11 juin 2015

La Berlinade de Valls : le mal est fait


Manuel Valls et Michel Platini au stade olympique de Berlin.
« Le premier mouvement est toujours le bon. » Ce proverbe ancien s’applique évidemment à Manuel Valls comme à tout un chacun. Voyager aux frais de l’Etat pour assister à une finale de champions’ ligue de football n’a pas eu l’air de gêner l’ancien maire d’Evry. Mais le fait qu’il ait décidé, hier, de rembourser 2500 euros à l’Etat représentant le prix des billets d’avion de ses deux enfants prouve deux choses : primo qu’il a eu tort d’agir comme il l’a fait, secundo qu’il reconnaît s’être trompé. Faute avouée…

On peut, comme certains exégètes inconséquents, juger l’affaire de la Berlinade comme dérisoire ou minable. Je ne partage pas cet avis. Même si Manuel Valls fait amende honorable, le mal est fait. Le Premier ministre, assez prompt pour donner des leçons à la terre entière, se retrouve empêtré dans une affaire mineure sur le plan matériel mais ô combien symbolique sur le plan moral.

François Hollande a d’ailleurs bien compris que les affaires Cahuzac et Thévenoud avaient ruiné durablement le capital moral de la gauche au pouvoir. C’est injuste parce que je crois François Hollande sincère quand il veut éviter l’enrichissement personnel ou traquer les fraudeurs parmi les élus. La mise en place d’un parquet financier sera à inscrire dans la colonne positive de son bilan. Valls n'est pas Cahuzac. Il n'a pas cherché à tromper qui que ce soit. Il s'est comporté comme un prince…des Asturies. Pour un Barcelonais, c'est un comble !

Après avoir tant glosé sur les comportements erratiques et scandaleux de Sarkozy, après avoir promis une République irréprochable, le président de la République se trouve atteint par ricochet suite au voyage de Manuel Valls en terre allemande. Que Michel Platini ait voulu faire plaisir à ce dernier sachant que le premier ministre est d’origine catalane, pourquoi pas ? Dans ce cas Valls devait faire preuve de civisme et assumer financièrement sa « soirée de détente », comme il l’a affirmé lui-même dans un premier temps. Les ors de la République brillent-ils trop pour éblouir et aveugler à ce point tous ceux qui les convoitent ? A François Hollande de remettre de l'ordre dans la maison.

10 juin 2015

Marc-Antoine Jamet devrait être réélu premier secrétaire fédéral du Parti socialiste dans l'Eure


Benoit Hamon soutient la candidature de Marc-Antoine Jamet. (photo JCH)
Qui peut bien s’intéresser à l’élection du premier secrétaire fédéral du Parti socialiste et celle des secrétaires de sections de l’Eure, là où elles existent évidemment ? L’hémorragie de militant(e)s et d’adhéren(te)s est telle  — sauf exception — qu’ils ne vont pas être des centaines et des centaines à se rendre aux urnes demain soir lors du vote organisé au plan national. Certain(e)s socialistes ayant le parti chevillé au corps feront leur devoir de bon militant respectueux des statuts et lucides sur les conséquences de leur vote.

Ainsi, au delà du cercle des encartés, j’imagine que les responsables des partis de droite et quelques autres se pencheront sur les résultats afin d’en tirer quelques leçons pour l’avenir. C’est que la reconquête des villes et du département perdus par la gauche lors des derniers renouvellement est à l’ordre du jour. Dans notre département, deux élus locaux sont candidats : Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et vice-président du conseil régional, et Jérôme Pasco, adjoint au maire de Conches. MAJ a bénéficié du soutien de Benoit Hamon (notre photo) et Jérôme Pasco de celui de François Loncle, député de l’Eure. L’aversion de ce dernier pour Marc-Antoine Jamet est au moins aussi forte que celle qu’éprouvait Franck Martin à l’époque où il comptait encore dans le paysage politique. François Loncle, ah François Loncle…

A l’adresse des socialistes de l’Eure le député de la 4e circonscription y est allé de son petit couplet anti-Jamet, imaginant sans doute faire bouger des lignes. Il y a belle lurette que ces méthodes anciennes ne font plus dévier d’un iota l’opinion des hommes et des femmes sur lesquels « plus rien n’imprime », comme disait il y a encore peu de temps Jean-Louis Destans, l’ancien président du conseil général. Quant à Jérôme Pasco, je n’ai rien contre. Ni pour d’ailleurs. Il est en service commandé tel un bon petit soldat. Il essuiera la mitraille en homme debout mais percé de part en part. Il aura eu le mérite de tenter sa chance…et, qui sait, de compter demain.

Marc-Antoine Jamet a le charisme nécessaire à la fonction qu’il occupe depuis trois ans avec une présence certaine et une personnalité hors normes. Premier fédéral c’est savoir fédérer. C’est donc placer l’intérêt de la gauche au-dessus des mesquineries et des querelles subalternes. C’est rechercher, par delà les ambitions individuelles, l’intérêt supérieur de ceux et celles qu’un parti ouvrier doit défendre. Il sait joindre le geste à la parole. Il sera, en décembre prochain, la tête de liste régionale dans l’Eure. Il mérite la confiance des socialistes. Du moins de ceux qui le sont encore.

8 juin 2015

La « Berlinade » de Manuel Valls


Je déplore souvent, sur ce blog, les errements des élus de droite quant à l’utilisation des moyens de la République à des fins personnelles. Quand une personnalité de gauche commet les mêmes excès, je n’ai pas de raison de les passer sous silence. C’est la raison pour laquelle, dans une autre vie, j’aurais aimé travailler dans une société ressemblant à Mediapart laquelle privilégie les faits et les preuves qu’on cherche à nous dissimuler.

Il ne s’agit pas de jouer les procureurs ni les juges. Rien ne serait pire qu’une justice populiste souvent expéditive et parfois définitive. C’est le cas dans les pays totalitaires. Dans notre démocratie la presse a son rôle à jouer, libre et sans langue de bois. Et comme Manuel Valls est socialiste (à sa manière) je suis d’autant plus libre de critiquer sévèrement son voyage à Berlin.

Valls, premier ministre assiste au congrès de Poitiers. Très bien. Le chef de la majorité de gauche est dans son rôle. Il fait de la politique, c’est son métier. Interrompre sa participation au congrès pour utiliser les moyens de la République et se rendre à Berlin où le FC Barcelone rencontre la Juventus de Turin en finale de la ligue des champions de football (malgré l’habillage de la rencontre avec Michel Platini) est une faute qu’on est en droit de lui reprocher.

Ce qui est en cause, ce n’est pas le coût du voyage lui-même. Ce qui est en cause c’est cette façon qu’ont certains hommes de pouvoir de s’abstraire de certaines contraintes pourtant nécessaires. C’est justement ce qu’on attend d’un homme de gauche : Qu’il ne se comporte pas comme un vulgaire Sarkozy dont la phrase favorite demeure : « compte tenu de tout ce que je fais pour eux (i.e. les Français) Je peux bien me payer sur la bête » (i.e. la République). Et c’est ainsi qu’ils s’approprient le qualificatif de républicains, mélangent argent personnel et argent public, contestent la légitimité de la gauche à gouverner…

Manuel Valls, d’origine ibérique, a bien le droit d’être un supporteur du FC Barcelone. Bien des non Espagnols aiment cette équipe composée de joueurs d’exception. S’il tenait tant que cela à voir jouer Lionel Messi, Manuel Valls disposait d’un moyen très simple :  prendre un billet d’avion (ou trois avec ses gardes du corps) sur une ligne aérienne ordinaire. Mai sait-il encore ce que ce mot veut dire ?

6 juin 2015

Le triomphalisme de Woerth est inconvenant


Eric Woerth
Je trouve inconvenant, voire déplacé, le triomphalisme d’Eric Woerth et encore plus celui de Nicolas Sarkozy. Woerth a été relaxé dans l’affaire Bettencourt jugée à Bordeaux du fait qu’il aurait reçu de l’argent de la veuve d’André Bettencourt pour financer l’une des campagnes présidentielles de Sarkozy. En fait les attendus du jugement qu’il convient de lire avec attention sont redoutables pour l’ancien trésorier de l’UMP, ancien trésorier de la campagne de Sarkozy de 2007.

Les juges ne sont pas dupes. Ils sont certains de la culpabilité de Woerth mais, sans preuve irréfutable, ils ne peuvent pas le condamner. Heureusement, le droit français permet à un coupable-innocent de sortir blanchi d’une machine sale. Même si la justice et les témoins sont assurés (les rendez-vous au café du coin avec De Maistre de retour de Suisse sont également éloquents) des mouvements de fonds sous enveloppe, ils ne peuvent condamner un homme uniquement sur des présomptions…Qui sait l’enveloppe était peut-être vide ? Mme Bettencourt y avait sans doute placé du vent !

Alors, quand Woerth se fait applaudir par les adhérents du noyau dur de « Les Républicains », il se satisfait à moindres frais d’être sorti des griffes de la justice. Il reste que pour la postérité, le relaxé de l’affaire de Compiègne, de la Légion d’honneur à De Maistre, de l’emploi de son épouse par icelui, de l’affaire de l’enveloppe vide, pourra parader sur les estrades et se voir confier des missions, devinez par qui, par Sarkozy. Jamais il ne trouvera d’homme plus soumis ni plus muet que ce Woerth dont la mission sera toujours là où le secret est nécessaire et la discrétion obligée.

4 juin 2015

« Le bègue, je vais le crever ». Quelle classe ce Sarko !


Selon le Canard enchaîné, Sarkozy aurait déclaré à propos de François Bayrou : « le bègue, je vais le crever. » Est-ce vraisemblable ? La réponse est assurément oui. Le président de LR (je ne vais quand même pas galvauder le beau mot de républicains) est bien capable de gonfler le torse et de sortir ses pectoraux. Comme le dit bien un de mes amis, il aura la mâchoire fatiguée avant le cerveau.

François Bayrou dit « Le bègue »…par Sarkozy.
Que Sarkozy n’ait pas apprécié le vote de François Bayrou en faveur de François Hollande, cela peut se comprendre. Mais le président du MODEM a expliqué en long et en large pourquoi cette solution lui semblait être la moins mauvaise pour la France après les cinq années passées avec Sarko comme président. Depuis, et compte tenu de l’ingratitude des socialistes à son égard, François Bayrou a été élu maire de Pau avec le soutien officiel d’Alain Juppé d’où ses amabilités constantes à l’égard du maire de Bordeaux. Et c’est bien pourquoi, également, ce dernier affirme que la primaire à droite devra être ouverte à tous ceux se réclamant de la droite…et du centre. Ce que Sarkozy ne veut à aucun prix.

Interrogé à plusieurs reprises, François Bayrou répète ses éléments de langage : « Elégance, finesse d’esprit, sens élevé du combat politique…» tels sont les mots utilisés par l'élu béarnais pour qualifier les propos de l’ancien président. Il est vrai qu’il vaut mieux faire preuve d’un peu d’humour face à des agressions verbales aussi triviales. D’ailleurs, le fait qu’il s’en prenne à un handicap de langage (parfaitement maîtrisé aujourd’hui par François Bayrou) nous en apprend plus sur la psychologie du personnage Sarkozy et sur ce qu’il est capable de penser et de dire. Ne soyons pas dupes. Sarkozy nous avait habitués à passer à la moulinette (le croc de boucher ! le Casse toi pov con !) tous ceux et toutes celles qu’ils n’apprécient pas. Gageons qu’en privé, les NKM, Juppé et autre Fillon doivent être insultés et maudits par le président de l’ex-UMP. Quel talent !

3 juin 2015

De Joseph Blatter à Nicolas Sarkozy en passant par Claude Guéant


L’étau se resserre sur Joseph Blatter, le président de la FIFA. Les mâchoires avancent si fortement que Sepp a proposé de démissionner de ses fonctions dans quelques semaines. A 79 ans, il préfère passer la main après avoir passé 40 ans au sein de la FIFA. Pourquoi un tel revirement en si peu de jours. Les nuits de Sepp Blatter ont-elles été agitées ? A-t-il eu vent d’une enquête de plus en plus précise et de plus en plus ciblée le concernant ? La mise en cause du secrétaire général de la FIFA sur une broutille de 10 millions d’euros va-t-elle déteindre sur le président sortant, réélu et enfin sorti ?

Ce qui m’amuse — si c’est amusant, cela reste à démontrer — c’est que la FIFA est dotée d’un comité d’éthique. Vous avez bien lu, un comité d’éthique. Qu’est-ce que ce machin-là ? Un comité d’éthique, comme son nom l’indique, veille à la transparence des décisions et à l’application des règles de droit, et enfin au respect de la morale qui sied à un mouvement sportif digne de ce nom. Comment sont nommés ses membres ? Comme ils ne sont pas tirés au sort, ce qui n’est pas le pire des systèmes, ils sont choisis et élus ou nommés pour leurs qualités personnelles. Si j’en juge par les enquêtes en cours, le comité d’éthique de la FIFA n’a pas dû se réunir souvent, pas plus qu’il ne s’est soucié de la bonne conduite des uns et des autres. Qui sait, des membres du comité d’éthique sont peut-être mouillés eux aussi dans la corruption érigée en système au sein de cette fédération originale.

Si c’était pour en arriver là, pas besoin de comité d’éthique. Comme chez les Sarkozy. On est sûr que l’ancien président et ses amis n’ont jamais fait appel à un comité d’éthique. Trop encombrant et surtout parfaitement inutile. Sarko a préféré un comité d’actions pas toujours ni très honnêtes, ni très légales. Voilà pourquoi MM. Guéant, Musca, Mme Mignon, ente autres ont été placés en garde à vue, ce jour, dans l’affaire dite des sondages de l’Elysée. MM. Buisson et Giacometti s’étaient vus attribuer des marchés de sondages sans appel d’offres, méthode contestée par la Cour des comptes si bien qu’en 2012 une instruction a été ouverte. Qui débouche enfin sur des mises en cause directe.

Rassurons-nous, Sarkozy, couvert par son immunité présidentielle, ne sera pas inquiété. Ce privilège ne vaut pas pour la clique qui prend une claque supplémentaire et dont l’avenir judiciaire s’assombrit. Il est vrai que ces sondages, de la plus grande importance, concernaient la vie publique et privée de M. Strauss-Kahn, notamment, et l’image du président fort attentif au regard de l’autre. Mais Carla vint et le miroir se fit mannequin. Ou pantin.


2 juin 2015

Le ticket qui fait mal


Le jour et l'heure, un code barre…et quelques mots.
Une amie particulièrement vigilante et domiciliée à Meaux, ville dont le maire est Jean-François Copé, outre qu’elle conserve un mauvais souvenir personnel d’une décision de ce maire la concernant, se plait à cultiver le lien avec Louviers, la ville qui l’a vu naître. 

C’est ainsi qu’elle m’a adressé un document assez étonnant s’agissant de la vigilance habituelle de JF Copé, peu désireux de voir sa personnalité et son action être critiquées par ses concitoyens.
Depuis qu’il a entamé sa cure de silence pour cause bygmalionnesque, l’ancien président de l’UMP s’est refugié dans sa ville. Mais comme nos actes nous suivent et notre réputation avec, Copé est toujours dans le collimateur de ses détracteurs. Ainsi notre amie a-t-elle aperçu sur un profil Facebook la photographie d’un ticket de parking que je soumets à votre examen. Loin de moi l'idée d'accréditer de quelque façon le contenu des injures reproduites. Vue de Louviers, la situation de Meaux peut sembler lointaine.

Plus que le contenu, saluons l’exploit typographique de l’auteur qui a réussi (et dans le caractère idoine) à imprimer un ticket de parking ressemblant à s’y méprendre à un original. Sans doute le créateur l'est-il aussi…

Rendez-vous jeudi à 19 heures en direct sur Mediapart

« Nous vous donnons rendez-vous Jeudi 4 juin dès 18h en direct depuis notre rédaction pour une nouvelle édition de «En direct de Mediapart».

Votre soirée en direct depuis la rédaction
Jeudi 4 juin de 18h à 23h
http://mailing.mediapart.fr/HS?b=Z6_PEX4rH588Uglujp3lEkAvT4UB1tyWWIbwcqY-WRJvLNSuCPUkH6fKSNg3sTNX&c=XMlQkJC7qigx--7PNrJUzQ

Nous vous donnons rendez-vous Jeudi 4 juin dès 18h, pour une nouvelle édition de «En direct de Mediapart», notre émission vidéo mensuelle. Avec comme thème principal : comment réformer une justice malade. Outreau, Clichy-sous-Bois et aussi le scandale Société générale ou EADS, ou encore ces affaires politico-financières qui n'aboutissent pas ; la justice doit être remise sur pieds.
http://mailing.mediapart.fr/HS?b=qe53rpC2j6U54_SiC7BdpbTg8bo91RbuUe0s0LTPedWSV354xWgyrh4EFxrZDw19&c=D5EXn5fFswUjDCJPhxW5NA

Le programme de votre soirée live :
18h - Le grand débat : «Le crieur», une revue d'enquête sur la culture et les idées
19h - Retour sur nos enquêtes : Ce que les gauches françaises peuvent apprendre de l'Espagne
20h30 - Comment réformer une justice malade

Pour en savoir plus sur votre soirée live et ses invités, rendez-vous sur ce billet de blog
http://mailing.mediapart.fr/HS?b=aRjUnqnyDJizokU0Xq-ExdJKnNWafg_uo30oSlDQGMQ4B8-qGzTxxXS0jzUJ2S2a&c=ijFp7o9tcxfaF15B0pQRpg         

31 mai 2015

Sarko et les Républicains : mettre une belle étiquette sur la bouteille d’un mauvais vin n’en n’a jamais fait un grand cru


Au voleur ! Car même s’il s’est trouvé un tribunal pour autoriser (provisoirement ?) Sarkozy à utiliser le nom de « Les Républicains » destiné à remplacer l’UMP, le fait demeure : l’ancien président de la République s’arroge le droit exclusif et partisan d’annexer un bien collectif qui appartient à tous les Français : la République. Il est vrai que le président de LR nous a habitués à bien des manigances et autres combines. Il n’en demeure pas moins que les Français, authentiquement républicains ceux-là, seront froissés de se voir qualifiés comme d’éventuels suppôts du sarkozysme, alors qu’ils se situent aux antipodes des pensées, des actions, des projets de Sarkozy.

Jean-Noël Jeannenay, historien respecté, évoque une « captation d’héritage » et nombreux sont ceux qui, à gauche mais à droite aussi, considèrent que la manœuvre, car il s’agit bien d’une manœuvre, fera long feu. Admettons qu’il ait réussi un coup de pub (le sondeur publicitaire Giacometti est l’auteur de la trouvaille) admettons qu’il surfera quelques semaines sur le quiproquo. Cela ne durera pas puisque l’effet de mode s’estompera pour nous offrir un Sarkozy tel qu’en lui-même, éternel et inchangé et surtout très antirépublicain. Mettre une belle étiquette sur la bouteille d’un mauvais vin n’en n’a jamais fait un grand cru.

N’oublions pas, non plus, que le premier motif du changement de nom de l’UMP est lié aux affaires et aux dettes abyssales du parti. Elles empoisonnent la vie de Copé, de Sarkozy, de Lavrilleux, de tous ceux qui ont eu à voir de près ou de loin avec les campagnes électorales et des financements occultes et illégaux. Le Scandale Bygmalion est dans tous les esprits. Et Sarkozy n’en a pas fini avec Paul Bismuth, Bernard Tapie, les sondages de l’Elysée…

Sarko voulait également mettre un terme au slogan inventé par le Front national — l’UMPS — réunissant les deux partis de gouvernement dans le même opprobre. Florian Philippot, l’un des cadres du FN ayant oublié d’être idiot vient de créer l’RPS, du nom de cette affection cutanée provoquée par un virus : « Cela gratte et cela démange, ce n’est pas bon pour la France » a-t-il déclaré. Il sera sans doute plus facile de se débarrasser de Sarkozy que de cet herpès dont les porteurs du virus le sont à vie.

Quant au congrès lui-même, il a surtout servi de faire-valoir aux sarkozystes. Juppé et Fillon ont été copieusement hués et sifflés. L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, sentant l’arnaque à venir, a prévenu que si la primaire n’était pas celle « de la droite et du centre » il n’y participerait pas. Un duel Le Maire-Sarko n’aurait, selon Alain Juppé, aucun sens.

Autrement dit, Sarko peut bien se moquer du PS et du président François Hollande. Des épisodes judiciaires l’attendent dont on ignore le clap de fin. Des contradictions internes ne vont pas manquer de survenir avec Juppé, Fillon, Le Maire, Bertrand et les autres. Enfin, les votants potentiels (pour ou contre) du nom « Les Républicains » ont été un peu moins de 50 % à participer. A comparer aux sièges vides du chapiteau extérieur à la grande salle retenue hier soir. La période de vaches maigres ne fait que commencer.

Au Moulin d'Andé, concerts et spectacles du mois de juin


Avec le comédien Michael Lonsdale à droite sur la photo. (DR)
Dimanche 14 juin à 15 h "Musiques aux Jardins" 
En plein air, dans la cour des tilleuls au Moulin. Spectacle associant Musique, Littérature et Art des Jardins avec Patrick Scheyder piano, Monique Scheyder, textes et leur invité d'Honneur le comédien Michael Lonsdale.
Sur le thème de "L'Eau" : musiques de Chopin, Schubert, Schumann et Improvisations ; Textes de George Sand, Goethe, Léonard de Vinci, Victor Hugo.
Concert avec goûter au bord de l’eau : 18€

Visite guidée : Après le spectacle musical « Musiques au jardin », Joëlle Weill spécialiste des jardins propose aux spectateurs qui le souhaitent la découverte du parc du moulin et du travail des rocailleurs. Balustres, ponts, rambardes, gloriettes, l’art du faux est présent partout. Un kiosque est soutenu par 6 troncs d’arbre, tous d’essence différente, les contremarches sont recouvertes d’écorces, mais tout est faux, faux-semblant, le ciment imite le bois , et l’écorce de vrais arbres mange le faux bois, la nature se mêle, s’entremêle au travail des hommes réalisé il y a un siècle. L’œuvre de ces rocailleurs a valu au parc d’être inscrit au patrimoine historique.
Une promenade d’une petite heure (sans talons aiguilles et gratuite !) en permettra la découverte guidée par Joëlle passionnée par l’histoire et l’historique des jardins.

Dimanche 21 juin, Fête de la musique
On fera la fête, c’est sûr...De la musique il y en aura partout, dedans et dehors !!!

Entrée libre