéraux avec pour corollaire le dumping social et écologique. Le succès des premiers meetings de Frontignan et de Marseille en apporte la démonstration.
Reynald Harlaut

La Communauté urbaine de Rouen et le changement de pied du président de la CASE

Certains de mes correspondants et néanmoins amis m'accusent de trop en faire sur le maire de Louviers. S'agit-il, m'interroge un militant du PS, d'une obsession ? Un autre me rappelle que les socialistes ont gouverné Louviers en sa compagnie. Un autre encore me demande quel intérêt il peut y avoir pour la gauche à ne pas combler le fossé entre le PS et le PRG ?
Je ne répondrai pas maintenant à toutes ces questions mais je soumets à l'analyse des uns et des autres le comportement du président de la CASE à l'égard de la communauté urbaine de Rouen (CUR). On sait maintenant que Laurent Fabius, président de la communauté d'agglomération de Rouen, renonce (provisoirement ?) à créer cette CUR au prétexte légitime du refus de certains d'y adhérer empêchant la masse critique d'atteindre 500 000 habitants. Rappelons-nous le débat qui précéda la réélection de Franck Martin à la présidence de la CASE. Rappelez-vous ce que j'écrivais sur mon blog en avril dernier, je cite : « Bernard Leroy, avant d'inviter à voter pour Franck Martin, lui a demandé de jurer sur la bible (c'est une image) qu'il n'accepterait jamais cette fusion avec Rouen : « Notre agglomération ne doit pas devenir la banlieue de Rouen qui ne doit pas mettre la main sur notre cagnotte. » Le président de la CASE l'a facilement rassuré : « Je suis pour qu'on restaure le slogan vivre et travailler au pays. Notre projet est autonome et cohérent. Je ne suis pas prêt à donner la clé de notre agglomération à quelque duc de Normandie que ce soit. Je ne suis favorable ni à la fusion ni à l'intégration dans la CUR (communauté urbaine de Rouen). Et cela ni demain, ni après-demain. »
Franck Martin allait donc être élu président de la CASE et pour le devenir, il avait dû faire cette déclaration à la fois péremptoire et très imprudente. En effet, en lisant Paris-Normandie Rouen d'hier, j'ai découvert ce qui suit : « De son côté, Franck Martin (PRG) confirme : « Je n'ai jamais reçu le moindre coup de fil. Qu'aurais-je répondu ? Ce débat a eu lieu en conseil communautaire. Certains élus étaient contre, d'autres, comme moi, n'affichaient pas de position de principe. C'était ni oui ni non, mais discutons du projet et explorons toutes les pistes. » Les bras m'en tombent !
Décidément, ce garçon est vraiment imprévisible. A sa place, j'aurais reconnu m'être trompé en avril et j'aurais profité de la question du journaliste pour déclarer que la Communauté urbaine de Rouen est une bonne idée à étudier, évidemment, avec méthode et sans se presser. C'est d'ailleurs ce que je préconisais. Mais se défausser en affirmant que le débat a eu lieu et que lui-même n'était « ni pour ni contre » est une contre-vérité absolue qui mériterait une bonne fessée (c'est une image).
L'approche du maire de Louviers-président de la CASE, a pu changer au fils des mois. Peut-être l'influence de Mme Morin-Dessailly, sénatrice Nouveau centre et amie de Pierre Albertini, ancien maire de Rouen très favorable à la constitution de la CUR, a-t-elle contribué à ce changement de pied. L'anti-socialisme primaire du président départemental du PRG et, surtout, la volonté de satisfaire les maires de droite de la CASE — qui ont ensuite voté pour lui — auraient donc conduit Franck Martin à dissimuler sa pensée profonde ? Mettre en évidence de si grandes contradictions n'est pas une obsession. J'en fais juges mes lecteurs.

12 février 2009

Marc Antoine Jamet candidat à la succession de François Loncle

Marc Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et vice-président du conseil régional, n'a pas caché en répondant aux questions d'un journaliste de La Dépêche, qu'il est, d'ores et déjà, candidat à la succession de François Loncle, notre député, dont il suppose qu'il ne sera pas candidat à sa succession. Il considère disposer du soutien de nombreux militants socialistes et faire montre des qualités nécessaires pour remplir cette fonction hautement politique et nécessitant une vraie passion.
Marc Antoine Jamet est réellement animé par cette dernière puisqu'il se déclare éventuellement prêt à abandonner ses responsabilités au sein du groupe LVMH dont il est le secrétaire général. Compte tenu des salaires pratiqués dans le privé et de l'indemnité versée à un député, on peut imaginer que M. Jamet y laisserait des plumes en cas d'élection. Mais il a toujours assuré qu'il ferait passer ses espérances politiques avant ses fonctions privées même si les deux hémisphères de son cerveau (brillant) fonctionnent à 100 %. Ceux qui le connaissent savent qu'ils fonctionnent même parfois à 110 % !
Légende : Marc Antoine Jamet dans le défilé ébroïcien du 29 janvier dernier. (photo JCH)

Mauvaise farce pour le bio, un article du Canard enchaîné

Une correspondante attentive et lectrice du Canard Enchaîné m'adresse cet article paru dans l'édition du 21 janvier. Ghislaine P. a raison : on n'est jamais assez prudent et il nous aurons raison de l'être toujours plus demain. Qu'on en juge :
« Les Français réclament du bio. On va leur en donner, mais ce ne sera pas forcément celui auquel ils pensent. Chaque année, la demande grimpe de 10 %. Le pépin, c'est que derrière, ça ne suit pas : avec 2 % des surfaces cultivées chez nous (contre 15 % en Autriche, par exemple) on est obligés d'importer la moitié du bio qu'on ingurgite. Heureusement, l' Europe veille au grain. Elle a pondu, en juillet 2007, un nouveau règlement qui vient d'entrer en vigueur ce mois-ci. Désormais, les mêmes règles s'appliquent dans tous les pays. Résultat : en France, où l'on avait le haut du panier, on va pouvoir s'offrir du bio allégé. Prenez les cochons, les vaches et les volailles : il fallait produire à la ferme 50 % de ce qu'on leur met dans la gamelle. Désormais, on pourra se contenter de 10 %. Avant, quand un agriculteur se convertissait au bio, il devait, au bout de huit ans, ne plus faire que du bio. Dorénavant, il aura le droit de vendre ses légumes bio, tout en produisant à côté du poulet en batterie. Mieux, il pourra élever du cochon bio sur caillebotis. Vous savez, ces dalles en ciment avec la fosse à lisier en dessous à la place de la paille. A condition que cela ne dépasse pas 50 % de la porcherie. Autre joyeuseté : jusqu'à présent, le cochon bio, c'était 182 jours minimum avant de l'amener à l'abattoir, désormais, c'est quand on veut. Pour le poulet, on passe de 80 à 70 jours (c'est toujours mieux que la volaille en batterie à 45 jours). Côté boîte à pharmacie, ça vaut aussi le détour. Avant, pour les poulets de chair et les poules pondeuses, c'était zéro antibiotique et 1 traitement antiparasitaire. Maintenant, ce sera 1 antibio et no limit pour les antiparasitaires. Chez les ovins, on rajoute 1 antibio (ce qui fait 3) et autant d'antiparasitaires qu'on veut. L'éleveur de porcs reste à 1 antibio, mais a également carte blanche pour les antiparasitaires. Quand à la vache laitière, ça lui fait 3 antibios au lieu de 2. Enfin, pour les OGM, on pourra désormais en trouver trace jusqu'à 0,9 %.
A croire que Bruxelles veut nous rendre verts de rage ! »

11 février 2009

Licenciements chez Glaxo : François Loncle se fâche

Au cours des questions au gouvernement, aujourd'hui, Jean-Pierre Nicolas, député de l'Eure, l'a interrogé sur ce qu'il compte faire après l'annonce des 800 suppressions d'emplois chez GlaxoSmithKline à Evreux. Il a évoqué "le séisme" pour le bassin industriel. Luc Chatel, ministre chargé de répondre à l'élu de la nation, a assuré qu'il allait chercher une solution, sur le site, avec les salariés menacés. « Ces suppressions d'emploi, c'est difficile, mais le gouvernement est pleinement mobilisé à vos côtés pour tenter de trouver une issue à cette situation très préoccupante ». Selon M. Chatel, il y a « un point certes difficile à entendre compte tenu des restructurations, mais néanmoins important, à savoir que le groupe a confirmé que le site d'Evreux ne fermerait pas ». « Nous allons travailler avec mon équipe à Bercy pour tenter de mettre en oeuvre une reprise d'activité partielle avec les salariés qui le souhaiteraient", a-t-il ajouté, en précisant que GlaxoSmithKline était "ouvert".
François Loncle, député de l'Eure, au cours de la même séance a jugé que les salariés de Glaxo ne pouvaient qu'être « interloqués, stupéfaits par la réponse du gouvernement …Ce sont 800 professionnels de grande compétence jetés à la rue, 800 familles dans l'angoisse et le désarroi (...). Qu'allez-vous faire pour empêcher cela, alors que vous n'avez pour toute réponse que le site ne fermera pas…L'augmentation du chômage dans toutes nos régions est dramatique, nous assistons à un déferlement de licenciements et vous semblez minimiser la rapidité de la dégradation et l'ampleur des conséquences sociales. »
Le député de Louviers sait bien que quand Glaxo tousse, c'est toute la filière « pharmacie » qui s'enrhume dans l'Eure. Le groupe Valois, au Vaudreuil et à Val-de-Reuil, sera-t-il affecté par cet immense traumatisme ? Voilà des craintes légitimes compte-tenu des problèmes sociaux révélés chez Tyco et Automatech. Et chez les sous-traitants de l'automobile.

Michel Doucet analyse le budget de l'agglomération Seine-Eure : qui paiera ?

Michel Doucet, ancien rapporteur du budget de l'agglomération Seine-Eure a analysé le budget primitif 2009 de la CASE. Il nous livre ses conclusions :
« Par rapport au budget 2008, tel qu’il a été voté avant décisions modificatives, le budget 2009 de la CASE se présente avec quelques évolutions significatives…Les recettes augmentent de 6,7% grâce à une progression de 5% de la TPU et à une reprise sur provision d’un millions d’euros mise en réserve pour la participation à la halle d’athlétisme.
Les dépenses ne progressent que de 3,5% avec une légère baisse des reversements de fiscalité et une augmentation sensible de la masse salariale (+4.3%). Mécaniquement l’épargne progresse de 2,3 points à 21,42% des recettes malgré une forte augmentation des frais financiers consécutive à l’appel à l’emprunt réalisé en 2008.
Cette image « heureuse » que donne le BP 2009 pourrait malheureusement être écornée par la crise qui affectera les produits de taxe professionnelle avec la délocalisation annoncée de Tyco, la reprise a minima d’Automatech et autres, qui ne manqueront pas de peser sur les bases TP de la CASE dans les années à venir.
A noter en outre que la dotation de solidarité est bloquée à un million d'euros et donc ne reprend pas la rallonge accordée fin 2008, rallonge qui a bénéficié à toutes les communes mais qui rappelons le, a notamment permis à la ville de Louviers d’équilibrer sa Décision Modificative grâce à une recette supplémentaire de 250 000 euros ! Les communes devront donc se serrer la ceinture en 2009 !
En investissement, le BP 2009 reproduit à peu de choses près le budget 2008 avec un montant de dépenses d’équipement fixé à 28 879 000 euros contre 28 920 000 euros en 2008. Il laisse apparaître un besoin de financement par l’emprunt de 8,2 millions d’euros qui demeure raisonnable. On notera, néanmoins, dans le plan de financement des dépenses inscrites à ce budget quelques incertitudes, à commencer par la Maison de l’Emploi pour laquelle une subvention de l’état de 561 467 euros est inscrite alors qu’elle est loin d’être acquise. Ajoutons qu’au chapitre « voirie » la CASE affiche pour Louviers près de 1,8 million de travaux impliquant une participation de la ville de quelques 500 000 euros soit plus de trois fois les inscriptions budgétaires antérieures !
Mais surtout, un coup fatal risque d’être porté à la CASE par la récente initiative de Nicolas Sarkozy visant à supprimer la taxe professionnelle dès 2010. Certes, le gouvernement devra compenser aux communes et aux intercommunalités les fonds ainsi «dérobés». Mais on ne voit pas quelle taxe pourrait leur assurer un dynamisme équivalent à la Taxe Professionnelle qui a progressé de plus de 50% sur le territoire de la CASE de 2002 à 2009. En prenant pour hypothèse une simple compensation évoluant au rythme de l’inflation, malheureusement vraisemblable, on constate que la CASE sera contrainte de réduire drastiquement son effort d’équipement sauf à tomber dans le cycle infernal de l’endettement. Or, les projets du président Martin ne vont pas dans ce sens (Piscine intercommunale pour 12 millions, Maison de l’emploi pour 17 millions). Alors qui paiera ?

Le président du Marité fait…la Manche

L'assemblée générale du GIP Marité présidé par Franck Martin, président de la CASE, avait lieu samedi dernier, jour choisi par l'association des maires de l'Agglomération pour se rendre sur le chantier du Terre Neuva en cours de restauration. On apprend que, la ville de Rouen ayant décidé de se retirer de ce groupement d'intérêt public, elle sera remplacée par le département de la Manche ce qui, après tout, semble logique. La ville de Fécamp dont le port abrita bien des marins, mettra également au pot afin de pouvoir financer les 2,4 millions d'euros permettant au Marité de retrouver sa ligne et ses voiles. Qu'un département maritime et le port fécampois souhaitent sauver le Marité, pourquoi pas s'ils en ont les moyens. Il s'agit pour eux de sauver un patrimoine unique. Très bien. Mais vient la question rituelle : quel est le lien entre l'agglomération Seine-Eure et le Marité au-delà d'une passion toute personnelle ? Il en va tout de même d'une somme de 45 000 euros (cela, c'est du passé) !
Au cours de cette assemblée générale, Franck Martin a émis le vœu que le chantier soit terminé en 2012 pour permettre au Marité de voguer sur la Tamise à l'occasion des Jeux olympiques de Londres. D'ici cette année-là, il faudra à Gordon Brown une certaine imagination pour assurer le financement des équipements sportifs, du village et du reste, alors que la récession (il a même prononcé le mot dépression…) frappe la Grande-Bretagne de plein fouet.
Granville (12 688 habitants) et Saint-Vaast-la-Hougue (2628 habitants) ont, selon les propos du président de la CASE, l'intention d'entrer dans le GIP du Marité. Il me surprendrait que les budgets de ces communes leur permettent un geste autre que celui de verser une subvention symbolique.

L'anonymat des commentaires sur mon blog ?

En publiant le commentaire bien écrit de Marie-Thérèse à la suite de mon article « les petits maires » se rebiffent, une amie m'a interrogé. « Pourquoi, m'a-t-elle dit, publier un commentaire de quelqu'un qui tient à conserver l'anonymat ? » C'est une question difficile à laquelle j'ai déjà répondu mais il me semble intéressant d'y revenir.
Le commentaire de Marie-Thérèse (qui peut aussi bien s'appeler Anne-Marie ou Robert est intéressant). Il a du contenu, présente des arguments et à aucun moment, ne revêt de caractère injurieux ou diffamatoire. C'est une contribution au débat intelligemment rédigée. Devrais-je ne pas le publier parce qu'elle est anonyme ? Je réponds non. L'anonymat, pour mille raisons, peut être lié à des questions personnelles, professionnelles, familiales, que sais-je ? Dans les commentaires, je m'attache au contenu et au respect d'une certaine liberté de mes correspondants.
Je me rends compte que mon blog est de plus en plus lu mais, malheureusement, il souffre encore du manque de commentaires. Je ne vais pas priver ceux ou celles qui m'en adressent de leur volonté de participer au débat commun. Je lis des commentaires sur certains blogs qui ne font pas honneur à leurs auteurs et à ceux et celles qui les publient.
Ce blog est tenu par un ancien journaliste. Lorsque j'étais rédacteur en chef adjoint de la Dépêche de Louviers et comme tel, responsable des articles qui étaient publiés, j'avais un principe : ne jamais publier de textes anonymes ou des textes dont je ne connaissais pas les auteurs même s'ils n'étaient pas signés. Du moins pouvais-je avoir à en répondre judiciairement.
Sur un blog, la tolérance est plus grande car la participation se fait en temps réel et la publication peut être immédiate. Le texte colle à l'évenement. Il n'empêche que ce blog comme n'importe quelle publication est soumis au respect de la loi…la prudence s'impose tout comme la modération : il m'arrive de refuser de publier des commentaires qui franchissent les limites que je me suis fixées.
La participation des communes de la CASE aux dépenses des équipements lovériens est un vrai problème qui mérite un débat. Je souhaite qu'il soit conduit sans a priori, dans une liberté de ton et de choix totale. Je préfèrerais que mes correspondants se fassent connaître mais la décision leur appartient.