18 mai 2019

Les arrières cuisines de l'extrême droite ne sont pas ragoûtantes


J’ai toujours pensé que les membres de l’extrême droite étaient des gens de sacs et de cordes. Rien ne les arrête. Ils n’ont aucun impératif moral. Le jeune Jordan Bardella, dont les journalistes vantent le jeunisme et le culot, calque sa campagne européenne sur celle de Trump. C’est dire. Il ne recule devant aucun mensonge, aucune contre vérité. Il matraque, il martèle, il assène. Il en restera bien quelque chose dans l’esprit des gens, des petits, des sans grades, de cette population qu’il transforme en populace.

A l’heure où se tient à Milan, Chez Salvini, le rassemblement des extrêmes droites européennes, on apprend par une vidéo opportune que le vice-chancelier d’Autriche, N° 2 du gouvernement, a proposé en 2017, à une oligarque russe d’être financé par des moyens illicites et donc illégaux de même qu’il a souhaité voir racheté par les émissaires du Kremlin, un journal à grand tirage dont il conteste la ligne politique. A l’image de la Hongrie, Hanz Christian Strache, imagine un pays en coupe réglée, une presse muselée et des opposants rendus muets.

Face à de telles informations, non démenties, Strache a démissionné ce matin. Il ne pouvait pas sauver la coalition au pouvoir en demeurant vice-chancelier ! C’est un coup dur pour l’extrême droite autrichienne mais pas seulement. Car il est loisible de rapprocher les méthodes de Strache et celles du Front national. Ce n’est pas par hasard que Marine Le Pen finance ses campagnes en empruntant auprès des banques russes. Ce n’est pas par hasard que l’affaire des assistants parlementaires européens empoisonne l’atmosphère depuis des années. Ce n’est pas par hasard que Poutine soutient les souverainistes européens. Il veut la mort de l’Union européenne, de ses valeurs, de ses richesses. Marine Le Pen devient son bras armé au sein des institutions communautaires surtout si l’extrême-droite se fait de plus en plus envahissante. Et quand j’apprends que 36 % des sympathisants de la France Insoumise, par haine de Macron, trouvent à leur goût les thèses du Front national (de Rassemblement, il n’en a que le nom) je suis moins surpris qu’un ex-élu de LFI trône sur les estrades avec Bardella et compagnie.

Interrogée à Milan sur ce scandale autrichien Marine Le Pen botte (les bottes ça la connaît) en touche et refuse de condamner son ami et collègue qu’elle fréquente depuis des lustres. Elle retient seulement qu’un quart des Autrichiens est hostile à l’immigration ! C’est un peu court Madame ! Il faut espérer que les électeurs sauront se souvenir le 26 mai de ce que sont réellement ces dirigeants d’extrême droite et de ce qu’ils font dans les arrières cuisines peu ragoûtantes de l’action politique. Mais tout finit par se savoir !

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