La SED (Sociétés d'études diverses de Louviers) avait prévu ce mois-ci deux conférences. Le samedi 14 novembre, à 16 heures, elle devait accueillir Gérard Gengembre, professeur émérite à l’Université de Caen, pour aborder un aspect de l’œuvre de Maurice Leblanc et de Georges Simenon : « La Normandie d’Arsène Lupin et de Maigret ». D’autre part, le jeudi 19 novembre, à 18 heures, l’Université populaire avait reprogrammé la conférence de Claude Cornu, initialement prévue le 19 mars et annulée en raison du confinement. Il devait évoquer la personnalité et l’œuvre de la première épouse de Pierre Mendès France, qui se consacrait avec talent à la peinture : « Lily Mendès France, peintre méconnue ». Le reconfinement en vigueur jusqu’au 1er décembre oblige à reporter en 2021 ces deux manifestations. La SED espére toutefois qu’une amélioration de la situation sanitaire permettra dès le mois prochain le retour à une vie normale. Si tel est le cas, elle pourrait maintenir, le samedi 12 décembre, la conférence d’Éric Roussel, historien et membre de l’Institut : « Printemps 1940 : de Gaulle entre dans l’Histoire ». Nous ne manquerons pas de vous en informer le moment venu.
3 novembre 2020
2 novembre 2020
Le fonds d'archives consacré à la démocratie participative consultable depuis aujourd'hui
Les Lovériens apprendront sans surprise que, depuis aujourd’hui, mon fonds d’archives donné à la ville de Louviers en 2018 est accessible sur Internet grâce aux liens indiqués en bas de page. Ce fonds a été constitué à la fois dans le cadre de mon travail de journaliste à La Dépêche et de mon engagement militant auprès du Dr Ernest Martin, d’abord et Henri Fromentin ensuite, deux hommes exceptionnels aux qualités très différentes mais tellement complémentaires. Ce fonds comprend également divers articles de presse et éléments documentaires consacrés à Pierre Mendès France, un homme que j’ai toujours admiré pour son courage politique, son éthique et la haute qualité de ses idées et propositions.
Je dois rendre hommage, tout d’abord, au remarquable travail de Vanina Gasly, archiviste en chef du pôle archives de l’agglomération qui, pendant plusieurs mois, a pris connaissance des documents, les a classés, répertoriés pour que leur consultation publique soit possible dans les meilleures conditions. J’imagine qu’elle a été assistée par ses collaborateurs(trices) à qui je manifeste une reconnaissance sincère.
Je dois, également, profiter de l’occasion pour remercier Hélène
Hatzfeld (1). Cette belle personne est à l’origine de ce don. Amenée à
consulter des documents épars pour l’écriture de son livre (en plus des
rencontres avec des témoins encore vivants), elle m’a encouragé à fouiller dans
mon grenier pour redonner vie à des délibérations, jugements, articles de
presse, affiches, journaux militants ou journaux d’informations générales,
évoquant « l’aventure » lovérienne et son expérience de démocratie directe et
participative pour la période 1965-1983…tantôt au pouvoir, tantôt dans l'opposition.
Le pôle archives de l’agglomération Seine-Eure met donc, dès maintenant, à disposition des chercheurs, des historiens, des citoyens, un fonds qui eut pu disparaître sans la vigilance d’observateurs avertis. Je souhaite, enfin, que toutes les personnes disposant de documents patiemment collectés et conservés s’interrogent sur leur devenir. Le pôle archives se tient à leur disposition pour évoquer avec elles la possibilité d’écrire des histoires qui, souvent, font la grande Histoire.
- Lien direct vers l’inventaire : https://www.agglo-seine-eure.fr/wp-content/uploads/2020/11/AggloSeineEure_Archives_Inventaire_JChouel_5S.pdf
- Lien vers la page où sont proposés tous les inventaires du Pôle archives : https://www.agglo-seine-eure.fr/pole-archives%e2%80%af/moyen-age-jours-gouts/ (descendre dans la page jusqu’à « archives privées »
(1) Hélène Hatzfeld, « La politique à la ville, inventions citoyennes à Louviers » (1965-1983) Presses universitaires de Rennes avec le soutien de l'Institut Mendès France et de la Fondation Jean Jaurès.
Deux instituteurs de l'école laïque et républicaine ont forgé mon éducation intellectuelle
Ce matin, tous les élèves des écoles, collèges et lycées de France ont respecté une minute de silence en mémoire de Samuel Paty, ce professeur d’histoire et géographie décapité par un islamiste radical Tchetchène domicilié à Evreux. Jean Castex, le Premier ministre et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, étaient présents dans le collège de Conflans-Sainte-Honorine où M. Paty enseignait. Ce fut aussi l’occasion d’écouter la lecture d’un texte écrit par Jean Jaurès adressé à la jeunesse française dans le but de promouvoir un enseignement des fondamentaux et une éducation morale et civique. « Faire nation » pourrait résumer ce beau texte.
![]() |
Serge Bove |
Ces deux maîtres de l’école laïque et républicaine m’ont donné toutes les bases nécessaires à une culture générale indispensable dans le métier que je souhaitais exercer un jour : journaliste. Bien sûr, dans les années 1953-1957, Internet n’existait pas. La télévision n’avait pas encore connu le boum des années soixante et soixante-dix. Les réseaux sociaux n’étaient que le réseau de mes copains et de mes amies du quartier dit des Amoureux où d’autres apprentissages se développaient : courir les bois, chercher des vipères, pêcher des grenouilles, cueillir du muguet, se cacher dans les rhododendrons, manger des pommes pas mures. Le bois de Saint-Lubin, la porte au père, la mare même, nous étaient aussi familiers que les jardins de notre domicile.
Jamais, ô grand jamais, on n’aurait pu imaginer qu’un enseignant de cette école républicaine méritocratique enfant des Lumières pourrait mourir un jour sous les coups d’un ignorant fanatisé. Les temps changent, donc, mais le rôle des enseignant(e)s est toujours aussi fondamental. Apprendre à lire, à calculer, à connaître les mots, à faire des phrases…bien évidemment permet de classer ses pensées et de maîtriser les concepts abstraits. Mais aussi de forger un caractère, une personnalité pour vous accompagner durant toute la vie. Je dis encore merci à ces deux maîtres de ma jeunesse.
28 octobre 2020
Louviers : le groupe « Unis » saisit la CADA pour avoir accès aux études réalisées sur l'avenir du Manoir de Bigards
Aux 160 signataires de la pétition pour conserver le Manoir de Bigards dans le domaine public, le maire oppose 19 000 Lovériens qui ne l’ont pas signée. Dans ces Lovériens, on compte évidemment les nourrissons, les jeunes enfants et tous ceux et toutes celles qui ignorent tout du sujet même si certain(e)s d'entre eux ont entendu parler de la médiation de Stéphane Bern particulièrement sensible à tout ce qui touche le patrimoine.
En toute modestie, je pense que le maire a tort de balayer d’un revers de manche la demande de consultation par Philippe Brun et le groupe municipal « Unis » des études réalisées et financées sur fonds publics pour déterminer le devenir du Manoir de Bigards. Pourquoi tant de rétention ? Pourquoi tant de mystère puisque tôt ou tard, la municipalité devra solliciter l’avis du conseil municipal et, ainsi, rendre publiques lesdites études ? Gagner du temps ? Ne pas donner satisfaction à l’opposition ? Ou encore hésiter devant le choix à faire ? J’ignore quelle est la véritable raison qui oblige Philippe Brun et ses amis à saisir la CADA (la Commission d’accès aux documents administratifs) laquelle aura à satisfaire (ou non) la demande formulée.
Cette affaire autour du Manoir de Bigards est édifiante. Elle éclaire d’un jour neuf le dialogue — ou l’absence de dialogue — entre des hommes et des femmes qu’on doit croire de bonne volonté et appelés à se supporter pendant six ans. J’ai indiqué au maire de Louviers que le futur sera immanquablement ouvert à des sujets polémiques et qu’il ne devra pas surréagir avec des anathèmes symboles d’un vieux monde qu’il honnit tant. Il faut des minorités agissantes pour empêcher les majorités de s’endormir. Cela n’empêche nullement de respecter les choix des uns ou des autres même en les contestant.
23 octobre 2020
Un Parisien faisant la leçon à un Lovérien, on aura tout vu !
Dans un article du journal « La Dépêche » titré « Ce sont des mensonges » de ce vendredi 23 octobre, je lis la phrase suivante mettant en cause Philippe Brun, conseiller municipal d’opposition, sous la dictée de François-Xavier Priollaud, maire de Louviers « …il fait signer des gens qui ne sont pas de Louviers et d’anciens élus de Louviers qui n’ont jamais rien fait pour ce lieu (NDLR : le Manoir de Bigards) c’est à peu près les gens qui sont dans notre opposition, dont beaucoup ne sont pas de Louviers comme…M. Charmot, Mme Sanchez, M. Houel ou M. Taconet…On les connaît ces gens-là…»
J’ignore si les personnes qu’il cite habitent ou non à Louviers. Je n’accepte pas le ton méprisant utilisé par le maire à mon égard (1). Si M. Priollaud s’était mieux renseigné il saurait que j’ai toujours habité à Louviers et que j’y réside encore. Il saurait que j'y ai suivi une grande partie de ma scolarité et participé à la vie de maintes associations sportives, culturelles ou politiques. J’accepte d’autant moins le ton utilisé par le maire que M. Priollaud — à ma connaissance — a surtout découvert Louviers le jour où il a eu des ambitions électorales et s’est présenté aux élections législatives contre François Loncle qui l’avait battu à plates coutures. M. Priollaud avait d’ailleurs conduit une campagne dont la violence des mots en avait étonné plus d’un, même à droite. Il était alors ce qu’on appelle un parachuté. M. Priollaud a eu raison d’insister puisqu’il a été élu en 2014 à la mairie de Louviers alors même que sa résidence habituelle est parisienne. Je lui reconnais donc le mérite d’avoir adopté notre bonne ville mais cela n’en fait pas pour autant un homme du cru. Il reste un horsain si bien décrit par l’abbé Alexandre dans un livre du même nom. Un Parisien faisant la leçon à un Lovérien, on aura tout vu !
(1) Certains élus de la liste Priollaud, et non des moindres, n'habitent pas à Louviers.Ils n'en méritent pas moins toute notre considération.
La sagesse exigerait un report des élections cantonales et régionales
Le premier tour des élections municipales a été pour beaucoup, un cauchemar. Le samedi soir qui précédait l’élection, le Premier ministre, Edouard Philippe, annonçait au pays la mise en place d’un plan destiné à restreindre les déplacements des Français à compter du 17 mars : c’était le confinement. Mais le dimanche 15 mars, jour de vote, bien des électeurs et électrices ont choisi de s’abstenir pressentant un danger de contamination que, malheureusement, les faits allaient confirmer. Jamais élection municipale n’avait connu un si faible taux de participants. D’ailleurs, le second tour, pour les communes où il devait avoir lieu, fut reporté à des jours meilleurs.
Se pose, aujourd’hui, le problème des élections cantonales et régionales de mars 2021. Le gouvernement vient de nommer Jean-Louis Debré à la tête d’une autorité indépendante chargée de faire des propositions au gouvernement avec ce choix cornélien de tenir l’élection aux dates prévues ou de les reporter…à un moment jugé propice. Propice voulant dire que le coronavirus aura été vaincu ou tout au moins jugulé.
Choisir une date d’élection c’est une chose. Organiser une campagne électorale digne de ce nom, c’en est une autre. Lors du premier tour des municipales, la campagne s’était déroulée à peu près convenablement. Réunions publiques et conférences de presse avaient permis de connaître les listes candidates et leur chef de file. Ainsi, pour les cantonales et les régionales, tous les partis et mouvements responsables s’accordent pour souhaiter qu’une campagne soit réellement démocratique et pour l’organiser suffisamment tôt en amont. Mais l’épidémie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, ne sera pas vaincue ni même maîtrisée en janvier et en février 2021. Le risque d’une abstention massive est donc grand et le gouvernement a raison de chercher une solution de rechange. Il n’est pas dans mon propos d’imaginer si ces élections doivent se dérouler avant ou après la présidentielle.
Il me parait, en tout état de cause, impossible qu’elles aient lieu en mars 2021 sous peine d’avoir un scrutin totalement dénaturé et donc antidémocratique. Des élus de tous bords ne sont pas d’accord sur cette décision de report. M. Bussereau, président de l’association des départements est favorable aux dates « normales ». D’autres contestent cette position. On se souvient que Gérard Larcher et quelques amis à lui avaient plaidé pour que le premier tour des municipales ait lieu malgré l’épidémie. Emmanuel Macron, personnellement favorable au report avait cédé à ses opposants. Des élus ont été contaminés le jour du vote et lors du dépouillement. Les bulletins allaient de main en main et on sait que c’est un acte facilitant la propagation du virus. La sagesse voudrait un report. Mais la sagesse n’a pas toujours fait bon ménage avec les intérêts politiciens.
20 octobre 2020
Après la mort de Samuel Paty, relisons Albert Camus et son instituteur républicain laïque
Après le drame de Conflans-sainte-Honorine et la mort de Samuel Paty, on mesure l’importance du rôle de l’école de la République dans la formation des esprits libres et la construction du citoyen en devenir. Comment pourrait-on écrire mieux que les lettres échangées par Albert Camus et son instituteur ? Au lendemain de l’attribution du prix Nobel de littérature, l’auteur de « l’Etranger » a trouvé le temps de s’adresser à l’homme qui a vu en lui ses capacités intellectuelles exceptionnelles et deviné le chemin qu’il emprunterait. M.Germain consacre un long passage à son attitude à l’égard des religions. Il le fait avec dignité et respect en insistant sur le rôle de l’école de la République. Celle-ci doit demeurer ce temple de la raison qu’aucun fanatisme d’aucune sorte n’aura la possibilité d’attaquer ! A constater les décisions des gouvernants et à lire les déclarations de certains responsables politiques, il semble bien que l’Etat ait décidé de se protéger de toute influence pernicieuse et de protéger l’éducation nationale des prosélytes de tous poils. Il était grand temps.
La réponse de Monsieur Germain 30 Avril 1959 Mon cher petit, (…) Je ne sais t’exprimer la joie que tu m’as faite par ton geste gracieux ni la manière de te remercier. Si c’était possible, je serrerais bien fort le grand garçon que tu es devenu et qui restera toujours pour moi « mon petit Camus». (…) Qui est Camus ? J’ai l’impression que ceux qui essayent de percer ta personnalité n’y arrivent pas tout à fait. Tu as toujours montré une pudeur instinctive à déceler ta nature, tes sentiments. Tu y arrives d’autant mieux que tu es simple, direct. Et bon par-dessus le marché ! Ces impressions, tu me les a données en classe. Le pédagogue qui veut faire consciencieusement son métier ne néglige aucune occasion de connaître ses élèves, ses enfants, et il s’en présente sans cesse. Une réponse, un geste, une attitude sont amplement révélateurs. Je crois donc bien connaître le gentil petit bonhomme que tu étais, et l’enfant, bien souvent, contient en germe l’homme qu’il deviendra. Ton plaisir d’être en classe éclatait de toutes parts. Ton visage manifestait l’optimisme. Et à t’étudier, je n’ai jamais soupçonné la vraie situation de ta famille, je n’en ai eu qu’un aperçu au moment où ta maman est venue me voir au sujet de ton inscription sur la liste des candidats aux Bourses. D’ailleurs, cela se passait au moment où tu allais me quitter. Mais jusque-là tu me paraissais dans la même situation que tes camarades. Tu avais toujours ce qu’il te fallait. Comme ton frère, tu étais gentiment habillé. Je crois que je ne puis faire un plus bel éloge de ta maman. J’ai vu la liste sans cesse grandissante des ouvrages qui te sont consacrés ou qui parlent de toi. Et c’est une satisfaction très grande pour moi de constater que ta célébrité (c’est l’exacte vérité) ne t’avait pas tourné la tête. Tu es resté Camus: bravo. J’ai suivi avec intérêt les péripéties multiples de la pièce que tu as adaptée et aussi montée: Les Possédés. Je t’aime trop pour ne pas te souhaiter la plus grande réussite: celle que tu mérites. Malraux veut, aussi, te donner un théâtre. Je sais que c’est une passion chez toi. Mais.., vas-tu arriver à mener à bien et de front toutes ces activités ? Je crains pour toi que tu n’abuses de tes forces. Et, permets à ton vieil ami de le remarquer, tu as une gentille épouse et deux enfants qui ont besoin de leur mari et papa. A ce sujet, je vais te raconter ce que nous disait parfois notre directeur d’Ecole normale. Il était très, très dur pour nous, ce qui nous empêchait de voir, de sentir, qu’il nous aimait réellement. « La nature tient un grand livre où elle inscrit minutieusement tous les excès que vous commettez.» J’avoue que ce sage avis m’a souventes [sic] fois retenu au moment où j’allais l’oublier. Alors dis, essaye de garder blanche la page qui t’est réservée sur le Grand Livre de la nature. Andrée me rappelle que nous t’avons vu et entendu à une émission littéraire de la télévision, émission concernant Les Possédés. C’était émouvant de te voir répondre aux questions posées. Et, malgré moi, je faisais la malicieuse remarque que tu ne te doutais pas que, finalement, je te verrai et t’entendrai. Cela a compensé un peu ton absence d’Alger. Nous ne t’avons pas vu depuis pas mal de temps… Avant de terminer, je veux te dire le mal que j’éprouve en tant qu’instituteur laïc, devant les projets menaçants ourdis contre notre école. Je crois, durant toute ma carrière, avoir respecté ce qu’il y a de plus sacré dans l’enfant: le droit de chercher sa vérité. Je vous ai tous aimés et crois avoir fait tout mon possible pour ne pas manifester mes idées et peser ainsi sur votre jeune intelligence. Lorsqu’il était question de Dieu (c’est dans le programme), je disais que certains y croyaient, d’autres non. Et que dans la plénitude de ses droits, chacun faisait ce qu’il voulait. De même, pour le chapitre des religions, je me bornais à indiquer celles qui existaient, auxquelles appartenaient ceux à qui cela plaisait. Pour être vrai, j’ajoutais qu’il y avait des personnes ne pratiquant aucune religion. Je sais bien que cela ne plaît pas à ceux qui voudraient faire des instituteurs des commis voyageurs en religion et, pour être plus précis, en religion catholique. A l’École normale d’Alger (installée alors au parc de Galland), mon père, comme ses camarades, était obligé d’aller à la messe et de communier chaque dimanche. Un jour, excédé par cette contrainte, il a mis l’hostie « consacrée» dans un livre de messe qu’il a fermé ! Le directeur de l’École a été informé de ce fait et n’a pas hésité à exclure mon père de l’école. Voilà ce que veulent les partisans de « l’École libre » (libre.., de penser comme eux). Avec la composition de la Chambre des députés actuelle, je crains que le mauvais coup n’aboutisse. Le Canard Enchaîné a signalé que, dans un département, une centaine de classes de l’École laïque fonctionnent sous le crucifix accroché au mur. Je vois là un abominable attentat contre la conscience des enfants. Que sera-ce, peut-être, dans quelque temps? Ces pensées m’attristent profondément. Sache que, même lorsque je n’écris pas, je pense souvent à vous tous. Madame Germain et moi vous embrassons tous quatre bien fort. Affectueusement à vous. Germain Louis